Clara et les chics types est un film que l’on a envie d’aimer. Un titre prometteur, des acteurs prometteurs, et puis un sujet qui sur le papier rend bien. Dans les faits, les choses sont malheureusement plus hasardeuses.
Le métrage est intéressant par certains aspects, notamment dans sa volonté de mêler humour et sérieux, et de saisir avec une certaine justesse des tranches de vie diverses. Mais le traitement n’est pas vraiment au niveau. Le récit est peu fluide, le mélange humour-sérieux n’est pas vraiment maitrisé comme il devrait pour fonctionner pleinement, et je crois qu’il y a trop de personnages à gérer pour un réalisateur qui semble un peu dépasser. L’ambition est là, il y a de bons moments, mais globalement on s’ennuie un peu, et on peine à prendre un plein plaisir devant ce film inégal aux séquences qui s’enchainent sans grand liant.
Le casting fait des efforts, mais c’est insuffisant. On retiendra une Balasko au top, un Daniel Auteuil solide, globalement des interprètes convaincants, bien qu’Isabelle Adjani m’a paru un peu en retrait en dépit de sa beauté rayonnante. Ils tendent quand même à se marcher sur les pieds par moment, et il est difficile de pleinement s’attacher à eux. Du moins, pas à tous. C’est dommage, car il y avait des rôles plutôt plaisant, mais les errances du scénario ne permette pas pleinement aux interprètes de se donner à fond, et je crois que l’humour moins loufoque que de coutume à un peu endimanché la troupe du Splendid.
Visuellement c’est moyen. Quelques beaux plans, à l’image de la fin, mais un ensemble un peu daté, qui ne cache pas complètement un manque de moyens bien visible. J’ai été un peu déçu des prestations scéniques du groupe, peu mémorables niveau mise en scène. Bref, Monnet ne s’est pas franchement fait un nom, et on peut le comprendre. En revanche, la bande son n’est pas déplaisante, mais là aussi, peut-être pas aussi bonne qu’on pouvait l’attendre vu les noms derrière.
En clair, Clara et les chics types suscitera l’attention des spectateurs qui seront capables de louer l’ambition du projet et les bonnes choses sous un vernis de maladresses un peu trop épais. On sourit par moment, on ressent de l’émotion à d’autres, mais globalement on peine à rire et à pleurer, et c’est dommage. Dans le registre doux-amer il y a beaucoup mieux à cette époque. 2.5