Je pensais pas faire une review aussi longue pour ce film mdrr, mais il a des choses à dire l'ancien il débite. Vous trouverez dans cette review (de 1200 mots) des commentaires pertinents, et des passages divertissants. Peut-être je vous arracherai un soufflement de nez couplé d'une esquisse labiale, ou peut-être récolterai-je un tas de "WAA il fait tiep lui il raconte quoi mdrr". Dites-moi en comm dans quel camp vous vous situez ;).
Ok je vais commencer par le positif pour montrer que je ne suis pas qu'une brute sans coeur insensible à la délicatesse et à ce qui est Kawai-nee ^^.
Une des grandes réussites de ce film, c'est d'interroger sur la famille et la figure du père absent - ou, dans le cas de Hoshikawa, défaillant. Il le fait avec une touchante délicatesse, mais aussi - comme c'était déjà le cas dans "Une affaire de famille" - en égratignant les faux-semblants de la société japonaise, son formalisme excessif, son illusion à vouloir résoudre le moindre différend par la présentation théâtralisée d'excuses outrées. Que ce soit au travers des enfants et leur méchanceté puérile, ou bien des adultes et leur jugement tranchant, ce film aborde aussi parfaitement le thème si cher au Japon du regard extérieur, de la fausse perception et des répercussions que peuvent avoir des rumeurs.
Ok il faut savoir que lorsque j'écris ma review, j'écris ce qu'il me passe par la tête, je regarde d'autres critiques puis je structure. Je commence toujours par le négatif parce que je suis un rageux, puis je me concentre sur le développement du positif. Et il faut dire qu'à froid, je reconnais que ce film présente quand même beaucoup + de qualité que ce que ma première impression ne me laissait penser. Donc le dernier point positif de ce film, est la manière dont est emmenée la marginalisation. Dans une société où les apparences font tout, où il faut se fondre dans la masse en étant un "homme fort qui aime les femmes", le tabou de l'homosexualité, surtout infantile, vient emmener une nouvelle couche de sens à l'histoire. Alors qu'on imagine d'abord Mugino comme étant un malade mental, on évolue ensuite vers une perception de l'enfant comme étant un bully, puis finalement on a son POV et comprend qu'il est un être sensible et ne trouve juste pas sa place dans la société. On peut prendre ca comme une leçon de vie, ne pas juger avant d'avoir tous les éléments d'une question. Ceci est aussi valable pour le professeur qu'on imagine d'abord comme étant une enflure solitaire et pervers, puis notre perception évolue (même si je le pressentais qu'il était pas si méchant :P )).
Voila pour le positif. Je pourrais aussi y ajouter la musique, je suis d'humeur généreuse aujourd'hui.
Maintenant, passons à ce qui intéresse mon audience (= extrêmement peu de monde): le négatif.
Déja, ce film n'aura pas de place dans mon coeur car s'il se passait à Cergy Pointoise où Sucy-en-Brie (=pas au Japon), i prefer not to speak. If I speak I am in big trouble.
Ils veulent faire un film effet Rashomon? Bah on va comparer avec Rashomon hihi :P
Encore dans Rashomon , on avait des personnages intenses défendant délibérément leur propre honneur, le tout avec des plans très significatifs et une histoire aux évènements marquants. Ici, les persos ne sont pas proactifs, ils se laissent aller par les évènements, manquent un peu de présence et les évènements "plaque tournante" du récit ne sont que peu profonds (un coup dans le nez --> est-ce fait exprès ou pas ? pas assez dramatique imo...)
(le paragraphe suivant a été écrit dans un élan d'ennui au travail, mais il est passionnant).
Comme beaucoup devant ce film, j'ai croisé la route de mon ennemi d'antan, je dirai même que j'ai croisé le fer avec celui qui rode et contre lequel les réalisateurs mènent une guerre totale. De tous temps, les hommes ont essayé de le dompter, de le tromper où simplement de lui échapper. Encore une fois, malgré un bel effort de ma part, je me retrouva face à lui, désemparé. Vous le connaissez tous, cet ennemi naturel de l'homme, cette plaie pour l'humanité, cet tourment éternel, cet adversaire avec lequel je lutte à l'heure ou je vous parle, j'ai nommé: l'ennui. (J'aurai juste pu dire: je me suis fait chier. Mais tu connais storytelling tout ca, faut faire rêver autrui). Et ce notamment vers le milieu et début de la fin, où j'ai été fortement tenté par ce malicieux et espiègle téléphone (que j'avais pourtant écarté). Dans la pénombre de la salle, la seule source de lumière provenait d'en face de moi: le film. A ma gauche, légèrement derrière, posé sur un siège, je ressentais sa présence, il m'appelait, il me suppliait de le prendre en main et jouir de ses plaisirs. Je n'ai néanmoins pas succombé à la tentation. Comment ai-je fait me demanderiez-vous. C'est simple, je me suis attelé à une série de calculs mentaux complexes et aboutis pour arriver au résultat suivant. J'ai estimé la probabilité d'avoir une notification aux alentours de 3.25%. Entre 2.23% et 3.47% pour être précis. J'ai donc décidé d'augmenter ces chances (pour booster mon ego) en laissant passer le temps et en laissant le soin à tous mes amis, à toutes les filles qui me courent après (0) de quémander mon attention par l'intermédiaire d'un message. Pour ceux que ca intéressent, à la fin du film j'avais aucune notification. A part FlashScore qui m'annonce le retour d'Antoine Kombouare au poste d'entraineur du FC Nantes. Bref. J'avais juste mal calculé.
Bon je vais pas m'étendre sur le sujet, je sais que ma vie sociale vous intéresse énormément mais je vais revenir sur notre pièce de boeuf. Je pense que ce film aurait gagné à avoir une vingtaine de minute en moins, ne serait-ce que pour garder l'audience captivée.
Finalement, et par suite logique, le fait d'avoir un peu décroché a rendu la finalité du film très mièvre. Le moment de "libération" à la fin n'a pas tellement eu l'effet escompté, je trouvais pas ca touchant dans le sens ou tous leur problèmes ne sont pas réglés. La dernière scène est censée provoquer un sentiment de soulagement, les problèmes sont derrière eux, ils ont passé la tempête (figurativement et littéralement). Mais le fait est que le petit Hoshikawa va retrouver son daron violent alcoolique et homophobe, et que Mugino va retourner à l'école ou il va se faire bully quoi.. Donc voila leur cri final de libération ne m'a pas attrapé au vol, et je suis sorti du film avec comme un sentiment d'inaccompli.
Néanmoins, je reconnais que ce film présente des qualités. J'hésite entre 3 et demi et 4, et je ne vais pour cette fois pas suivre le noble adage "when in doubt, go for the lower rating", puisque le principal obstacle que j'ai rencontré sur le chemin de l'appréciation de ce film n'est qu'un ennui partiel.
Pour ceux qui ont lu jusque la je sais pas ce que vous avez à faire de vos vies, force à vous trouvez un taff ptn