Ce film a été présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes 2023.
La Grâce est le premier long-métrage de fiction d'Ilya Povolotsky, qui a auparavant signé deux documentaires. Le réalisateur a longtemps eu l'idée assez vague d'un voyage entre deux personnes coincées dans un espace. La pandémie a concrétisé cette idée et l'a poussé à écrire le scénario. Une fois le confinement levé, il s'est mis en route avec son ami, l'opérateur Nikolay Zheludovich, pour chercher cet itinéraire du Caucase à la mer de Barents.
Le tournage a duré 42 jours, pour 60 jours de voyage. L'équipe a parcouru au total 5000 km. Le film a été tourné dans l'ordre chronologique, afin de coller au développement des personnages. "On peut remarquer, me semble-t-il, que l’héroïne mûrit entre la première et la dernière image. Cela se passe physiquement et pas seulement grâce au maquillage ou à une quelconque astuce. On voit une transformation réelle", affirme Ilya Povolotsky.
Le titre original de La Grâce est Blazh, qui, selon le réalisateur, est un mot complexe qui n'a pas d'équivalent français. Ilya Povolotsky détaille : "Le mot « grâce » ne correspond qu’à un seul sens du mot, il donne la primauté à l’espace de l’héroïne. Mais le mot russe contient aussi la nuance ironique de lubie, pas forcément la folie mais une certaine forme de bizarrerie mâtinée d’élan spirituel, de sainteté, de sincérité... voire encore d’élucubrations... Bref, un mot si vaste que malheureusement il est quasi impossible à traduire".