En général, un film, c'est une situation de départ et ce que la réalisatrice ou le réalisateur fait à partir de cette situation. Pour son premier film en tant que réalisatrice, Anne-Sophie Bailly a choisi de s'intéresser à une mère qui a plus ou moins sacrifié sa vie pour s'occuper d'un fils en situation de (léger) handicap mental et qui apprend que Joël, ce fils, va devenir père de l'enfant que son amie Océane, également en situation de (léger) handicap mental, porte en elle. La réalisatrice aurait pu choisir de s'intéresser avant tout à ce jeune couple, elle a choisi de s'intéresser presque exclusivement à Mona, cette mère, qui s'aperçoit que son fils est en train de lui échapper et qu'on sent totalement déboussolée par cette situation qu'elle n'avait pas du tout anticipée. Pourquoi pas ! Le film repose pour beaucoup sur les prestations de Laure Calamy, l'interprète de Mona, et de Charles Peccia-Galletto, l'interprète de Joël, qui souffre lui-même d'un handicap. Laure Calamy fait du Laure Calamy, ce qui, dans le contexte de ce film, s'avère parfois un peu "Too much". Finalement beaucoup plus sobre, Charles Peccia-Galletto, premier comédien en situation handicap à être nommé pour le César de la révélations masculine de l'année, s'avère finalement plus convaincant. Quant à la réalisation, elle n'est pas toujours parfaitement maitrisée par la jeune réalisatrice à qui, par contre, on se doit de reconnaitre le choix de son sujet, un sujet fort et innovant.