24 heures à New-York : les secrets du tournage

24 heures à New-York est un film sur le fait d’être pris entre deux mondes, que ce soit au niveau de la couleur de peau, du genre, de la nationalité ou de l’orientation sexuelle. Le metteur en scène Vuk Lungulov-Klotz précise : "Mais c’est aussi une histoire sur l’espace qui existe entre deux personnes et comment nous prenons soin les uns des autres, tout en luttant constamment pour faire cohabiter la personne que nous étions avec la personne que nous sommes aujourd’hui."

"Trop souvent, nous fuyons par peur et nous imaginons les attentes que les autres ont de nous, en oubliant simplement de demander. 24 heures à New York (Mutt) nous rappelle que nous sommes moins seuls que nous le pensons."

En grandissant, Vuk Lungulov-Klotz n'a pas eu l'occasion de rencontrer d'autres personnes transexuelles. Il se rappelle : "Quand ila fait mon coming out, j’étais effectivement la première personne trans que je rencontrais. Bien que j’aimerais que ma transidentité soit la partie la moins intéressante de moi, je ressens un profond besoin de contribuer à façonner la culture trans en y ajoutant ma voix et en racontant des histoires à travers mon regard."

"Je suis un réalisateur serbo-chilien. J’ai grandi entre le Chili et les États-Unis, et j’ai le sentiment de comprendre et d’appartenir à ces deux cultures. Et après avoir fait mon coming-out en tant qu’homme transgenre, j’ai senti que j’étais capable de comprendre les deux genres. J’ai le sentiment de connaître intimement l’entre-deux, mais je vois rarement des personnages, encore moins des films, qui reflètent véritablement mon expérience."

Vuk Lungulov-Klotz a voulu aller à contre courant des clichés concernant les représentations trans (personnages trans qui se justifient ou qui se voient réduits à cette seule caractéristique, etc.) : "J’en ai assez de préciser que les histoires trans ne concernent pas seulement le fait d’être trans mais beaucoup plus que cela. J’ai conscience que les transformations physiques et mentales que la transition de genre implique peuvent sembler extrêmement lointaines pour certains."

"Mais la vérité est qu’être pris entre deux mondes est aussi fondamental pour l’expérience humaine que n’importe quelle autre. En explorant trois relations intimes dans la vie de notre protagoniste, le film soulève des questions sur le genre, l’amour et l’entredeux qui caractérise souvent la vie de trans (et, en réalité, toutes nos vies dans une certaine mesure). Et l’idée de «trans-ness» de notre protagoniste se trouve éclipsée par sa pure humanité", confie le cinéaste. Il poursuit :

"Cette capacité à rencontrer les gens là où ils sont, à un niveau humain, touche directement au coeur et, nous l’espérons, touchera tout aussi profondément le coeur de notre public."