🎬 MA MÈRE, DIEU ET SYLVIE VARTAN - Ken Scott | � 6,5/10
Après En Fanfare et On ira, le cinéma français surfe décidément sur une vague de comédies populaires "feel good", portées par de grands acteurs, qui misent tout sur l'émotion et qui se révèlent au final sympathiques mais pas transcendantes, cinématographiquement parlant.
Après une première moitié très enlevée et réussie, sur l'enfance de Roland Perez, avec une jolie reconstitution des années yéyé et Sylvie Vartan en madeleine de Proust pour fond sonore, le film s'enlise quelque peu dans une seconde partie moins convaincante durant laquelle le réalisateur semble passer à côté de son sujet, n'approfondissant pas assez la relation du protagoniste devenu adulte avec son idole, et préférant enchaîner les scènes à la manière d'un biopic qui cherche à tout couvrir, et pour autant sur un faux rythme qui fait que l'on s'ennuierait presque. Et si la piste du fils qui cherche à se libérer de l'emprise de sa mère laisse entrevoir une réflexion intéressante, il est regrettable que tout soit constamment traité sur le même plan : l'anecdotique comme le plus profond.
Leila Bekhti, dont la performance est à saluer, donne tout, parfois même un peu trop. Difficile de dire si sa prestation sera éligible à une récompense. Toujours est-il que c'est pourtant lorsqu'elle est moins en surrégime et qu'elle ne joue quasiment pas qu'elle est souvent la plus drôle et que ses répliques font mouche. Après Making Of de Cédric Kahn, Jonathan Cohen confirme qu'il est dorénavant capable de sortir de son personnage d'amuseur tête à claques.
Sur le fond, le film semble osciller entre le récit plein de tendresse d'un amour infini d'une mère pour son enfant et celui plus à charge d'une mère ultra possessive, voire abusive, et de son fils empêché. Et s'il ne sait jamais vraiment choisir son camp (mais ce qui correspond finalement aux sentiments contradictoires du personnage principal), il se termine, après un dernier quart d'heure très émouvant, par ce très joli proverbe juif qui résume finalement tout : "Dieu ne pouvait être partout, alors il a créé la mère".
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