On fait quoi maintenant ? : les secrets du tournage

Le film est né le jour où TF1 studio a proposé à Lucien Jean-Baptiste d’adapter Abuelos de Santiago Requejo, une comédie sociale sur les mésaventures de trois séniors un peu "has been" qui, après avoir rêvé de monter une crèche pour se remettre dans le coup, se retrouvent à la tête d’un centre de coworking pour personnes âgées. Le cinéaste se rappelle :

"Je la trouve drôle, touchante et pleine de peps, mais sa fin me gêne car ma vision idéale de la retraite n’est pas de finir devant un écran dans ce genre de centre. Je suggère donc qu’on change cette fin, et que, tout en gardant l’idée de ces trois grands-pères qui s’associent pour monter leur boîte, on s’oriente plutôt vers un film sur le 'vivre ensemble'."

"Le producteur accepte. On se lance avec Christophe Duthuron et Meliane Marcaggi dans la rédaction d’un scénario, pour trois vedettes autour de la soixantaine. Mais accorder les plannings des comédiens auxquels on a pensé, dans des délais raisonnables, se révèle impossible. De guerre lasse, mon producteur finit par me demander d’endosser un des rôles."

"Cela me donne l’idée de proposer les deux autres à Isabelle Nanty et à Gérard Darmon. Après leur accord, je réécris leur personnage en m’inspirant de leur vie. On fait quoi maintenant ? devient un projet personnel. Au final, le film aura mis quatre ans à se monter, et son scénario, nécessité une bonne dizaine de versions. Il n’a plus grand chose à voir avec Abuelos (rires)."

On fait quoi maintenant ? a été tourné dans les pays de la Loire, essentiellement en Vendée, où Lucien Jean-Baptiste réside avec sa famille depuis le Covid. "Vous voyez… Le film colle à ma réalité, jusque dans ses décors. (rires !)", s'amuse le metteur en scène.

Lucien Jean-Baptiste a toujours joué dans les films qu'il a écrits et dirigés. Dans On fait quoi maintenant ?, le réalisateur / acteur incarne Alain Morin. Il explique : "Je l’ai appelé Morin en souvenir de ces hommes à tout faire que depuis le XVIIIème siècle, dans quelques régions françaises, on nomme des « Michel Morin »."

"Même si je n’en ai pas gardé le prénom, le nom, Morin, est un hommage à tous ces gens qui, pour pouvoir s’en sortir, sont obligés de se « multi-qualifier». Ce n’est pas un hasard si les paroles de la petite chanson du début du film sont : « c’est au pied du mur qu’on voit le maçon ! »."

Pour jouer Jean-Pierre Savarin, un animateur de jeu télévisé sur le retour, Lucien Jean-Baptiste a fait appel à Gérard Darmon. Le réalisateur justifie ce choix : "J’avais besoin d’un personnage en bout de course, mais qui croit encore au Père Noël. Un type gentil mais un peu fanfaron, un Gassman, qui fait rire mais aussi suscite la compassion. Qui d’autre pour l’interpréter que Gérard Darmon qui excelle autant dans la comédie que dans le drame et qui ne craint pas l’autodérision ?"

"Quand il a accepté d’être Jean-Pierre Savarin, j’ai réécrit son rôle en tenant compte de lui et de sa vie. Nous sommes amis depuis longtemps. Je sais l’homme qu’il est, drôle, sensible, cultivé, dupe de rien, blessé aussi, et je sais aussi l’immensité de son talent. Il est le Jean-Pierre Savarin dont je rêvais, 'donquichottesque' et hilarant."