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    À toute allure
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "À toute allure" et de son tournage !

    Naissance du projet

    À toute allure est un projet que Lucas Bernard porte depuis longtemps. Alors que le réalisateur était en prépa et en recherche de financement pour Un beau voyou (2019), son producteur, Florian Môle, lui a proposé une idée de comédie romantique autour d’une hôtesse de l’air et d’un officier de sous-marin. Il se rappelle : "Le problème récurrent de la comédie romantique, c’est qu’il faut identifier la bonne raison pour que les personnages ne soient pas ensemble."

    "J’étais assez emballé par l’idée de Florian, que je trouvais porteuse, tout en étant un peu craintif quant aux chausse-trapes inhérentes au genre : les malentendus forcés, la codification excessive des rapports entre les sexes – autant de raisons pour lesquelles il existe assez peu de bonnes comédies romantiques."

    Références de prestige

    Lucas Bernard s'est beaucoup nourri du cinéma de Philippe De Broca, pour la vitesse notamment. Le cinéaste a aussi pensé à Billy Wilder pour le recours à des plans très simples dans lesquels des événements complexes se déroulent : "Au moment d’imaginer le sous-marin il y avait À la poursuite d'Octobre rouge et USS Alabama qu’on citait beaucoup avec Alexandre Léglise, le chef opérateur."

    "Mais au final, c’est davantage un métissage de références qui m’ont porté : au moment de l’arrivée des 4x4, certains techniciens m’ont dit qu’on était chez Spielberg et, en revoyant Indiana Jones et la dernière coroisade, j’y ai vu l’influence de L’Homme de Rio, en particulier sur des raccourcis de mise en scène. Il y a donc une ligne qui s’est tracée entre Hergé, De Broca et Spielberg", explique-t-il.

    Le Maillé-Brézé, à Nantes

    Lucas Bernard et son équipe ont eu la chance de pouvoir tourner dans une frégate démilitarisée, le Maillé-Brézé, à Nantes, un étage entier sous le niveau de l’eau. Le metteur en scène se souvient : "L’avantage, c’est que c’était suffisamment petit pour faire sous-marin et assez grand pour pouvoir y tourner. On pouvait y filmer les coursives, le réfectoire, la salle des machines, l’infirmerie. D’un seul coup, on disposait de la moitié des décors sans avoir à discuter de la complexité de la construction. Pour qu’un décor de sous-marin soit crédible, il faut des plafonds."

    "C’est de là que vient le sentiment de confinement. Du coup, avoir cette base solide, avec 30 ou 50 mètres de coursives, signifiait qu’on gagnait cette sensation de circulation. Les décors de capitainerie ou de cabines qu’on a construits prolongent cette sensation d’espace. Enfin, notre chef-décorateur Franck Schwarz a réalisé un vrai tour de force pour le poste de contrôle en mélangeant des caractéristiques de la frégate, tuyauterie et gros boulons, et des ordinateurs modernes jusqu’à ce qu’on ne sache plus trop à quelle époque on appartient."

    La sortie du sous-marin en pleine mer

    Lucas Bernard et son équipe ont tourné la séquence de la sortie du sous-marin en pleine mer à trois endroits différents. Le haut du sous-marin a été filmé sur une digue de bois à Saint-Jean-de-Monts, au sud de Saint-Nazaire, 500 mètres à l’intérieur de l’eau. Le cinéaste confie : "C’est ce qui nous permettait de filmer les comédiens sur un fond de vraie mer, à un endroit très avancé dans l’eau, où on pouvait aussi installer une grue et faire rouler des voitures."

    "Autrement dit, cela nous permettait d’être en mer sans être en mer ! Sur la plage on a fait des cascades avec des câbles pour faire décoller Marco. Et on avait un partenariat avec l’armée française pour tourner les plans d’hélitreuillage avec Pio au-dessus d’une base militaire de Toulon ! C’était le premier jour de tournage et on a su qu’on avait de la chance car le temps était splendide et que Pio ne s’est pas blessé ! Il ne nous restait plus qu’à raccorder ces différents plans."

    Direction artistique

    Lucas Bernard a élaboré une charte, le réalisateur cherchant des couleurs qu’on ne voit pas d’habitude, loin des rouges, oranges, et bleus habituels. Il raconte : "Esthétiquement, j’ai cherché à mettre du rose, du doré, du cyan, pour transporter le spectateur vers un univers moins balisé. On cherchait de toute façon une image assez colorée : on ne voulait pas aller dans un univers trop plombé, qui nous rapproche du film de guerre, mais vers une image brillante."

    Côté casting principal

    Pour Marco, Lucas Bernard voulait trouver un acteur possédant une dose de folie et de décontraction sympathique pour que le spectateur accepte qu’il entre dans ce sous-marin et que l’équipage l’incorpore : "Pio a ce « truc » qui lui permet de prendre en charge la bonne humeur du groupe. Ce n’est pas difficile de lier avec lui ! Il a un côté chef de fête qui rend le personnage constamment crédible."

    "Pour Marianne, je me suis d’abord posé la question de la représentation des militaires à l’écran. Souvent, dans le cinéma français, quand un officier gueule sur ses subalternes, cela sonne faux ! Du coup, il fallait trouver une comédienne qui fonctionne dans une situation d’autorité, avec une forme de précision, et qui est à un poste de commandement uniquement parce qu’elle impose son autorité et que c’est incontestable."

    "Eye possède cette autorité naturelle sans avoir besoin de hausser le ton. Cela donnait une forte assise à son personnage, y compris à la fin, dans l’avion. À partir du moment où on croit à son personnage en tant que militaire – cette femme dans un monde d’hommes – on croit à la hiérarchie et à l’équipage."

    Musique !

    Lucas Bernard a travaillé avec Christophe Danvin, avec qui le réalisateur avait collaboré sur son film précédent, Un beau voyou. Sur A toute allure, l’idée était de faire un score qui s’assume, avec des références aux années 1990 et aux grandes mélodies : "En sachant qu’il y aurait un rapport de force entre l’abondance de dialogues et le rythme très rapide et qu’il fallait donc trouver de la place pour la musique. Avec Valentin Durning le chef monteur, on a concocté pendant la prépa un bout à bout de 5 minutes avec des images empruntées à d’autres films – des scènes d’ouragan, de fête, de scènes d’avion comme Flight, de poursuites en voiture…"

    "On mélangeait James Bond et Les Enchaînés ! On a coupé le son et on a demandé à Christophe de composer sur ces images. Il nous a proposé une musique d’aventure dont on s’est servi pour la course-poursuite."

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