L'Esprit de la ruche (El espíritu de la colmena), sortit dans les salles de cinéma en 1973 relate un compte cru, obscur et profondément violent d'une Espagne de 40, d'un petit village ou les distances sembles entérinés dans une question de manque au pluriel. Film difficile tant l'observation se doit d'être méticuleuse, ma compréhension personnelle fut très rudimentaire malgré l'effleurement d'une histoire que j'aborde avec une profonde envie ...
A hauteur d'enfant ( la plupart du film, mais pas que ), Victor Erice érige par le regard une interprétation du fil d'un temps ou tout n'est qu'emboitement, qui coïncide avec des petits riens, qui le semble tout du moins, mais aussi, avec des plus grandes lignes pas forcément plus évidente. Honnêtement, ce film m'a frustré. Autant pour mes incompris que dans le rapport que j'ai moi-même ( par fierté mal placé surement ) avec un cinéma aussi radicale, pertinent et d'une certaine liberté ! Face à des limites, ma patience à flancher, pour mon plus grand regret ...
Film sans illusions pour certains, au contraire pour d'autres, le récit qui se déroule sous nos yeux prend la température et le pouls de ces protagonistes livrés face à eux mêmes, dans l'individualité comme dans le " partage " plus collectif de ce pareil instant dont les éléments se déclenche hors champ. Erice dresse la cyme d'une fin d'innocence, pour tous. Par la découverte d'un film, ou par le sang, métaphore plus d'une fois employé dans ce long-métrage, l'on découvre une perspective de mort, entre analyse et rêverie, selon des sentiments plus que par opinion. La mort donc, devient à titre d'exemple plus qu'un mot pour cette petite Anna dans le parcours qui l'amène à grandir, à vivre, qui deviens sans doutes ce qu'il y'a de plus tragique ici ...
Film sombre, parfois macabre, L'Esprit de la Ruche regorge de ces instants qui travaille le bide, repousse par son austérité autant qu'il laisse planer son ombre encore quelques jours après. L'esthétique, la mise en scène, les décors dans leurs ensembles contribuent à part entière à susciter le malaise ... Dans la veine de ses interstices par lequel on s'engouffre et bute, se râpe, marque et dont on souhaite s'extirper à tout prix avant d'y repenser, de suer ses maux évité et d'avoir au fond, comme un quelque chose d'inachevé par une aventure raté, partiellement en tout cas !
Je garde de ses 2 derniers jours une impressions qui galvaude mes certitudes, me donne à revoir mes manières de choisir le conformisme, ou non, en terme de cinéphilie ...
Une rudesse qu'il me faudra par tout les cas retenter, si le courage me reprend un de ses quatre matins.