Au moment de l'écriture du scénario de Sous la Seine, le fleuve n'était pas encore annoncé comme accueillant l'épreuve de triathlon de Paris 2024. "La fiction a totalement rattrapé la réalité" confirme le comédien Nassim Lyes, sa partenaire Bérénice Bejo ajoutant : "Disons que pour la com’ c’est super".
C’est le grand classique Les Dents de la mer qui a donné au réalisateur Xavier Gens l’envie de faire ce métier. En effet, pour le réalisateur de Sous la Seine, le travail de Steven Spielberg est "dément" et le film reste son numéro un. "En cherchant, en essayant de comprendre comment le film avait été fait, ça a déclenché la passion du cinéma".
Ce n’est pas demain que la Seine sera un bain de sang car l’existence d’un requin n’y est pas possible. Corentin Garde-Lansard, responsable pédagogique de l'Aquarium de Paris et spécialiste de la biologie marine, explique en effet que le grand requin blanc est une espèce qui ne peut survivre en eau douce. "Au bout de quelques mètres, il n’aurait pas suffisamment de sel dans son milieu et n’arriverait plus à respirer. Aller jusqu’à Paris, ce serait impossible". Nous voilà rassurés.
Des effets spéciaux
La société de maquilleurs et créateurs d’effets spéciaux, Studio 69, s’est dépassée pour Sous la Seine. Avec, notamment, la création d’une animatronique de requin totalement autonome plus vraie que nature (au point de presque faire peur à l'équipe de tournage). On leur doit aussi la création du système dit “Machine à laver” qui permet à la caméra sous-marine d’avoir un mouvement circulaire lors des explosions.
Sous la Seine a été tourné dans trois endroits différents. Bien évidemment le fleuve parisien a été utilisé, mais uniquement pour les scènes à bord des bateaux et sur les quais. À cause de la circulation dense, les scènes à la surface de l'eau, plus complexes à mettre en place, n’ont pas pu être tournées dans la capitale : c’est dans le studio de la Luz à Alicante en Espagne qu'elles se sont, en réalité, déroulées. Les séquences immergées ont quant à elles été tournées dans le plus grand studio aquatique d’Europe, le Lites, en Belgique.
Bérénice Bejo, qui joue Sophia, une spécialiste des requins, a avoué que le rôle a été le plus difficile de sa carrière en raison de la grosse préparation mentale et physique nécessaires pour affronter le tournage. Elle qui n’est pas à l’aise dans l'eau a ainsi suivi un entraînement de deux mois pour maîtriser la plongée et l’apnée pour ses scènes sous-marines.
Pour préparer son rôle, Nassim Lyes s’est inspiré en grande partie d’un ami policier : il a adopté ses mimiques, modifié sa voix et sa façon de parler pour être le plus réaliste et crédible possible devant les caméras.
Bérénice Bejo raconte qu’on lui a proposé de nager avec des requins pour se préparer au mieux au rôle mais elle a refusé. Ayant regardé beaucoup de documentaires sur ce sujet, l’actrice a en effet compris qu’il fallait les respecter et ne pas les déranger : "Toutes les sorties avec les dauphins, les baleines, les requins qui nous réjouissent et où on se dit que c’est trop mignon tout ça, il ne faut pas le faire. Il faut arrêter de le faire parce qu'on les dérange". De plus, elle confie avoir arrêté de manger du poisson depuis qu’elle s’est intéressée à la surpêche. L’actrice souhaite que Sous la Seine permette au moins à quelques personnes de se renseigner sur les requins et la surpêche pour prendre conscience du danger écologique auquel nous sommes confrontés.
Secrets de tournage rédigés par Romane Balderani et Nina Dorso