Depuis son enfance, la mère de Tamer Ruggli a pour habitude de lui raconter des histoires de sa vie : sa relation avec sa mère, une aristocrate égyptienne qui jalousait sa beauté ; Prince, le berger-allemand qui l’avait attaquée, lui arrachant l’oreille droite ; Jiko, le perroquet que sa mère avait dressé contre elle ; son premier mariage et du divorce de ses parents ; l’amant de sa mère – caché dans le placard de sa chambre ; Le Caire et Alexandrie ; puis aussi des fantômes qu’elle voyait – ou du moins qu’elle croyait voir.
Le réalisateur confie : "J’ai grandi en écoutant ses histoires, leurs histoires, les archivant et les racontant à mon tour, comme s’il s’agissait d’épisodes de ma propre vie."
Retour en Alexandrie est à la fois un portrait de famille librement inspiré des souvenirs d’enfance de Tamer Ruggli – un regard nostalgique sur une Égypte d’antan, unique en son genre et peu exploitée dans le paysage cinématographique. Mais c’est aussi une histoire de deuil, de ce moment précis auquel nous devrons tous faire face : se retrouver orphelin, seul face à notre propre existence.
"La mort d’un parent est souvent synonyme de remords et de regrets, de choses qui auraient pu et dû être dites. Ainsi, la confrontation de Sue avec ses origines et son passé lui permettra non seulement de devenir la femme affranchie qu’elle devrait être, mais aussi de redécouvrir un pays transformé par le temps et de faire le deuil d’une époque et des souvenirs qui s’y rattachent", confie-t-il.
Né en 1986, Tamer Ruggli est un réalisateur et scénariste suisse-égyptien. Il grandit à Kinshasa, Ryad, Vienne et Zurich, puis intègre le département Cinéma de l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL). Après un workshop scénaristique à la New York Film Academy, il est lauréat de la bourse SSA (Société Suisse des Auteurs) et du Prix CÉCI Le Moulin d’Andé pour l’écriture de Retour en Alexandrie, son premier long métrage de fiction. Ses courts métrages ont été sélectionnés et récompensés dans plusieurs festivals internationaux.