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octopus_fr2002
72 abonnés
154 critiques
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1,5
Publiée le 29 décembre 2023
e me suis vraiment ennuyée pendant deux heures six en constatant que le métier de profs n’est pas forcément plus simple au Japon face à des ados menteurs et des parents vindicatifs. Film très répétitif, nombreuses scènes de cris et de fureur. Décidément je deviens hermétique au cinéma japonais!
Film assez obscur si on n'a pas lu au départ le synopsis, lequel après visionnage apparaît candide et limite pénible. Ça n'a vraiment pas grand intérêt après le 1er tiers-temps qui pouvait effectivement intriguer, un peu.
L'innocence n'a pas la puissance des grands films de Kore-eda. On est assez loin des bouleversants et passionnants Nobody Knows ou une affaire de famille. Or le gros problème du film est ce qui lui a valu un prix à Cannes, c'est-à-dire son scénario. En multipliant les points de vue et les retours en arrière, Kore-eda empêche l'émotion d'affleurer tout en sacrifiant l'axe narratif de certains personnages. Si le propos du film est louable et que certaines scènes sont d'une grande poésie, on aurait préféré un autre traitement que celui proposé par le cinéaste. Kore-eda filmé cependant toujours aussi bien l'enfance n'omettant ni la tendresse ni la cruauté et réussit néanmoins brillamment le récit d'une amitié amoureuse. Bref, un Kore-eda mineur mais non dénué de la beauté qui caractérise son cinéma.
"Un enfant aux yeux de lumière est-il à secourir ou à redouter ? S’il est réellement le "Monster" que tout le monde décrit, ne s’inscrit-il pas dans le cercle vicieux de nos parents, nos aïeux, nos amis, nos amours ? Ce brillant retour d’Hirokazu Kore-eda sur la Croisette vient nous éclairer sur ces différents points de vue."
"C’est avec un esprit clairvoyant que Kore-eda nous invite dans la pénombre. Mais pour ne pas perdre son audience dans ce décor semi-bétonné et semi-rural, il prend soin de nous guider aux couleurs de l’incendie, vers lequel tous les protagonistes se tournent sans pour autant distinguer ce mal qui va profondément les atteindre. On retrouvera tout ce qui fait la noblesse de ces grands auteurs, en mêlant intimement le drame familial à la délinquance juvénile, une aire de jeu qui ne demande qu’à être remplie, avant de faire chuter le premier domino sur le suivant."
"Et n’oublions pas de citer Ryūichi Sakamoto, dont les partitions de Furyo et du Dernier Empereur restent emblématiques après sa récente disparition il y a deux mois. Si le cancer a emporté sa vie, sa musique et son esprit traversent ce film avec une tendresse stupéfiante. L’image est d’autant plus sublimée par les petites notes qu’il pianote, tel un parent qui encourage les jeunes héros à trouver leur voie, malgré l’adversité et malgré l’image de créatures hideuses qu’ils renvoient. L'Innocence (Monster) d’Hirokazu Kore-eda est assurément le coup de foudre dont on a besoin, qu’il convient de chérir le plus longtemps possible et qui ouvre la compétition cannoise avec une sensibilité qui va droit au cœur."
Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.
Ayant dit à un ami que je me préparais à aller voir le dernier film de Kore-eda, il m'a répondu, sachant que je n'ai guère d'affinité avec ce réalisateur, "Tu es maso". "Non, pas tout à fait maso", fut ma réponse, "puisque j'avais beaucoup aimé "Notre petite sœur"". Eh oui, ayant vu tous les films de Kore-eda, le seul qui, jusqu'à présent, a trouvé grâce à mes yeux, c'est "Notre petite sœur". Certes, les sujets que traite Kore-eda sont en général intéressants mais son habituelle paresse cinématographique rend ses films particulièrement gnangnans et ennuyeux et, en plus, le plaisir sadique qu'il aime prendre pour compliquer ses scénarios les rend très souvent incompréhensibles. Ce n'est sûrement pas avec "L'innocence" que mes relations avec le cinéma de Kore-eda vont s'améliorer, ce film étant peut-être ce qu'il a fait de pire. Trois visions pour une seule et même histoire, la première étant la moins insupportable, la 3ème la plus insupportable. On se demande bien comment ce film a pu recevoir le Prix du scénario au dernier Festival de Cannes !!
Au début du film, on voit une mère veuve qui élève seule son fils encore enfant/ado mal dans sa peau, le protège ,croit comprendre son mal-être par l'attitude de l'un de ses professeurs. Celui-ci a t il été violent ? Au cours de confrontations avec le professeur, assisté de ses collègues et de la directrice de l'établissement, elle cherche à lui faire reconnaître son comportement déplacé. Ces scènes sont assez pénibles, car le réalisateur nous montre des professeurs et une directrice qui, par peur du scandale, se courbent, au sens propre comme au sens figuré, devant cette mère, sans discussion, au point que c'est elle qui leur intime de s'assoir plutôt que de se courber quasiment jusqu'au sol. La société japonaise montrée ici est encore pleine de lourdeurs. Ils se feraient tous hara kiri qu'on ne serait pas étonnés ! Puis vient le point de vue du professeur, des élèves, etc et le montage avec des allers retours n'est pas toujours limpide, même si c'est un hommage au maître qu'était Kurosawa. Heureusement, les choses deviennent limpides quand Hirokazu Kore Eda nous dépeint l'amitié et même l'amour naissant, tout en restant assez platonique, entre deux camarades de classe, leur complicité de fugueurs dans la campagne et les bois environnant Tokyo, leurs rêves de réincarnation. La campagne ensoleillée est filmée avec beaucoup de poésie, d'ailleurs un des jeunes garçons connait le nom de toutes les fleurs de cette belle campagne! .
Parmi ces films qui bouleversent. L'innocence touche directement dans le cœur. Il faut s'accrocher, ne pas laisser passer d'informations mais quand on tient, la poésie et le discours sont très puissants. Tous les acteurs jouent avec une grande justesse. Le prix du scénario est amplement mérité, c'est d'une maestria de narration... rien à dire ! C'est magnifique magnifique ! Je recommande à fond :)
J’adore le cinéma d’Hirokazu Kore-eda. Ce n’est sans doute pas son meilleur film, mais ces 126 minutes restent tellement au-dessus de la moyenne qu’on ne peut qu’applaudir. Ce que je fais volontiers. Le comportement du jeune Minato est de plus en plus préoccupant. Sa mère, qui l’élève seule depuis la mort de son époux, décide de confronter l’équipe éducative de l’école de son fils. Tout semble désigner le professeur de Minato comme responsable des problèmes rencontrés par le jeune garçon. Mais au fur et à mesure que l’histoire se déroule à travers les yeux de la mère, du professeur et de l’enfant, la vérité se révèle bien plus complexe et nuancée que ce que chacun avait anticipé au départ... Ce film admirable a obtenu le Prix du scénario à Cannes et c’est parfaitement mérité. Il est rare que Kore-Eda reparte bredouille de la Croisette et ce n’est évidemment pas un hasard. Cette histoire a été proposée au cinéaste au moment même où il avait le sentiment qu’il ne parvenait plus à écrire ses propres scénarios et personnages. Et comme Yuji Sakamoto est de loin le scénariste le plus en vue au Japon, la rencontre s’est avérée plus que fructueuse. En vérité, il y a ici presque deux films en un. Une espèce de thriller durant lequel on nous raconte la même histoire mais à travers des regards différents. Puis, le sujet tourne à la poésie et à l’onirisme débridé. C’est d’une beauté renversante et d’une rare sensibilité. Kore-eda n’a pas son pareil pour pénétrer l’univers des enfants. Certes, le procédé choisi d’une forme pour le moins sophistiquée peut brouiller le message, mais notre cinéaste se fait sociologue de son pays, sans virulence mais en ne cachant aucunes de ses failles. Mais ce qui reste à la sortie de la séance c’est bien une impression de grâce extrême. Bouleversant. Sakura Andô et Eita Nagayama sont bien connus des cinéphiles européens amateurs de films japonais. Mais, encore une fois, c’est du côté des enfants que nous vient la découverte de deux perles rares, les jeunes Soya Kurokawa et Hinata Hiragi qui incarnent deux cœurs blessés dans ce drame lumineux qui nous parle d’amour et d’amitié. Même si les thèmes abordés d’emblée, la mère célibataire, l’éducation, le harcèlement scolaire, la masculinité toxique et l’homosexualité chez les jeunes, font un peu catalogue tendance, la dernière partie de ce merveilleux film explique et excuse tout ce qui semblait être de prime abord des errements. Hirokazu Kore-eda est un maître.