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Patricia D.
72 abonnés
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5,0
Publiée le 15 octobre 2023
Le film de Wim Wenders -vu en version 3D- est beau, lent, poétique, magnifique, captivant. Officiellement classé dans la rubrique "documentaire", il présente le processus créatif et les inspirations d'Anselm Kiefer, l'un des plus grands artistes plasticiens vivants. Le film nous propose quelques clés pour entrer dans l'univers monumental d'un artiste dont la pratique artistique intègre différents médias (peinture, sculpture, photographie, gravure sur bois, livres d’artiste, installation, architecture). Il ne s'agit pas de comprendre mais de se laisser mener dans une déambulation sensorielle fascinante, d'entrer en immersion dans un monde colossal, porté·e par la musique magnétique de Leonard Küßner.
Réalisateur de films qui ont marqué leur époque (Les Ailes du désir, Paris Texas…), Wim Wenders produit aussi des documentaires, qui possèdent néanmoins l’ampleur artistique d’un film tant son style et sa personnalité les imprègnent. Après le très réussi Pina (2011), consacré à la chorégraphe Pina Bausch, voici Anselm dédié au peintre et sculpteur Anselm Kiefer, et toujours en 3D. Les Parisiens ont pu voir son impressionnante oeuvre au Grand Palais éphémère en décembre 2021, ses tableaux géants incrustés de matières, d’objets, de matériaux, diffusant une force hypnotique. Avec Anselm on rentre dans le processus créatif et dans l’histoire de ce géant de l’art d’aujourd’hui, à travers ses différents ateliers en Allemagne puis en France (Barjac, Croissy), ce dernier si vaste qu’il s’y déplace en vélo ! À travers aussi les personnalités qui ont compté pour lui, notamment le poète Paul Celan et le plasticien Joseph Beuys. Après des polémiques dans son pays natal (accusé de fascisme parce qu’il reprend les grands personnages utilisés par les nazis, il refuse la pose antifasciste, très bien), il commence à connaître le succès aux États-Unis, puis dans le monde, notamment en France. Incarné dans certaines scènes reconstituées par un enfant ou un jeune adulte, on le suit jusqu’à aujourd’hui en plein travail. Un superbe moment de cinéma sur un créateur incontournable de notre époque. Plus d’infos culture sur mon Instagram "Les sorties de Philippe"
Anselm Kiefer est peut-être l’un des plus grands peintres allemands contemporains. J’avoue l’avoir découvert tardivement, l’an dernier, au Grand Palais Éphémère sur le Champ-de-Mars. J’en ai gardé un souvenir inoubliable. Wim Wenders, qui connut très jeune le succès pour ses premiers films ("L’Ami américain", "Paris, Texas", "Les Ailes du désir"…) avant d’abandonner le terrain de la fiction pour celui du documentaire ("Buena Vista Social Club", "Pina", "Le Sel de la terre"…) reste peut-être le plus grand réalisateur allemand contemporain. La rencontre de ces deux monstres sacrés ne pouvait qu’être fascinante.
Wim Wenders utilise le même procédé que celui qu’il avait utilisé il y a une dizaine d’années pour filmer les chorégraphies de Pina Bausch : la 3D. J’ai pris un plaisir régressif à retrouver au fond d’un tiroir les lunettes que j’avais achetées pour aller voir "Avatar" en 2010 et à les chausser. Mais je ne suis pas totalement convaincu de l’utilité de cette technologie qui se justifiait peut-être pour filmer un ballet mais pas nécessairement une peinture : un ballet est un spectacle vivant dans lequel la caméra 3D permet de s’immerger alors que la peinture, aussi monumentale et réussie soit-elle, reste une œuvre inerte et bi-dimensionnelle.
Pour autant, le documentaire de Wim Wenders n’est pas sans intérêt qui éclaire les toiles écrasantes du peintre allemand en rappelant les sources de son inspiration, notamment les ruines de la nation allemande dans lesquelles il est né en 1945. C’est là que le documentaire s’avère un médium particulièrement bien adapté pour pénétrer l’œuvre d’un peintre en nous la faisant comprendre.
Wim Wenders est un trop grand réalisateur pour mener banalement cette entreprise. Certes il a recours à quelques documents d’archives, où l’on découvre le jeune Kiefer – et sa déroutante coiffure. Mais le plus intéressant sont les images filmées aujourd’hui, dans sa résidence du Sud de la France, qui, compte tenu de la taille de ses toiles, ressemble plus à un hangar aéronautique qu’à l’atelier d’un peintre. On y voit cet homme, étonnamment ingambe pour son âge, manier le couteau ou même le lance-flammes pour donner à ses toiles leur texture si caractéristique, à laquelle on reconnaît immédiatement leur auteur.
Les fans d’Anselm Kiefer n’auront pas attendu ma critique pour courir voir ce documentaire. Je conseille à tous les autres, ceux qui ne le connaissent pas mais sont curieux d’art contemporain, de faire de même.
Pour ceux qui ne connaissent pas Anselm Kiefer, ce film risque de faire l'effet d'une révélation, tellement la puissance créatrice de l'artiste allemand explose à l'écran.
Wim Wenders choisit une trame qui n'est pas dans les canons du film documentaire. Tour à tour fantaisie poétique (avec une utilisation brillante de la 3D), rêverie philosophique et onirique, reportage sur une oeuvre, biographie et tentative de portrait, Anselm explore de nombreuses pistes.
Le résultat est souvent convaincant, sauf peut-être lors de la dernière demi-heure. En effet, si les différents lieux de l'artiste (le site de Barjac, les ateliers immenses, le Palais des Doges) sont des écrins formidables pour expliquer la démarche de l'artiste, j'ai été beaucoup moins convaincu par les inserts oniriques (le funambule, le petit garçon qui descend de l'échelle) que je trouvent un peu lourdingues et nuisant à la rigueur, il est vrai un peu austère, de l'ensemble.
Cette volonté d'accumuler les strates signifiantes à la lisière de la fiction m'avaient d'ailleurs déjà dérangé dans le documentaire Pina.
Le contenu informatif du film est passionnant : Kiefer s'y exprime peu, mais toutes ses interventions sont marquées par une grande concision et une profondeur habitée. On perçoit assez bien au final la variété des thèmes abordés dans son oeuvre (judaïsme, nazisme, mythologie) et l'importance des influences (Paul Celan, Josef Bueys).
Probablement un des meilleurs films réalisés sur un peintre.
Ai vu "Anselm : Le bruit du temps" documentaire de Wim Wenders sur l'immense artiste allemand Anselm Kiefer. Peintre- plasticien l'univers de Kiefer est puissant et ses oeuvres souvent monumentales dans tous les sens du terme. Il interroge principalement l'histoire (surtout celle de l'Allemagne et de la période du IIIème Reich) et la nature. Kiefer travaille le métal, le bois, le plâtre, la terre, le feu, la peinture... c'est la matière qui l'intéresse et qu'il transforme à l'infini sur des toiles démesurées entre autre. On ne peut rester indifférent devant ce travail et cet art, en ce qui me concerne je suis fasciné, hypnotisé, happé devant le gigantisme de ces oeuvres d'une énergie considérable. Wim Wenders propose avec ce documentaire de suivre l'artiste et son travail en mêlant retrospective, séance de travail, images d'archives et scènes de fiction sur l'enfance de Kiefer, le tout en 3D. Comme à chaque fois, je trouve que la 3D est un gadget qui n'apporte rien, totalement gadget et superflu. C'est encore le cas ici. De voir les oeuvres en 3D n'a aucun intérêt. Les scènes de fiction ne sont pas intéressantes (c'est le propre enfant d'Anselm Kiefer qui joue le rôle de son père) là aussi c'est de l'accessoire. Là où Wenders est génial c'est lorsqu'il superpose des images d'actualité de la destruction de Berlin des années 45 avec le travail du plasticien, où la forêt allemande principalement des épicéas raides comme des piliers d'église avec certaines installations. Le documentaire enchaîne moments de grâce avec platitudes et longueurs. Mais pour qui aime où veut découvrir le travail de cet artiste unique, le film est d'un intérêt majeur. La photographie et la musique s'harmonisent parfaitement avec l'univers du peintre. Anselm Kiefer questionne la notion de destruction comme personne, son oeuvre est opératique, dérangeante et indispensable.
Oui, la rencontre de deux géants, ce n'est pas un euphémisme ! Win Wenders déroule l'Oeuvre (et la personne) d'Anselm Kiefer avec un tel talent, de créativité, de sensibilité, d'intelligence - d'amour il faut le dire, que l'émotion et l'admiration, m'ont emportée de manière surprenante ! J'avais connu une émotion à peu près similaire avec "Le sel de la terre" à voir en DVD... bien que le tournage, l'histoire, le scénario, etc. soient très différents - car l'artiste abordé (Juliano Ribeiro Salgado, immense photographe)... l'était lui aussi - mais on reconnait le génie de Win Wenders, tout comme je serai en mesure - suite à cette découverte - de reconnaître dorénavant celui d'Anselm Kiefer, LE ou l'un des plus grands artistes de notre temps.
J’adore les films sur l’art. En effet il est plus agréable de découvrir un artiste via un film que lors d’une exposition je trouve. Le film permet de rajouter de la musique, des sons, des textes, de varier les angles de vues, de mettre en scène pour résumer. Sans compter qu’au cinéma on est au CALME, ce qui permet de se concentrer sur qu’on nous montre. On est « focus », conditionné. Dans les musées c’est quasi-impossible de se concentrer : les gens s’agglutinent devant les œuvres, brandissent leurs smartphones, bavassent… Sans compter que bien souvent le musée est loin de chez nous, donc on arrive fatigué, on a mal aux pieds, on a faim… Pour revenir à l’artiste, Anselm Kiefer, « le plus grand artiste allemand vivant » je suis honteux de le découvrir qu’à l’occasion de ce film ! Ce qui m’a le plus impressionné c’est la taille de l’atelier, il a carrément un entrepôt logistique ! Il s’y déplace en vélo c’est pour dire. Et il n’est pas vide : beaucoup de tableaux, de sculptures, de matériaux bruts, de livres… Quel kif ça doit être d’avoir réussi à créer son propre monde, dont il est le dieu créateur (démiurge si je voulais être pédant). On le voit travailler, il ne fait pas dans les fioritures et la délicatesse, il travaille le métal chaud et la peinture à coup de truelle ! On ne peut pas dire que son univers soit très joyeux, cela tourne beaucoup autour de la mort et du nazisme avec des références mythologiques. Tout cela enrobé de béton brut. Je me demande comment il arrive à survivre dans cette noirceur constante et de garder une certaine santé mentale.
Alors tout d'abord c'est un film à voir en 3D et j'ai lu des critiques de spectateurs disant que la 3D n'apportent rien alors que c'est un film sur la matière !!! La 3D est l'essentiel de ce film. Il n'est trop abscons pour plaire au grand public et même les férus d'art risquent de rester hermétique. Pour moi la seule plus value de ce film c'est la 3D. Voir ce film sur une télé ne présente à mon avis aucun intérêt. Les oeuvres sont belles mais le propos est trop "conceptuel" dommage.
Au summum de l'expérientiel (à hauteur d'homme, donc), Le Bruit du Temps ne pourra pas vous laisser de marbre. Sublime, sobre et profond, parfois froid, brumeux mais toujours touchant, plein de pudeur et des plus personnel, c'est un documentaire, une rétrospective, une (auto)biographie, une ode à l'Art et un devoir de mémoire à la fois. Et une démonstration de force des (très) bons usages de la 3D, qui est incontestablement la clé de voûte de l'immersion permise par cette œuvre hors du temps.
Complémentaire en bien des points à l'onirique et différemment réel Perfect Days, Anselm est un nom qui parle d'hier, pense maintenant et qui ne peut qu'exister demain.
Wim Wenders arrive a filmer les œuvres de Anselm Kiefer comme personne. En 3 D c'est vertigineux. On déambule dans les différents ateliers de l'artiste dont un, en France, comporte des bâtiments, des tours, et même une forêt. C'est peu dire qu'on se retrouve ici dans le cerveau même de l'artiste, avec toutes ses contradictions et ses polémiques. L'artiste va peu parler mais on va découvrir son histoire et surtout la fabrication de ses œuvres et là c'est monumental.
Dans ce documentaire, Wim Wenders raconte le processus de création et les réflexions de l’artiste Anselm Kiefer. Les images sont très belles, mais le film souffre d’un manque de rythme. De plus, la 3D n’apporte comme souvent pas grand chose à l’expérience…
Né pendant la seconde guerre mondiale sous l'occupation nazie, l'artiste allemand Anselm Kiefer a créé au fil des années une collection monumentale d'oeuvres imposantes, reliées à la période historique terrifiante que tous souhaitaient oublier en allemagne pendant la deuxième moitié du 20e siècle. Tournée des œuvres de l'artiste en 3D. En salle le 18 octobre.
spoiler: Anselm : le bruit du temps est un film extrêmement original qui se permet d'en mettre plein les yeux à son spectateur. N'étant pas familier de l'artiste et de sa collection, j'ai pris plaisir à suivre une caméra ambitieuse qui filme toutes les facettes des œuvres d'Anselm Kiefer. Par contre, je suis toujours un peu gêné lorsqu'apologie est faite à ce point d'un homme toujours vivant même malgré la qualité de son travail : il y a peu d'humilité dans ce type de discours. La 3D apporte un petit plus intéressant mais n'est pas justifiée sur l'ensemble de la présentation. Un peu lent également.
Anselm Kiefer est un artiste plasticien allemand établi en France depuis 30ans. Mondialement connu aussi bien pour ses créations artistiques contemporaines que pour avoir défrayé le monde l’art en se prenant en photo en faisant le salut nazi. A travers ce documentaire, le réalisateur Wim Wenders nous propose une expérience cinématographique qui nous plonge au coeur du processus créatif de l’artiste, de ses inspirations à sa fascination pour l’Histoire.
Ce n’est pas la première fois que le réalisateur allemand s’essaie à la 3D relief, il avait déjà eu l’occasion de s’essayer à la stéréoscopie avec un précédent documentaire, Pina (2011) sur la danseuse Pina Bausch. Il renouvelle l’expérience avec un tout autre artiste où il vient sublimer sur grand écran les créations du plasticien. C’est à la fois poétique et contemplatif, lorsqu’il filme les sculptures et autres installations en extérieur.
Le film alterne les reconstitutions et les moments pris sur le vif en présence d’Anselm Kiefer, nous renvoyant à ses débuts dans les ateliers d’Erbach et de Buchen dans l’Odenwald dans les années 80 à aujourd’hui où on le retrouve à déambuler en vélo dans les 35 000m² de son entrepôt à Croissy-Beaubourg jusqu’à son impressionnant domaine de La Ribaute, un domaine de 35 ha à Barjac où il crée des oeuvres aussi bien en extérieur qu’en intérieur (dans un dédale de souterrains).
Seul regret (s’il en fallait un), que la 3D relief n’ait pas été aussi immersive et approfondis qu’elle l’avait pu l’être dans La Grotte des rêves perdus (2011) de Werner Herzog, qui est à mes yeux, l’un des plus beaux films en 3D.
Reportage intéressant sur un artiste qui interroge les mythes et surtout l’histoire de son pays. C’est impressionnant de voir la taille de son atelier. On y rentre avec des grues!!! L’art contemporain par excellence
Un portrait épuré mais ambitieux du fameux plasticien allemand dont le gigantisme de ses oeuvres a quelque part à voir la structure de son âme... Bon, alors, Wenders signe un film plutôt soigné, poétique et cérébral mais certains partis pris font un peu remplissage narratif comme de "fictionner" Anselm Kiefer avec des personnages censés l'incarner jeune garçon ou ayant déjà la trentaine... C'était pas utile. A part ça, ce documentaire est forcément contemplatif mais j'aurais aimé que la chronologie de l'artiste soit un peu moins destructurée...