« Indiens, Japonais, plongeurs, même combat. La ruse a toujours été l’arme des minorités opprimées. »
Sur les conseils d’Yves Robert qui l’avait fait jouer dans Alexandre le Bienheureux (1968) et le dirigera encore dans Le Grand Blond avec une Chaussure Noire (1972), Pierre Richard est passé de l’autre côté de la caméra pour y exploiter les caractéristiques principales de son personnage mais également pour dénoncer les dérives de nos sociétés. Ce fut d’abord Le Distrait (1970) et la publicité, puis Les Malheurs d’Alfred (1972) qui pointait sa malchance et les jeux télévisés, puis Je Sais Rien Mais Je Dirai Tout (1973) qui mettait en avant son pacifisme et la haute bourgeoisie militaro-industrielle. En 1978, et après d’autres succès comme acteur sous la houlette de Claude Zidi, Yves Robert, Lautner ainsi que dans le premier film de Francis Veber (Le Jouet, 1976) il remet le couvert avec la timidité maladive. Cette fois, il est épaulé par un tout jeune auteur qui s’apprête à réaliser son deuxième film avec Francis Veber (Coup de Tête, 1979): Jean-Jacques Annaud, épaulé par le fidèle Alain Godard.
A la distribution, outre Pierre Richard lui-même, on retrouve Aldo Maccione, qui, après plusieurs films mineurs en Italie, s’est fait une petite place de seconds rôles dans quelques succès français (L’Aventure, c’est l’Aventure, Lelouch, 1972 ; Mais Où Est Donc Passée la Septième Compagnie, Lamoureux, 1973) et Mimi Coutelier, star éclair qui ne jouera que dans 4 films dont 3 de son compagnon, Jean Yanne. Dans les seconds rôle, notons Jacques François, Catherine Lachens, Robert Dalban,
L’histoire, qui se résume à une phrase, est un prétexte à une suite ininterrompue de gags, généralement prévisibles et tirant en longueur mais parfois drôles grâce au talent des protagonistes, la naïveté de Pierre Richard, le baratin encore soft d’Aldo Maccione, la froideur cynique de Jacques François, grâce aussi à la réussite du duo Richard/Maccione, qui n’est pas sans rappeler la leçon de séduction de Don Juan à Alfred dans Les Hommes ne Pensent qu’à ça, premier film d’Yves Robert (1954), le père spirituel de Pierre Richard. A force de vouloir à tout prix jouer comique, hélas, il manque dans cette quatrième réalisation de Pierre Richard un propos plus acerbe qui aurait évité au soufflé de retomber ou un scénario un peu plus construit.
Une comédie d’entrée de gamme pour passer le temps et rire un peu, sans réfléchir.