Le long-métrage a été sélectionné à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2023, où son distributeur, Pyramide Films, a obtenu le Prix Fondation Gan à la Diffusion.
Il s'agit du premier film jordanien jamais sélectionné à Cannes. Un honneur pour le réalisateur : "Inchallah un fils est un film réalisé avec amour et passion par toute une l’équipe d’acteur.rice.s et de technicien.ne.s dévoué.e.s , nous sommes ravi.e.s du grand pas en avant que ce festival représente pour nous et pour le cinéma jordanien."
Amjad Al Rasheed décrit Inchallah un fils comme "une histoire de survie, d’émancipation et d’espoir. À travers elle, j’ai voulu dénoncer l’oppression imposée par une société patriarcale, et inviter les spectateurs à la réflexion."
Amjad Al Rasheed a grandi entouré de femmes. Enfant, il a été témoin de la manière dont elles étaient traitées par leur société et leur culture, contraintes d'accepter le comportement abusif des hommes et de faire face à un schéma oppressif.
Le film s'inspire d'une parente proche du réalisateur qui, au décès de son mari avec lequel elle avait eu deux filles, ne pouvait pas toucher l'héritage conformément aux lois en vigueur en Jordanie. Toutefois, les frères et sœurs du défunt ont renoncé à leur part pour que la veuve et ses filles puissent garder leur maison, en lui disant : "Nous te permettons de vivre chez toi". Le réalisateur s'interroge : "Ils ont eu un comportement exceptionnel à son égard, sûrement parce qu’ils étaient à l’aise financièrement. La formule "Nous te permettons" m’a interpellé. Que ce serait-il passé dans le cas contraire ? Qu’aurait-elle fait s’ils avaient exigé une part de sa maison, comme le prévoit la loi ?"
"J’aime prendre mon temps pour le casting, c’est pourquoi nous avons organisé de nombreuses auditions. Mes producteurs ont eu la gentillesse de me laisser le champ libre", souligne Amjad Al Rasheed. Soucieux de bien connaître ses comédiens, le réalisateur a organisé plusieurs rencontres informelles, pendant lesquelles il observait leurs physionomies, leurs réactions et leurs mouvements.
Il raconte : "Nos discussions m’ont surtout permis de parler de façon approfondie de leur vie privée et de comprendre leurs points de vue sur différents sujets. Nous étions tantôt en accord, tantôt en désaccord. De cette façon, j’avais les clés pour chaque personnage, il m’était plus facile de communiquer mes attentes aux comédiens et de les guider pour qu’ils trouvent la bonne émotion et le bon rythme au bon moment."
Inchallah un fils a été tourné en février et mars 2022 à Amman en Jordanie. Le récit est construit autour de trois espaces principaux : la maison de Nawal, celle de Lauren, et l’espace public. Le réalisateur a traité chacun de ces décors comme des prisons, pour refléter la véritable situation sociale des femmes en Jordanie. À l’exception de la maison de Nawal, qui a été intégralement redécorée, les décors ont été très peu modifiés afin d'être authentiques et réalistes, et de refléter au mieux la vie et la culture urbaine jordaniennes.
Inchallah un fils a été choisi pour représenter la Jordanie aux Oscars 2024. Il a également été sélectionné dans plus de 70 festivals internationaux et a remporté de nombreux prix, parmi lesquels :
- Prix Fondation Gan à la diffusion et Rail d’or à la Semaine de la critique, Festival de Cannes 2023
- Prix de la meilleure actrice à Asia Pacific Screen Awards (parfois désignés comme les Oscars d'Asie et du Pacifique), Golden Rooster Film Festival (Chine), Thessaloniki Film Festival (Grèce), Red Sea Film Festival (Arabie Saoudite), Rotterdam Arab Film Festival (Pays-Bas), Los Angeles Asian World Film Festival (Etats-Unis)
- Prix du meilleur premier film au Camerimage Festival (Pologne)
- Prix du meilleur scénario au Mystic Film Festival (Etats-Unis)
- Prix du public au Jakarta World Cinema Festival (Indonésie)
- Grand Prix du jury au Festival Paysages de cinéastes (Châtenay Malabry, France)