Le Royaume des abysses : les secrets du tournage

Avec Le Royaume des abysses, Tian Xiaopeng voulait explorer le thème de la recherche du sens de la vie : “Tout le monde éprouve des émotions négatives à un moment ou à un autre, et peut parfois avoir l’impression que le monde entier est sombre et terne. À travers cette œuvre, je souhaite montrer comment nous pouvons donner du sens à une existence qui semble dépourvue de lumière, et découvrir la force nécessaire pour avancer dans nos vies.”

Passionné depuis toujours par le roman Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne, le réalisateur voulait créer une histoire d’aventures sous-marines.

Avec ce film, Tian Xiaopeng voulait innover en créant une image originale de l’océan : “C’est pour cela que j’ai cherché des formes qui pourraient apporter de la nouveauté, ainsi qu’une certaine dose de fantaisie. Je voulais créer un océan flamboyant, grâce à des couleurs vives et riches. Je souhaitais ainsi déployer un style artistique unique, tout en espérant distinguer de cette façon le monde fantastique, aux couleurs vives, de la réalité, plus terne et grise.”

Le réalisateur revient sur la place des loutres dans son film et leur symbolique : “Premièrement, je souhaitais mettre un animal marin dans l’histoire et, deuxièmement, j’aime beaucoup la loutre, car je la trouve très anthropomorphique. Les loutres se frottent le visage et tapent sur des coquillages comme des enfants humains. La loutre (Tangdou) correspond au petit frère de Shenxiu, il aime les bonbons et a des pansements autour des mains. Bien qu’elle ne parle pas, la loutre est très proche de Shenxiu, c’est une bonne métaphore du réconfort que peut ressentir Shenxiu lorsqu’elle est avec son frère dans la réalité.”

Le Royaume des abysses mêle 3D et influences de la peinture traditionnelle chinoise à l’encre. Pour représenter au mieux l’imaginaire d’une petite fille et le flux de ses émotions, le réalisateur a estimé qu’il fallait une animation fluide et colorée : “Nous avons finalement décidé de créer un effet de « peinture aux particules d’encre » pour représenter cela. Cet effet permet de faire fusionner l’impressionnisme de la peinture chinoise à l’encre avec le réalisme de l’animation par ordinateur, préservant ainsi la spontanéité et l’individualité de la peinture à l’encre tout en maintenant la profondeur de champ de la scène, ainsi que les variations d’ombre et de lumière. L’utilisation de cette technique a représenté de nombreux défis, entraînant des coûts élevés, mais je pense que cela en vaut la peine.”