Karaoké est né de la double envie de Stéphane Ben Lahcene de faire un film joyeux se déroulant dans l'environnement d'un concours, et de faire se rencontrer deux mondes qui n'ont rien à voir, "à savoir celui populaire dont je suis issu et celui plus privilégié que je connais depuis que je fais du cinéma."
En amont du tournage, Stéphane Ben Lahcene a effectué un important travail de documentation, passant beaucoup de temps dans les salles de karaoké : "Et oui, il existe bien un championnat de France et un championnat du monde mais ils ont été suspendus depuis la pandémie de Covid. Ils reprennent cette année. Jʼai donc écrit et filmé en mélangeant les sources disponibles et les envies de cinéma que je pouvais avoir. Un concours plus petit que dans la réalité quand on est au niveau régional (pour plus de comédie) plus gros ensuite quand on arrive en finale monde (pour plus dʼémotion)."
"Mais pour les candidats, que ce soit dans la réalité ou dans mon film, il y a la même envie de faire le show. Jʼai aussi ajouté des éléments à ma façon. Le popcorn duet dans lequel les membres dʼun duo doivent chanter un mot sur deux - Bénédicte et Fatou passent cette épreuve sur« Alors on danse » de Stromae - existe mais pas dans les concours officiels. Jʼai pris la liberté de lʼajouter et nos deux actrices y sont formidables. Mais je dois avouer que cela a été techniquement lʼune des scènes les plus compliquées à tourner et à monter", se rappelle me metteur en scène.
Michèle Laroque explique quels ont été les moments les plus difficiles sur le tournage par rapport au chant : "Le popcorn duet (deux chanteurs chantant chacun à tour de rôle un mot sur deux ou une syllabe sur deux dans un ensemble de paroles), cela a été très compliqué mais nous avons trouvé des solutions. Pour Casta Diva jʼai beaucoup travaillé sur la vidéo de Maria Callas. Cʼest un air auquel certaines grandes chanteuses dʼopéra ne se confrontent même pas, un écueil quasi infranchissable. Je lʼai délivré à ma façon, en tant quʼactrice."
"Cela a été une rencontre, avec Callas, avec Adeline et cʼest lʼénorme charme de notre métier, la possibilité quʼon a de rencontrer des gens très différents de nous, très compétents dans leur domaine, de prendre lʼessence de ce quʼils sont pour le retranscrire, le transmettre à travers un personnage. Ce sont des aventures exceptionnelles que lʼon vit."
Stéphane Ben Lahcene avait déjà dirigé Michèle Laroque dans son précédent et premier long-métrage, Premier de la classe. Il avait également coscénarisé deux de ses réalisations, Chacun chez soi et Alors on danse : "je lʼimaginais tout à fait capable dʼincarner cette grande artiste quʼest Bénédicte. Je nʼavais donc jamais pensé à personne dʼautre quʼelle. Et quand je lui ai pitché lʼhistoire elle a immédiatement été partante."
Stéphane Ben Lahcene n'avait jamais collaboré avec Claudia Tagbo mais a pensé à elle dès lʼécriture. Alors qu'il entamait le scénario de Karaoké, il a reçu un message de Michèle Laroque accompagné d'un selfie avec Claudia, pris lors d'un festival. Lors de cette rencontre, la première a annoncé à la seconde qu'elles allaient se donner la réplique dans un film dans les mois à venir. C'est donc via Michèle Laroque que Claudia Tagbo a appris que Ben Lahcene écrivait un rôle pour elle.
"Elles se sont aussitôt très bien entendues dʼautant quʼelles avaient envie de travailler ensemble et que la connivence sʼest faite aussitôt. Les planètes se sont alignées parfaitement. Pendant les lectures que nous avons faites, y compris celles avec tout le casting, jʼai vu que ça matchait parfaitement", raconte le réalisateur.
Michèle Laroque et Claudia Tagbo chantent réellement dans le film. La première, en tant que membre de la troupe des Enfoirés, a déjà donné de la voix sur scène, tandis que la seconde a participé à la comédie musicale Ghost ainsi qu'à la comédie Yo Mama. Les chansons ont été enregistrées en amont du tournage mais les actrices les chantaient vraiment sur le plateau.
Michèle Laroque a été accompagnée par une professeure de chant lyrique, Caroline Fèvre. Elle et Claudia Tagbo ont aussi travaillé avec Adeline Toniutti, la professeure de chant de la Star Academy ayant remplacé Armande Altaï en octobre 2022, et qui apparaît à lʼécran dans le jury des championnats du monde au Japon.
L'équipe s'est vraiment rendue au Japon durant une semaine, préparation et repérage compris. Elle était composée d'une trentaine de personnes, comprenant une partie de l'équipe française épaulée par une équipe de production et de techniciens japonais.