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    L'Esprit de la ruche
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    max6m
    max6m

    72 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 décembre 2008
    «L’esprit de la ruche» est un très grand film, l’un des rares chefs d’œuvres du cinéma espagnol. Victor Erice a réussit ici l’alchimie parfaite ; celle qui fait que ce film assez simple et qui ne dit pas grand-chose, réussit à créer un univers qui lui est propre, à reconstruire le monde au travers du regard intriguant d’une enfant. Chaque plan, chaque séquence se charge d’une profonde densité poétique et d’une sensation persistante de mystère, proche du registre fantastique. Le film déploie alors un certain suspense, non par son intrigue ou ses thématiques, mais uniquement par le travail de l’image et le traitement claustrophobique du son. Tout ici n’est que silence, chuchotements, murmures, soulignés par des sons d’horloges et de montres (on peut penser à un «Cris et chuchotements» sans les cris) et la musique de Luis de Pablo, à la fois comptine pour enfant et inquiétante ritournelle. Quant à l’image, Erice fait ici une peinture tout en clair-obscur et réalise un travail exceptionnel sur les couleurs et les éclairages. C’est en effet d’abord à cela que l’on repense principalement lorsqu’on se remémore le film après la projection : cette ambiance onirique portée par des tonalités jaunes, des teintes terreuses et ces éclairages d’une heure de la journée qu’on ne saurait identifier («L’heure du loup» espagnole?). Toutes ses qualités esthétiques certaines sont au service de l’univers imaginaire que l’enfant recrée pour échapper à la tristesse et la douleur de la réalité : un petit village espagnol mortifère, étranglé par le régime franquiste, habité par des âmes lessivées par la guerre civile, et une famille absente, entre une mère fantomatique préoccupée par une relation épistolaire mystérieuse et un père désabusé, bien trop occupé par ses ruches. Rarement un contexte (l’Espagne d’après-guerre) et la force imaginative de l’enfance n’auront été aussi bien suggérés par le seul pouvoir de la mise en scène. «L’esprit de la ruche» est en cela un film précieux.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 8 juillet 2008
    Je suis allé voir ce film pour deux raisons principales. J'avais envie de voir la petite Ana Torrent que j'avais adoré et qui m'avait tant bouleversé dans "Cria Cuervos". Les critiques de la presse, excellentes, m'ont de même incité à me déplacer dans une salle pour le voir. Résultat: un ennui abyssal malgré la prestation touchante d'Ana Torrent. Mais l'ensemble est froid et abscons.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 mai 2008
    Il y a des ruches et il y a de l'esprit dans ce film. C'est vrai que les grands yeux d'Ana donnent déjà un bon atout, mais le reste est aussi bien. La scène où les petites regardent passer le train est géniale. Les vues sur la plaine castillane sont très soignées. Le père est émouvant, avec ses abeilles et ses cueillettes aux champignons. Le sourire d'Ana au soldat dans la bergerie est retournant. Quand on voit la maison et ses alvéoles aux fenêtres, on comprend que les filles n'ait pas peur de Frankenstein. Les quelques longueurs sont sauvées par les petites musiques, aussi bien choisies que les comédiens.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    238 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 mars 2008
    Dans les sentiers sinueux qui parcourent la rase campagne espagnole, Victor Erice réalise «El espiritu de la colmena» (Espagne, 1973). A l’arrivée d’une camionnette, des enfants se ruent sur sa route en criant leur joie. L’engin détient le trésor de leur ivresse : les bobines du film qui s’apprête à être projeté. La copie est celle de «Frankenstein». Ebahies par le spectacle, deux petites filles, Ana et Isabel, vont être sujets au fantôme des images. Dans un mode temporel lent, laissant aux actions la plénitude de leur déploiement, offrant aux films un agréable temps de développement, Erice narre un conte magique sur le cinéma. Tapies dans l’obscurité, les lumières du monde se projettent sur les matières, sur les corps et jusque dans les mots, éclairant de ses rayons les choses, dévoilant leur légère identité. Ce monde, regroupé dans ce village de Castille de 1940, à plus d’une fois, est métaphorisé comme une ruche. Dans le labeur du quotidien, dans la sourde consistance de la vie et dans le secret des choses, l’éclair puissant et languissant de la féerie cinématographique s’accomplit sous nos yeux. Et nos yeux s’identifient à ceux de l’attachante Ana Torrent. Le noir de jais de ses pupilles semble comme toujours à l’affût de l’Esprit qui la hante, de ce mythe du monstre. Dans les sombres ténèbres de ses yeux se lit la quête de l’image. Quand elle rencontre enfin l’objet de sa hantise, le fameux monstre de Frankenstein, au bord d’un étang, la fillette s’évanouit, comme rassasiée de sa pulsion scopique. Occupé par le silence, le film s’emploie à deux autres caractéristiques : le temps et la poésie. Erice réunit, aussi simplement que génialement, ces deux composantes dans un seul objet qui hante le film autant que l’Esprit : la montre musicale. Plus encore que toutes les métaphores du film, cet objet incarne l’art du cinéma : la poésie (la ritournelle de la montre) et le temps (la montre). Le cinéma hante le film dans un murmure et le film hante notre cinéma.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 3 mars 2008
    Etrange atmosphère dans "l'Esprit de la Ruche": dans un village perdu de Castille dans les années 1940, une petite fille, après avoir vu "Frankenstein" au cinéma, va s'inventer sa propre réalité. L'histoire, un peu lente (en particulier les interrogations existentielles des adultes), est touchante, la délicate frontière entre imaginaire et réalité chez l'enfant est brillamment et finement restituée. Le film suggère également, sur fond de musique de contines, qu'innocence et cruauté chez l'enfant coéxistent. C'est un bel hommage aux rêves des enfants, à leurs illusions et désillusions, et au cinéma (les yeux remplis d'émotions des villageois spectateurs).
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 2 mars 2008
    L’esprit de la ruche est un film atypique. C’est une très jolie allégorie sur la frontière entre le réel et la fiction à travers les yeux d’une enfant de 7 ans, Ana, qui découvre, certainement pour la première fois, le cinéma. Manipulée par une sœur cruelle comme peuvent l’être les enfants, la petite Ana va se laisser aller à son imaginaire, aidée par des hasards eux bien réels de la vie, imaginaire qui la coupera dangereusement de sa famille. Ce conte poétique et existentialiste se déroule dans un petit village d’Espagne asséchée par la guerre. La réalisation est à la fois légère et mystérieuse, la musique envoutante. Bref, un moment rare de cinéma qui ne manquera pas de rappeler à certains l’univers de « Cria Cuervos ».
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 21 février 2008
    1940 ; Franco mettait fin à la guerre civile espagnole un an auparavant et installe désormais les prémices d’une dictature étalée sur plus de 30 longues années ; Victor Erice naît le 30 juin. L’Esprit de la ruche est à la fois construit sur un contexte historique et social qui n’est, à aucun moment, explicitement mentionné et le contexte personnel de l’auteur. Ceci n’est pas anodin. Deux sœurs assistent à la projection de Frankenstein (James Whale, 1931) qui les envoûte littéralement. Le cinéma exerce sa magie sur Ana (magnifique Ana Torrent dans son tout premier rôle), qui assiste pour la première fois à une projection cinématographique. Tout le film joue donc sur une articulation des rapports entre les enfants et le cinéma, entre les enfants et l’imaginaire, créé ici par le cinéma. Le générique de début, uniquement composé de dessins et se clôturant par un « Il était une fois» préfigure cet imaginaire enfantin. Au cinéma «tout est pour de faux», personne ne meurt vraiment ; la créature du docteur Frankenstein est un Esprit, qui parfois se déguise afin d’apparaître à la réalité. Ana cherche, veut le rencontrer, il est sa quête. Elle parcourt dès lors cet univers fantastique, chimérique construit sur des jeux d’enfants flirtant avec la mort, telle cette scène magnifique du feu au dessus duquel sautent plusieurs jeunes filles. Ana fixe du regard son reflet dans une mare, l’image de son visage se métamorphose, devient celui de l’Esprit. Elle était habitée par celui-ci et il se matérialise, se cristallise. Ana est maintenant la petite fille du film Frankenstein, elle s’est projetée dans le cinéma, dans l’imaginaire cinématographique. Erice nous offre un conte qui trouve tout son sens dans la scène finale avec l’ouverture de cette fenêtre aux carreaux alvéolés, ouverture de la ruche libérant ainsi l’Esprit ; il ne l’habite plus, ne la hante plus. Ana convoque celui qui est devenu son ami (imaginaire), l’Esprit de la ruche.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 18 février 2008
    c'est un des plus beaux films sur l'imaginarie enfantine. un film doux, mais qui peut deboucher sur quelques cauchemars; interpretation lunaire d'ana torrent, la petite fille qu'on retrouvera dans "cria cuervos"
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 15 février 2008
    « L’esprit de la ruche » est sorti le 05 janvier 1977. Aujourd’hui en 2008 on pourrait se demander quel est l’intérêt de ressortir un film datant d’il y a plus de trente cinq ans alors que les sorties en salles sont plus nombreuses chaque mercredi. La reprise « anniversaire » d’Alien ou d’Apocalypse Now donnait l’occasion aux jeunes générations de découvrir ces classiques sur grand écran, l’Esprit de la ruche ne s’inscrit pas dans cette lignée. Oublié du grand public, il ne bénéficie pas non plus d’un sujet aussi vendeur, pas question ici de monstres belliqueux ni de fresques épiques. Juste les sensations d’une enfant qui après avoir vu le Frankenstein de 1931 s’imagine que la créature créée par Mary Shelley va surgir au détour d’un couloir.
    L’univers mental de la jeune Ana prend forme, chaque ombre est susceptible de se matérialiser. Instantanément on fait le lien avec notre propre expérience, on se remémore ses peurs, cette façon qu’on avait de mystifier tout ce que l’on méconnaissait. Voilà qu’on se retrouve acteur du long-métrage, que l’on se reconnaît dans le comportement de la petite fille.

    Non content de faire ressurgir des pans entiers de notre enfance, le réalisateur utilise ce point de vue innocent pour aborder la politique de son pays. En 1940 le pays vient de passer sous l’autorité de Franco. C’est sur cette situation qui succède à la guerre civile que Victor Erice greffe l’actualité de 1973, soit après 34 ans de régime liberticide. Si la situation économique s’est améliorée dans les années 60, le « caudillo » empêche toujours le développement des activités culturelles. Le cinéma de quartier reste pour le village un des derniers remparts artistiques.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 février 2008
    Ce film est à mon sens exeptionnel. J'attens impatiemment la séance de demain pour pouvoir y retourner une troisième fois. Les tableaux qui nous y sont donnés sont tout simplement grandioses, et nous permettent de pénétrer dans le monde de l'enfance et de ses imaginations, mais aussi dans les souvenirs d'une époque révolue et regrettée (grande maison vide, les champs, le père qui va guider ses filles au milieu des champignons).

    Ana est la seule et unique nécessité pour la réussite du film, et elle permet de le rendre très grand.
    Spiriel
    Spiriel

    37 abonnés 318 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 février 2008
    Ce n'est ni un film sur la première fois au cinéma, ni sur le franquisme, bien que ce soient deux thèmes du film. Il s'agit d'un film qui se veut hors du temps et de l'espace (le très vague "dans les années 40 quelque part en Castille" initial), sur la fascination de la fiction et le conflit perpétuel que perpétue le monde réel, des adultes, contre l'imaginaire de l'enfance. Erice désamorce l'innocence présumée de l'enfance par le regard noir, mélancolique et profond (qui regarde ailleurs) d'Ana Torrent, et la cruauté gratuite et calme dont ils peuvent faire preuve (Isabel qui étrangle le chat). Erice a un des regards les plus intelligents sur le cinéma. La salle de projection devient un autre monde le temps de la séance. La vie continue dehors alors que le temps s'est arrêté dans la salle. De plus il distingue le cinéma de la musique, du théâtre ou des récits oraux par l'absence d'échanges. Il cadre les visages fascinés séparément, le film vivant différemment chez chacun des spectateurs, qui sont alors chacun dans un monde différent. Ana, fillette peu sociable, y verra une fuite du monde dans lequel elle vit. Elle veut comprendre le film, croit ce que lui raconte sa soeur, et ira jusqu'à rejouer une scène du film pour en changer la conclusion qui la frustrait. Mais le monde réel ne supporte pas cela et vient piétiner son imaginaire, métaphore des dictatures violant la vie privée des citoyens mais aussi impossibilité pour la créativité des enfants de se développer, les adultes ayant peur des idées venant des enfants qu'il ne comprennent pas. Jusqu'au bout (récite l'incantation de sa soeur) elle essaiera de fuir ce monde qui lui échappe (elle reste sur les rails alors que le train arrive, elle a de la compassion pour le champignon vénéneux écrasé par son père). Le film est sombre comme le regard profond d'Ana qui semble fixer le vide, et dénué d'histoire ce qui le rend un peu difficile d'accès. Cependant il s'agit d'un film prodigieux sur un thème TRES rare. Chapeau.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 11 février 2008
    le film débute avec des images et une ambiance qui sortent de l'ordinaire, c'est prenant et excitant, puis à force que rien ne se passe vraiment, les longueurs ennuient... le scénario est fait pour les avertit et les cultivés, je suppose car le mystère à fini par me gonfler, j'ai même pas compris grand chose au bout du compte.
    Sans m'attendre à grand chose, j'ai néammoins été déçu car je m'attendais à voir un film émouvant et passionnant, et j'ai vu un long et trop long métrage, où Derrick s'il avait fait parti du casting, aurait fait figure de Speedy Gonzales.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 11 février 2008
    Ce film est complètement indéchiffrable. Dénué de dramaturgie, il s'agit principalement d'une suite de scénettes sur l'adolescence et le passage de l'enfant à l'adulte.
    Je suis probablement passé à coté, mais je n'étais pas le seul: des sourires moqueurs se voyaient sur plusieurs des spectateurs quand la lumière s'est rallumée.
    J'attends d'un film qu'il me raconte une histoire pour faire passer un message. Je ne doute pas qu'il y ait un message dans ce film, mais seuls une poignée d'élus pourront le voir... car il n'y a pas d'histoire.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 février 2008
    C'est un magnifique film sur la mémoire d'une guerre ignoble (peut-il en être autrement?). Doit-on oublier? Doit-on se taire? Doit-on en parler? La guerre civile espagnole est devenue un tabou. Le personnage de cette petite fille exprime cette frustration nationale qui peine à vivre dans un pays devenu la proie d'un dictateur fou imposant son ordre de vie et son ordre de mort.
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