Votre avis sur Reine mère ?
2,5
Publiée le 12 mars 2025
Riche en humour et en fantaisie, jusqu'à l'absurde, Un divan à Tunis s'était imposé comme une jolie surprise, à sa sortie, en février 2020. Le nouveau film de Manele Labidi, qui semble conçu comme une comédie italienne, semble partir sur des bases aussi élevées mais ne tient pas cette fois vraiment la distance. La faute à une certaine dispersion des sujets traités et à un rythme inégal. Le côté social de cette chronique située dans les années 90 ne manque pourtant pas d'acuité, en embrassant l'intégration française d'un jeune couple issu de l'immigration et les aléas d'une vie quotidienne qui demande du courage, sans même évoquer le racisme plus ou moins latent de l'environnement. Là-dessus, comme un chevalier sur la soupe, débarque Charles Martel, apparition incongrue, dont la déconstruction du mythe est loin d'être sans intérêt mais qui n'imprime pas tant de folie que cela à un film trop en retenue dans cette veine. Il y a donc un côté décousu dans Reine mère qui bénéficie pourtant de la présence épanouie d'une Camélia Jordana en grande forme et d'un Damien Bonnard qui s'en donne à cœur joie. Si l'ensemble s'avère agréable et largement au-dessus du niveau moyen des comédies françaises actuelles, il lui manque toutefois un petit truc en plus pour séduire sans aucune réserve.
3,0
Publiée le 16 mars 2025
Au début des années 90, en banlieue parisienne, Mouna est élève en CM2 dans une école privée catholique. Sa mère Amel (Camélia Jordana) est une immigrée tunisienne qui vit mal son déclassement social. Son père Amor (Sofiane Zermani), immigré algérien, fait le dos rond. Quand leur propriétaire dénonce leur bail, Amel est face à un dilemme : déménager dans un HLM ? ou accepter le travail qu’elle avait jusqu’alors refusé pour augmenter les revenus du couple ?

Manele Labidi avait signé un premier film enthousiasmant, "Un divan à Tunis", avec l’excellente Golshifteh Farahani dans le rôle d’une psychiatre binationale qui décide de se réinstaller en Tunisie pour y exercer la profession qu’elle a apprise en France.

Quatre ans plus tard, la réalisatrice franco-tunisienne née à Paris en 1982, signe un film dont on imagine volontiers la part d’autobiographie qu’il comprend.

Camélia Jordana y interprète un rôle qui rappelle ceux, récemment remis au goût du jour par "Il reste encore demain", des mammas italiennes des grandes années : Anna Magnani, Sophia Loren… Solaire, forte en gueule, débordante d’amour pour ses enfants, elle est impériale. Elle aurait pu éclipser son époux, interprété avec beaucoup de délicatesse par Sofiane Zermani qu’on avait remarqué dans "Barbès, Little Algérie" et dans "La Vénus d’argent".

Mais le personnage principal du film reste Mouna, double autobiographique à peine masqué de la réalisatrice. C’est autour d’elle que l’histoire s’organise et c’est par ses yeux qu’elle est racontée. Pour soigner son mal-être identitaire, Mouna s’est inventé un ami imaginaire. Damien Bonnard s’est beaucoup amusé en se glissant dans le personnage de… Charles Martel, au risque de donner à ce film un tour loufoque qui le fait sortir de son lit.

Pas plus tard que mardi dernier, j’évoquais, dans ma critique de "Dans la cuisine des Nguyen", les films, nombreux, à raconter l’intégration, pas toujours facile, des enfants de la seconde génération d’immigrés maghrébins. Ce film-ci vient se rajouter à cette longue liste dans laquelle figurent déjà "Le Thé au harem d’Achimède", "Le Gone du Chaâba" ou "La Graine et le Mulet". Il n’y occupera pas une place inoubliable. Mais il n’en constitue pas moins un film attachant et plein de charme.
3,5
Publiée le 14 mars 2025
C’est l’histoire d’une maman dont la fille a un ami imaginaire très connu, Charles Martel, ni plus ni moins...Un comble pour une famille arabe….le film est filmé avec grâce, très agréable caméra, et fait passer des messages subtils sur le racisme, la nationalité, la famille et l’histoire, on apprend qui était réellement Charles martel, mais aussi les difficultés rencontrées par cette famille pour changer de statut social, voire de logement...Tout ça subtilement,( notamment le plan séquence final absolument magique ) je dirais même avec une certaine alacrité…
Il y a de la tendresse, un humour délicat et un jeu d’acteurs sans défaut...Cela reste un film assez « élitiste » je trouve quand au choix de son public, et nous n’étions que trois spectateurs dans la salle des Studios ( Brest) à la séance de 14h. Il mérite mieux je trouve…..Je conseille sans insister...
2,0
Publiée le 4 février 2025
Ce film n’est pas vraiment génial. Malgré de bonnes intentions de départ, cette réalisation avec son coté fantastique où Charles Martel intervient dans le récit, ne parvient pas à nous passionner vraiment. Le scénario assez incohérent ne nous aide pas à comprendre les intentions de la réalisatrice malgré la bonne prestation de Camélia JORDANA.

Bernard CORIC

(Film visionné en projection de presse le 03/02/2025 au Club Marbeuf à PARIS)
1,5
Publiée le 18 mars 2025
Un film hybride qui se veut à la fois comédie, drame social, récit d'une époque. Mais on a l'impression que la réalisatrice ne sait pas où elle va. Le film est une succession de tranche de vie, parfois sans queue ni tête. C'est décousu et souvent absurde. Le casting est au final décevant. Camélia Jordana en fait des tonnes en "reine mère", le personnage voulu comme une sorte de diva manque de cohérence dans l'écriture. Sofiane Zermani joue (mal) comme au théâtre et ne fait pas du tout naturel. Surtout que vient faire Charles Martel ici ? Cela n'apporte rien de particulier. Le film ne répond même pas aux questions que se posent le couple. Ça se regarde...mais ça va un peu dans tous les sens.
4,0
Publiée le 9 mars 2025
Le film Reine mère de Manele Labidi est une œuvre à la fois personnelle et universelle, puisant dans les souvenirs de la réalisatrice pour les réinventer avec poésie. S’inspirant du concept de « biomythographie » d’Audre Lorde, La réalisatrice joue avec la mémoire et l’histoire pour offrir un récit à la croisée du réel et de l’imaginaire. L’un des éléments les plus marquants du film est l’apparition de Charles Martel sous forme d’ami imaginaire, issu d’une leçon d’histoire d’enfance. Ce choix surprenant questionne la manière dont les figures historiques influencent notre identité et comment elles sont instrumentalisées.

Le film mêle habilement satire et comédie sociale en suivant une famille confrontée à la menace d’expulsion, avec Camélia Jordana dans le rôle principal. L’humour y est bien dosé et les acteurs livrent une prestation convaincante. Pourtant, quelque chose semble manquer au récit pour le rendre pleinement abouti. Peut-être est-ce intentionnel, pour illustrer la manière dont l’Histoire se construit avec des omissions et des approximations. Reine mère est une œuvre intéressante qui bouscule les stéréotypes, mais on aurait aimé une profondeur supplémentaire pour que le propos soit encore plus percutant.
2,0
Publiée le 2 mars 2025
Semblant correspondre à une comédie de moeurs, le film tourne malheureusement en rond (malgré l'énergie communicative de Camelia Jordana). Reste la justesse du regard politique et la beauté de la photo de P.-H. Martin.
4,0
Publiée le 27 février 2025
Amel et sa famille vivent dans une ville assez bourgeoise au début des années 90s. Leur fille Mouna est inscrite dans un établissement catholique où ses origines font figure d’exception et de discrimination. Soudain mal à l’aise lorsque l’enseignante fait un cours sur Charles Martel, elle voit médusée une apparition du personnage historique qui se met à la poursuivre. En salle le 12 mars.

spoiler: "Reine Mère" est une séance d’une grande fraicheur. J’ai pris un plaisir non dissimulé à suivre les interactions des personnages avec ce Charles Martel vulgaire et bourru, très surprenant. J’ai trouvé cette petite famille très crédible et les liens qui les unissent très attachants. J’ai un petit bémol de compréhension avec certaines scènes toutefois. Je n’ai pas toujours compris les tenants et les aboutissants et ce que souhaite nous faire comprendre la réalisatrice. Peut-être qu’elle pêche ici par un excès de subtilité ? je garderai de “Reine mère” toutefois un très bon souvenir. Je me vois encore soufflé de surprise par la scène de danse en noir et blanc.
4,0
Publiée le 16 mars 2025
Comment parler de l’exil avec légèreté ?
Comment les premiers immigrés d’Algérie, ont-ils ressenti non pas le déracinement, mais le décalage, et comment reconstituer un environnement familial qui leur est propre.
C’est avec légèreté et un poil d’ironie qu’ici le sujet est traité. L’idée de matérialiser, un fantasme identitaire pour les Français qu’est Charles Martel est excellente. À voir.
4,0
Publiée le 14 mars 2025
Très bon film de Manele Labidi qui raconte une histoire qui peut sembler improbable mais qui en réalité fonctionne parfaitement notamment grâce à l'alchimie qu'il y a entre Camélia Jordana et Sofiane Zermani !
Dans ce qui pour moi est une quête d'identité mais aussi d'intégration en France , Damien Bonnard est impayable dans sa composition de Charles Martel !
Enfin pour l'anecdote , puisque je suis Alsacien , le film a en partie était tourné à Strasbourg puisque l'appartement du couple se trouve Rue des Récollets non loin de l'Hôtel de la Préfecture .
4,5
Publiée le 18 mars 2025
Ça montre bien les difficultés réelles que rencontrent les personnes d’origine étrangère en France. Pas d’égalité ni de fraternité pour eux
3,0
Publiée le 19 mars 2025
Mélangeant réalité et fantastique, ce film nous dépeint le quotidien d'une famille immigrée. Pas simple également de grandir avec le programme de l'éducation nationale qui vient heurter vos origines. Évoquée aussi la récupération de personnages historiques par le roman national ...bref il faut se renseigner.
3,0
Publiée le 18 mars 2025
Avec Reine Mère, Manele Labidi poursuit l’exploration des tensions identitaires et des contradictions du déracinement, déjà à l’œuvre dans Un divan à Tunis. Mais là où son premier long-métrage s’amusait des quiproquos culturels avec une légèreté mordante, ce second opus tente une approche plus ambitieuse, mêlant chronique familiale, satire sociale avec une pointe de fantastique.

Dès son point de départ, Reine Mère affiche son double enjeu : raconter l’ascension sociale contrariée d’Amel - femme d’origine tunisienne déterminée à préserver son statut - tout en sondant les déchirements intérieurs de sa fille Mouna, confrontée aux paradoxes de son éducation franco-maghrébine. C’est précisément dans ce tiraillement que Labidi tente une idée audacieuse : faire surgir Charles Martel en ami imaginaire de Mouna, après qu’elle a découvert en classe que ce dernier aurait arrêté les Arabes à Poitiers. Ce dispositif, s’il intrigue d’abord par sa portée métaphorique – la matérialisation des récits historiques comme armes inconscientes de l’exclusion –, finit par se diluer dans une mécanique illustrative et des propos trop explicites.

La force du film réside ailleurs, notamment dans la prestation de Camélia Jordana, qui incarne une Amel aussi fascinante qu’antipathique. Femme de poigne, obsédée par la réussite et l’apparence, elle incarne à elle seule le vertige de l’intégration à marche forcée.

Quant aux personnages secondaires, ils peinent à exister en dehors de leurs fonctions narratives, en particulier la figure masculine, parfois reléguées au rôle de faire-valoir.

Sur le plan formel, Labidi alterne entre une mise en scène appliquée et des éclats plus inspirés, notamment lors de certaines scènes fantasmatiques où la présence de Charles Martel devient un élément burlesque. Mais loin d’apporter une dynamique au récit, cette récurrence crée parfois un effet de distorsion, comme si le film hésitait sur la direction à prendre.

En définitive, derrière son discours, Reine Mère est une œuvre ambitieuse mais inaboutie, dont les fulgurances et les idées ne parviennent pas à masquer les failles.
2,0
Publiée le 19 mars 2025
Le scénario est trop léger, le rythme est trop mou. Le film est décevant après le très bon Un divan à Tunis, ça ne raconte pas grand chose au final.
3,5
Publiée le 14 mars 2025
Après un divan à Tunis le réalisateur sous couvert de comédie nous assène quelques vérités . Une comédie réjouissante et enlevée
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