Avant d'aller voir ce film, il convient de savoir qu'il s'agit d'une anticipation (légère : une projection dans le futur d'une quinzaine d'années), que c'est une œuvre militante (très engagée dirons-nous) et qu'elle est polyglotte. On y entend principalement parler français, mais certaines scènes sont en anglais avec, parfois, un peu d'arabe. Les sous-titres (dans la version unique, puisqu'il n'y a pas de VO/VF) ne sont cependant pas très envahissants.
Je trouve les acteurs (et surtout actrices, parce que ce sont les personnages féminins qui occupent le devant de la scène) convaincants, principalement Adèle Exarchopoulos et Souheila Yacoub. On peut aussi souligner la présence, dans un rôle secondaire (mais marquant) de Marc Barbé. Mais d'autres protagonistes sont incarnés de manière trop caricaturale à mon goût (en particulier celles et ceux que l'on voit
sur la fameuse planète B
).
Concernant l'habillage SF, je trouve qu'avec une économie de moyens, la réalisatrice et son équipe s'en sortent bien. On sait tout de suite si l'on est sur la "planète" A ou B, grâce aux décors et à certains effets spéciaux (sur la planète B). Ceux-ci ne sont pas tape-à-l’œil, juste utiles à la mise en scène.
Au niveau de l'intrigue, je suis plus partagé. On sent l'influence de romans de science-fiction du XXe siècle, mais, un peu trop souvent, il y a un petit quelque chose qui cloche. Les scènes sont toniques, rythmées, mais leur déroulement voire leur conclusion ne sont pas assez réalistes. (En clair :
à plusieurs reprises, au moins l'un des personnages principaux aurait dû se faire attraper, voire pire
...)
Du coup, je suis mitigé. C'est un intéressant premier jet, avec des défauts.