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    Lost Country
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Lost Country" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Après la mise en scène d'un segment pour le film collectif Les Ponts de Sarajevo (2014), Vladimir Perišić a attendu pas loin de 10 ans pour passer à nouveau derrière la caméra et réaliser Lost Country : "J’avais aussi besoin d’un certain temps pour pouvoir aborder ce sujet, ce rapport avec ma mère qui a participé à la politique du régime de Slobodan Milošević. Elle n’était pas porte-parole comme la mère de Lost Country mais travaillait à la culture. Traiter de front d'où vient cette blessure demandait une maturité pour pouvoir être raconté", se rappelle le cinéaste. Il poursuit :

    "Quand je suis arrivé en France pour mes études à la Femis, j’ai lu un entrefilet dans Libération sur le suicide de la fille de Mladić. En Serbie, c’était tenu comme secret. C’était en 1994, un an avant Srebrenica. Elle avait dû deviner, pressentir ce qui allait se passer... Cela m’avait interpellé parce que je me reconnaissais dans son destin. L’idée de mon court métrage de fin d’études Dremano oko est venu de là mais c’était plus facile de la traiter sur le rapport père-fils parce que la révolte contre le père est un passage obligé. Quand j'ai fini ce film, je savais que je n’étais pas allé jusqu'au bout."

    Je pensais qu'il fallait faire Ordinary People, pour se confronter aux crimes de guerre et qu'ensuite, viendrait le temps de raconter plus personnellement mon histoire."

    Cannes 2023

    Ce film a obtenu le Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2023.

    Une aide précieuse

    Vladimir Perišić explique comment il est parti de cette part autobiographique pour construire un film de fiction : "Il y a la part personnelle, et ma co-scénariste Alice Winocour m'a énormément aidé à sortir du traumatisme, qui empêche la construction du sens. Elle m’a aidé à construire un récit qui m'éloigne de mon histoire personnelle comme ce qu’elle a pu faire avec son film Revoir Paris."

    "Je ne sais pas si, seul, j’aurais pu y arriver. C'est bizarre : on finit par aimer nos blessures et à cultiver le traumatisme. Ce qui m’intéressait aussi, c'est qu'il y a très peu de personnages féminins qui font la politique dans le cinéma européen, à part chez Claude Chabrol. Et ça m'intéressait, dans une Serbie qui est une société très patriarcale, de faire le portrait d'une femme qui est dans la politique."

    "Et aussi, ce qui était compliqué pour moi de grandir avec cette mère qui fait de la politique, c’était que les attaques contre elle venaient d’une logique très machiste et patriarcale. Je voulais faire le portrait d’une femme aliénée car en un sens, elle est indépendante, mais elle n’est pas libre. Elle est la voix du parti mais elle n'a pas sa propre voix."

    Un film d'actualité

    Vladimir Perišić a voulu rendre Lost Country actuel, parce que les jeunesses dans le monde continuent de se révolter. Il précise : "Mais aussi filmer la politique comme un travail. Il y a une sorte de sacralisation du pouvoir que de ne pas considérer la politique comme un métier. Et les instruments y sont les mêmes qu’au bureau : le téléphone, la vitesse de l’information, les réunions mais aussi les manipulations. Il y a cette expression serbe, qu’on pourrait traduire par « faire tourner la soupe » pour détourner l’attention, et le marketing en politique ne fait que ça. Ce sont des choses qui font que le film est actuel même si ça se passe dans les années 90."

    Tragédie

    C'est dans l'école qui sert de décor au film qu'a eu lieu la fusillade du 4 mai 2023 en Serbie.

    Le choix du 16 mm

    Vladimir Perišić a cherché à raconter la grande Histoire par des petits indices. Le metteur en scène développe : "La conscience de Stéphane, c’est le cadrage du film. J’avais hésité entre filmer en 1:33, en 1:66 et en 1:88 et j’ai finalement choisi ce dernier parce que le 1:33 et le 1:66 étaient trop serré, trop évident. Le 1:85 laisse de l’espace pour faire rentrer le réel dans le cadre, pour faire rentrer tous ces petits indices afin que Stefan arrive à prendre conscience que quelque chose de plus large se produit autour de lui."

    "J’aime le plan fixe, le plan séquence. Je crois que j'ai besoin de quelque chose de posé pour donner le temps de regarder comme lorsque, dans un train, on a un voyageur assit en face de nous et que l’on prend le temps du voyage. Je voulais aussi de jouer sur l’ambiguïté de ces petits indices, qui peuvent renvoyer à des situations très différentes. Est-ce que la mère a raison ? Est-ce qu'elle ment ?"

    Ici et maintenant

    Vladimir Perišić suivi ce même principe sur les manifestations. Le réalisateur n'aime pas la "reconstitution d’antiquaire" dans les films historiques. Avec Lost Country, il a voulu faire un long métrage qui ne soit pas au passé, mais qui se passe ici et maintenant, comme les films de la Nouvelle Vague. Il confie : "On a très peu modifié les lieux. Les appartements, les rues et l’école sont restés les mêmes comme dans les années 80-90, ce qui permettait de faire une sorte de documentaire. Même le survêtement marqué « Yougoslavia » et un peu effacé que porte Stefan au début du film, je l’ai trouvé comme tel sur Internet."

    "Pour les manifestations, je pense qu’on est vraiment arrivé à une atmosphère de révolte, avec 200 ou 300 personnes, mais tout en restant dans l’intimité d’un drame. Lost Country est filmé à partir de mes souvenirs mais aussi avec la jeunesse d’aujourd’hui : pour ces scènes, il y avait des anarchistes ou des membres de la Ligue de la Jeunesse Communiste Yougoslave et je leur ai demandé de refaire le siège de la faculté de mathématiques de Belgrade."

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