Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Petitgraindesable
20 abonnés
71 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 23 octobre 2023
La partie proprement documentaire est passionnante, et le talent de Wim Wenders s'y déploie totalement. Mais la narration psychologisante plombe l'ensemble inutilement. Je reste partagée sur l'utilisation de la 3D, je dirai que, pour la première fois, cela ne m'a pas dérangée mais je ne suis pas certaine de son intérêt.
Pour les admirateurs passionnés d'Anselm Kiefer, dont je suis, cela a été une belle découverte. Anselm, Wim: nés la même année, pas très loin l'un de l'autre, mais l'un a préféré tourner la page du passé de l'Allemagne et la fuir; l'autre en est resté obsédé et a construit tout autour une oeuvre noire... Je n'imaginais pas ses ateliers comme des antres, eux même entièrement recouverts des oeuvres du maître, antres tapis dans des usines désaffectées ou, comme maintenant à Barjac où il réside, formant tout un univers au sein de la nature, où dans les champs flottent des mariées sans tête -leurs têtes sont des briques, des bûches, des ferrailles... Anselm passe, mince, élégant dans sa tenue noire, plus gentleman qu'artiste maudit; son fils Daniel Kiefer l'interprète, jeune, quand obsédé par le passé nazi de l'Allemagne, il se faisait photographier faisant le salut nazi, pour que le peuple n'oublie jamais... Enfant, c'est le petit neveu de Wim Wenders, Anton Wenders, qui joue Anselm enfant, fils d'un officier de la Wermacht.
lorsque un grand cineaste rencontre un grand plasticien que je découvre, cela donne ce film qui est plus qu'un documentaire. superbe voyage dans le monde de ses deux créateurs marqués par l'histoire de leur pays, l'Allemagne.
Anselm Kiefer est l'Artiste contemporain allemand, perso je lui préfère Gerhard Richter, Wim Wenders est sans doute le plus grand cinéaste de ce pays, les deux sont nés sur les ruines de 1945. Ce documentaire taiseux et austère, même s'il ne tourne pas le dos à la lumière, est une rencontre évidente dans l'univers des deux artistes, né du chaos de l'après guerre. L'usine-atelier de Kiefer est incroyable par ses dimensions et Wenders est le seul cinéaste à tirer profit de la 3D, c'était déjà le cas avec son documentaire sur Pina Bausch, quand Cameron l'utilise elle sert juste à cacher la vacuité d'un film inutile, ici elle permet au spectateur de rentrer dans la matière.
Présentation d'Anselm Kieffer artiste allemand, multifacettes, auteur d'une œuvre internationalement connue pour son gigantisme et son regard sur le passé nazi de son pays.
Les images sont belles, mais le film ne tient pas vraiment ses promesses. On ne saisit pas la progression de l'inspiration de l'artiste, la façon dont il est parvenu à pouvoir organiser et construire son oeuvre.
On est parfois captivé ( peinture du cerveau de Martin Heidegger) mais beaucoup trop rarement par cet opus de Wenders, cinéaste représentant du nouveau cinéma allemand ( années 70) et auteurs de plusieurs documentaires.
« Anselm », ou « Comment un artiste en fait découvrir un autre » …. Avec ce film, auquel le sous-titre « Le bruit du temps » confère d’emblée une dimension historique et métaphysique, Wenders livre un documentaire original et personnel. L’image prime sur le commentaire, faisant découvrir le formidable travail du plasticien et pénétrer son œuvre. La contextualisation (le douloureux poids du passé de l’Allemagne) est traitée avec à la fois puissance et retenue. L’intelligence du montage et la qualité des plans génère un intérêt permanent. Ce grand film qui illustre la place possible de la créativité dans le documentaire se clôt sur une communion entre les deux artistes, avec la statue de Anselm Kiefer évoquant l’un des chefs-d’œuvre de Wim Wenders…
Incursion documentaire de Wim Wenders comme pour Pina ( sur Pina Bausch) cet Anselm permet de découvrir un artiste encore peu populaire en France ( même si une installation au Grand Palais avait permis de montrer ses oeuvres). On est saisi par le gigantisme des installations qui tranchent avec une certaine simplicité du plasticien qui explique son parcours via des flashback à différents âges interprétés par le petit fils de Wim Wenders et son propre fils... Il n'est pas nécessaire de voir le film en 3D pour apprécier la beauté de son univers
Une expérience envoûtante dans l’univers sombre et fascinant d’Anselm Kiefer. Wenders sublime l’utilisation de la 3D en filmant les espaces de création démesurés de l’artiste allemand.
Documentaire sur le plus Wenders-ien des plasticiens allemands ou sujet très casse-gueule consistant à construire une narration (en 3D) autour du travail d'un artiste dont le propos frôle justement souvent avec le narratif. Après Pina, Anselm Kiefer rentre très logiquement dans le panthéon de Wim Wenders, dernier réalisateur allemand en quête de réflexion sur l'histoire de l'immédiate après-guerre de son pays, initiée dans les Ailes du Désir. On en retrouve ici, quelques éléments comme ces voix off superposées, murmures à peine perceptibles et ce gout des travellings spacieux. "Anselm" est un objet très réussi, même lorsque le surlignage pointe à l'horizon (utilisation un chouille lourdingue du personnage de l'enfant en "jeune Anselm"). Seul vrai bémol: alors que Wenders nous avait habitué à un choix très judicieux et élégant de la musique de ses films, on baigne ici dans un jus très commun et quasi hollywoodien ajoutant un peu de cholestérol à un propos déjà chargé en matière.
Film documentaire très dense qui demande une attention soutenue si on n'est pas familier de l'oeuvre de Anselm Kiefer et surtout de son poète fétiche (qu'il n'a pas connu je crois de son vivant) : Paul Celan (1920-1970), un poète de la brisure, un poète brisé. En bref c'est un film pour initié(e)s ou pour s'initier nettement moins accessible que le film haut en couleurs sur la chorégraphe Pina Bausch.
Pas d'acteurs autres que Anselm Kiefer , adulte vieux ou jeune et enfant qui se croisent autour des œuvres de Kiefer depuis 60 ans (sa première œuvre = un périple et des esquisses sur les traces de Van Gogh...en 1963 !) . La caméra et la mise en scène de Wim Wenders sont très efficaces pour faire vivre ces œuvres monumentales et faire comprendre leur genèse. Un bémol sur quelques pensées prétendument philosophiques édictées comme les principes de vie qui auraient fondé son œuvre..
Je suis partagé pour la notation, tant ce documentaire m'a fait découvrir des aspects inconnus du magnifique travail de Kiefer et de son rapport à ses œuvres. Mais la caméra de Wenders est extrêmement décevante : tout au long du film, il reprend le même cadrage, le même plan séquence, le même travelling, le même faux rythme. Cela donne un film pesant, et la dernière image est d'une lourdeur insupportable. L'inclusion de fictions avec la famille interprétant Kiefer enfant et jeune homme est assez typique de la fausse bonne idée. La photographie évoque irrésistiblement Yann Artus-Bertand (et ce n'est pas un compliment) : de la "belle image" façon publicité, mais sans le rythme qui devrait aller avec. L'utilisation de la musique est du même acabit. Il faut noter cependant la très belle utilisation des images d'archives n&b de l'immédiat après-guerre. J'avais assisté à la présentation par Wenders de l'expo de ces photos de tournage dans le cadre des Rencontres d'Arles en juillet : discours plat, où il alignait les banalités. Je m'étais dit que le voyage avait du le fatiguer. Mais je le retrouve dans ce film : plat et sans intérêt cinématographique. Où est passé le magnifique Wim de " Alice dans les villes ", de " L'ami américain ", des " Ailes du désir " ? Heureusement il reste le superbe et bouleversant travail de Kiefer, mis en résonnance avec la poésie de Paul Celan. Rien que pour cela, le film est à voir (d'où les deux étoiles !).
Cette œuvre, entre documentaire et film introspectif, contemplatif, muséal, est un récit constitué en chiasmes, contant par bribes, la vie de l'artiste allemand, Anselm Kiefer. Né dans les soubresauts de fin de guerre, Anselm Kiefer grandit, obsédé par les fantômes du nazisme, que les Allemands, complices passifs ou actifs, tentent de dissimuler dans une chape de plomb, métal récurrent dans l'œuvre de l'artiste. Ainsi, il représente métaphoriquement spoiler: le cancer du cerveau de Heidegger, l'intellectuel silencieux depuis son adhésion à l'idéologie hitlérienne.
Ses tableaux et sculptures monumentaux, aux dimensions hors normes et hors espace, sont gris. Comme un ciel humide. Comme la poussière des souvenirs. Comme les murs des villes déshumanisées. Comme les livres usés. Comme les barbelés. Travaillant dans des ateliers aussi grands que des entrepôts industriels, il ose se remémorer l'horreur de la guerre, entre dédain des uns, dans le déni et encensé par les autres, contemplateurs.
Excellent , une immersion formidable dans un monde vraiment à part d'un artiste hors du commun , une atmosphère parfois pesante, mais portée par ce maître s'efface aisément
Formidable film en stéréo… des images incroyables sur le grand écran… Les formidables travelling de wim wender nous plongent dans l’univers mental de ce grand artiste reconnu dans le monde entier, et qui nous parle de la violence du monde. Nous partons à la découverte d’un l’atelier extraordinaire, immense et véritable cabinet d’alchimiste. Tout est envoûtant dans ce film qui nous fait passer un formidable moment, tout en nous faisant découvrir une plus grandes tragédie de l’histoire à travers le portrait de l’artiste. À voir en stéréo avec les lunettes qu’on vous donne à l’entrée… C’est une expérience visuelle incroyable en trois dimensions.