MaXXXine : les secrets du tournage

Maxxxine est le troisième volet d’une trilogie composée des films X  (2022) et Pearl (2023) (prequel de X). Mia Goth reprend son personnage dans chacun des films : "Maxine est à un autre stade de sa vie, à l'aube de la célébrité, ce qui fait écho à Pearl, mais d’une autre manière. Elle a évolué, tout comme les films et comme Mia l’a fait dans sa propre célébrité." confie le réalisateur Ti West. Maxine, aspirante actrice de film pour adulte, est la seule survivante de la tuerie de masse du premier volet, qui avait eu lieu sur le lieu de tournage d’un slasher X de la fin des années 70.

Si les deux premiers films n’ont coûté qu’un million de dollars chacun, MaXXXine est plus ambitieux affichant un budget de 15 millions de dollars.

La trilogie est née en 2019, lorsque le réalisateur a proposé le projet à son fidèle producteur Jacob Jaffke avec qui il avait déjà collaboré sur six films : "Alors que nous cherchions à savoir comment réaliser X, nous avons commencé à plaisanter sur le fait que nous pourrions faire une trilogie porno-horrifique, en utilisant les classifications croissantes X, XX et XXX des films pornographiques comme titres", raconte le producteur.

L’acteur Giancarlo Esposito retrouve avec MaXXXine l’envers du décor de Los Angeles, plus sombre, derrière le strass et les paillettes, qu’il avait pu arpenter sous la caméra d’Abel Ferrara dans le clip California de Mylène Farmer, en 1996. En outre, l’action du film se déroule en 1985, l’année où l’acteur a débuté dans Recherche Susan Désespérément de Susan Seidelman.

Le tueur en série du film s’inspire de Night Stalker, un véritable serial-killer qui a terrifié le sud de la Californie dans les années 80.

Contrairement à X et Pearl qui ont eu un budget restreint et tourné dans des lieux isolés, Maxxxine a eu plus d’ambition, comme le raconte Ti West : "L’échelle de ce film est immense, bien plus grande que celle des deux films précédents, et Los Angeles est un personnage à part entière. Même la musique semble faire partie intégrante de l’histoire, car tout était plus grand dans les années 80 : les cheveux, les vêtements, l’éclairage, les chansons, les stars".

Derrière le genre du thriller horrifique, MaXXXine est également le reflet de femmes travailleuses, encore invisibles à Hollywood en 1985. En effet, ce n’est qu’en 1987 que Dawn Steel est devenue la première femme à diriger un studio hollywoodien (Columbia Pictures) et c’est dans les années 1990 que Julia Roberts a réclamé un salaire égal voire supérieur à ses co-stars masculines : "Cette histoire montre des femmes qui ont des aspirations, qui croient en elles-mêmes et qui savent de quoi elles sont capables avant que le reste du monde ne le sache.", déclare Mia Goth.

Le look de Maxine est un croisement entre la chanteuse Dale Bozzio du groupe Missing Persons et Tawny Kitaen, l’actrice de Bachelor party. Loin de vouloir donner une apparence kitch à son personnage, Mia Goth a travaillé avec la coiffeuse Jaime Leigh McIntosh qui l’a teinte en blonde, une première sur la trilogie. La coiffeuse a également fait appel à de nombreuses perruques à la fois pour l’héroïne, mais également pour les nombreux figurants.

Avant de travailler sur MaXXXine, Mari-An Ceo avait réalisé les costumes des reboots de Vendredi 13 et des Griffes de la Nuit. Si elle n’a pas collaboré sur les deux précédents volets, Marie-An Ceo a rencontré le réalisateur sur le plateau de la série d’anthologie d’horreur Them, dont il réalisait plusieurs épisodes.

Pour les besoins du film, la production a dû fermer une partie de Hollywood Boulevard à la circulation, avec un budget et un temps limité. Une fausse avant-première de The Puritan 2 a dû être organisée dans l’enceinte du Chinese Theater, avec seulement quelques heures pour y parvenir. Pour obtenir les autorisations, le producteur a dû faire appel à la Hollywood Business Commission, une organisation qui détermine quelles équipes de tournage peuvent tourner à Hollywood et a eu seulement 5 minutes pour présenter le projet !

Si MaXXXine montre des endroits iconiques de Los Angeles, avec le Walk of Fame, le Chinese Theater ou les studios, Ti West ne voulait pas pour son film un décor de carte postale, au contraire, comme le raconte Jason Kisvarday, le concepteur des décors : "Ti voulait un Los Angeles sale et méchant, et un Hollywood miteux qui semble appartenir au passé depuis que la ville s’est embourgeoisée au cours des deux dernières décennies".