Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Benjamin A
713 abonnés
1 922 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 4 septembre 2016
Une très agréable surprise pour le dernier film anglais d’Hitchcock avant sa découverte du nouveau monde, considéré comme très mineur dans sa filmographie mais dont on aurait tort de s'en priver. Il mélange habilement policier et film d'aventure, arrivant à rendre l'histoire, ainsi que les personnages, intéressant et captivant. Les scènes d'extérieurs, notamment nocturnes, sont superbes, à l’image des naufrages, auxquels on peut rajouter une prenante atmosphère, tendue et intrigante à souhait, ainsi qu’une belle photographie en noir et blanc et quelques réflexions subtilement dosées. De plus "La Taverne de la Jamaïque" est porté par d'excellents interprètes, la magnifique Maureen O'Hara et le cynique Charles Laughton en tête.
On aurait grand tort de considérer ce film comme mineur. Certes c'est davantage un film d'aventure qu'un film à suspense, et alors ? L'ambiance est bien rendue, les scènes nocturnes sont magnifiques, l'histoire est prenante, l'interprétation de Charles Laughton est fabuleuse, Maureen O'Hara est superbement photographié. Ajoutons quelques réflexions inattendues, comme celle de nous dire qu'après tout la vie n'est qu'un spectacle (le suicide de Laughton, et le cynisme de ce pirate se réjouissant que des femmes viendront assister à sa pendaison). Bien sûr Alfred a fait beaucoup mieux, mais ce film n'en reste pas moins un chef d'œuvre.
Loin d’être l’un de ses meilleurs films, La Taverne de la Jamaïque (1939) est néanmoins, un très bon polar, mêlant l’aventure au policier. Tourné en noir & blanc et en extérieur comme en intérieur, le scénario est très bien trouvé, celui d’un groupe de pirates résidant dans une vieille taverne près de la mer. Grâce à un system ingénieux, ils guident dans la mauvaise direction les bateaux qui se trouvent au large, les faisant ainsi s’échouer, ce qui leur permet ensuite de s’emparer de la cargaison et du butin, s’il y a ! D’une durée relativement courte, on entre vite dans le vif du sujet, nous offrant ainsi un polar très noir, pour ne pas dire glauque. Une ambiance particulière tout au long du film où l’on appréciera tout particulièrement les interprétations de Charles Laughton & Maureen O'Hara.
Passionnante, fructueuse, atpyique fut la longue carrière du maître Alfred Hitchcock, parsemée de chefs-d'oeuvres absolus alternant avec de nombreuses perles injustement méconnues. En 1939, il signait "Jamaïca Inn", dernier film de sa période britannique, pouvant paraître surprenant au premier abord étant donné son caractère costumé et ancestral mais finalement assez bien ancré dans la large thématique de son auteur. Le cinéaste avait tout au long des années 30 prouvé son incroyable habileté à manier et manipuler son spectateur à travers quelques virtuoses long-métrages. Seulement voilà, s'agissant en grande majorité de thrillers parfois convenus, il lui fallait un nouveau cadre afin d'y trouver un futur tremplin et des capacités élargies, dont acte avec cette production s'offrant en vedette l'immense Charles Laughton, rien que ça ! On pourra également signaler la présence d'une inonnue future vedette, Maureen O'Hara alors âgée de 18 ans. Si vous complétez le trio phare en y ajoutant le génial Leslie Banks, vous obtenez une pléiade d'acteurs au diapason, constamment entre l'auto-dérision, le contre-emploi mais également la modulation parfaite des protagonistes exposés à leur traits. Narrateur hors pair, notre bon vieux Hitch s'en sort bien, donnant de l'épaisseur à un scénario malin en premier lieu puis prévisible par la suite. L'essentiel résidant dans la réalisation, on ne peut qu'être admiratif une fois de plus devant un travail aussi soigné esthétiquement parlant. Sir Alfred avait un don pour magnifier les femmes, faire ressortir certaines séquences grâce à son sens de l'introduction de la photographie dans le cadre, éblouir son public par l'intermédiaire d'un montage respirant le talent à l'état pur, constitué de plans parfois angoissants inspirés de ses propres phobies (la peur du vide entre autres). Ici, il redonnait vie à la course-poursuite, redéfinissait les liens amoureux et sexuels de son couple vedette. Très plaisant.
S'éloignant des thrillers pour lesquels il commençait à se faire connaître, Alfred Hitchcock réalise avec "La Taverne de la Jamaïque" un film d'aventure en costumes qui se découvre avec plaisir. Évitant le romanesque, le cinéaste préfère nous offrir une ambiance inquiétante et bâtir un suspense en dévoilant seulement au spectateur l'identité du chef de la bande de brigands qui pillent les navires qu'ils font échouer. A revoir le film aujourd'hui, c'est d'ailleurs le truculent Charles Laughton qui tire son épingle du jeu dans le rôle du juge n'hésitant pas à faire massacrer des marins pour entretenir son style de vie extravagant. A ses côtés, la débutante Maureen O'Hara est très belle mais trouve un rôle bien fade dans une histoire finalement classique que l'on retiendra surtout pour l'immense composition de Laughton.
Avec L'Auberge de la Jamaïque, Hitchcock signe sa première adaptation d'un roman de Daphne du Maurier. L'écrivain lui inspirera deux autres oeuvres : Rebecca et Les Oiseaux. L'Auberge de la Jamaïque est aussi le dernier film de la période anglaise du cinéaste. Un dernier contrat qu'il remplit sans grande passion pour le projet, avant de migrer vers Hollywood. Pendant le tournage, seul l'aspect "Dr Jekyll et Mr Hyde" du personnage du juge intéressa Hitchcock, mais les relations avec Laughton furent tendues. Que retenir de cet opus de sir Alfred ? De beaux paysages tourmentés. Les débuts de Maureen O'Hara dans un premier rôle. La composition de Charles Laughton. Voilà pour les points positifs. Malheureusement, le scénario romanesque n'a rien de très exaltant. Les critiques de l'époque ont eu la dent dure : "une petite chose sans intérêt" selon Film Weekly ; "étonnamment terne et peu inspiré" selon le New York Herald Tribune...
Le plus gênant est que le commanditaire, le notable qui est derrière les naufrageurs soit dévoilé dès le début du film. Forcément, Hitchcock était agacé que le suspense soit tué d'entrée. Néanmoins, on sera aussi d'accord avec le cinéaste que le côté "docteur Jekyll and Mister Hyde" du juge apporte une aura non négligeable. D'autant plus quand il est juge et qu'il pousse aux crimes les plus cruels. Rarement en effet un film de Hitchcock ira si loin dans la représentation de la violence, qui est même encore rare à l'époque sur les écrans. Ainsi on peut y voir pendaison sauvage, égorgement, suicide... Malheureusement, face au "méchant" Laughton le reste du casting fait bien pâle figure, Maureen O'Hara manque d'un personnage plus exploité, Newton est encore un peu lisse et n'est pas aidé par un personnage par qui vient toutes les invraisemblances. Souvent considérer comme un des pires films de Hitchcock, on nuancera tout de même, Laughton s'impose mais pas que pour le pire, et cela reste un divertissement très plaisant à défaut d'être à 100% hitchcockien. Site : Selenie
L'action se déroule en Cornouailles, au début du dix-neuvième siècle. La taverne de la Jamaïque est un repaire de brigands et de naufrageurs. Son propriétaire, Joss Merlyn, est le chef de cette bande de criminels. Sa nièce, Mary (Maureen O'Hara), devenue orpheline, s'est invitée chez lui sans rien savoir des activités criminelles qui s'y trament. Elle arrive à la taverne juste après le naufrage d'un navire, alors que les bandits se partagent le butin et manquent de tuer l'un des leurs, James Trehearne (Robert Newton), qu'ils suspectent de trahison. C'est Mary qui sauve Trehearne de la mort. Les deux fugitifs courent se réfugier chez le juge de paix Sir Humphrey Pengallan (Charles Laughton), un noble plein de morgue, qui, en réalité, est le donneur d'ordre des brigands.
"La Taverne de la Jamaïque" est l'ultime film que tourne Hitchcock à Londres en 1939 avant son départ pour les États-Unis. C'est sa première adaptation d'un roman de Daphné du Maurier - avant "Rebecca" et "Les Oiseaux". C'est une œuvre particulière dans l’œuvre de Hitch dont il n'a pas eu la maîtrise et qu'il a d'ailleurs reniée.
Charles Laughton, l'immense acteur anglais, qui en est l'acteur principal et le coproducteur, a tiré la couverture à lui, imposant d'importantes modifications au livre de Daphné du Maurier pour donner plus de visibilité à son rôle. Est-ce un mal ? Bien au contraire. Car il y interprète un méchant d'anthologie, caricatural et outré, dont les excès deviennent attachants.
"La Taverne de la Jamaïque" est une des rares incursions du grand Hitch dans le film historique (ne me vient à l'esprit que Les Amants du Capricorne dont l'action se déroule également au début du dix-neuvième siècle). Sur un thème très proche, le grand Fritz Lang a commis "Les Contrebandiers de Moonfleet" qui est loin d'être son chef-d’œuvre.
Pour autant, "La Taverne de la Jamaïque" a beaucoup mieux passé l'épreuve du temps que "Les Contrebandiers ..." . Le mérite en revient à un scénario rebondissant. L'action, resserrée sur deux jours seulement, ne connaît aucun temps mort. Hitchcock utilise, avec une incroyable maîtrise, les décors, notamment ceux de l'intérieur de la taverne, pour organiser les allées et venues des personnages. On se croirait au théâtre, avec des portes qui claquent, des personnages qui se cherchent, qui s'évitent, qui entrent, qui sortent, sans que ce jeu ne soit jamais ni vain ni illisible.
“La Taverne de la Jamaïque” marque la fin de la période anglaise d’Alfred Hitchcock. Il ne retournera dans son pays natal que dans les années 70. Fait rare dans sa filmographie, “La Taverne de la Jamaïque” est un film d’aventure et à costumes qui se déroule au début du XIXème siècle. A la mort de sa mère, la jeune Mary part sur les terres de Cornouailles pour retrouver sa tante et son mari. Ce dernier est le tenancier de la Taverne de la Jamaïque, un repaire de brigands. Dès son arrivée Mary sauve la vie d’un homme accusé d’avoir volé un butin. Ensemble, ils vont s’échapper et trouver refuge chez le juge de l’île, qui est en fait le chef des bandits. On a beaucoup reproché au cinéaste d'offrir un film sans suspense. Il est vrai que les traîtres sont présentés très rapidement. Pourtant, l’histoire reste plutôt bien menée avec ses ambiguïtés et ses plans nocturnes efficaces. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Découvert dans une version désastreuse ( le DVD possède une image déplorable et une bande sonore catastrophique ), ce qui fait que j'ai pris que peu de plaisir à visionner ce long métrage. D'autant que la réalisation d'Alfred Hitchcock est très médiocre ( en tout les cas peu de séquences s'avère vraiment intéressante ) et l'ensemble est accompagné d'un scénario qui ne fait, je pense, pas honneur au roman de Daphné Du Maurier. Heureusement, cela sera bien différent quand le même réalisateur adaptera deux autres oeuvres de Du Maurier que seront " Rebecca " et " Les Oiseaux ". Cependant, le casting, qui est le seul véritable atout du film, s'en sort avec les honneurs, notamment en ce qui concerne les performances de la ravissante Maureen O'Hara ( qui est bien convaincante pour son premier grand rôle au cinéma ) et surtout de l'excellent Charles Laughton qui est vraiment surprenant dans le rôle de Sir Humphrey Pengallon, un homme qui est à la fois juge de Paix et chef d'une bien redoutable bande de naufrageurs. En conclusion, on ne peut qu'être déçu du résultat final, surtout quand on sait qu'il s'agit du dernier film que le metteur en scène fera en Angleterre.
Hitchcock a rarement été vers le film en costume. On comprend pourquoi en voyant le médiocre "Le chant du Danube". Mais ici, la reconstitution est le cadre d'une histoire à suspense que le maître tisse avec beaucoup d'habilitées et en restant dans ses thèmes de prédilection.
Je ne connais pas assez l’intégralité Hitchcock pour déceler dans cette œuvre de « jeunesse » les prémices du futur grand maître. Mais il est évident qu’il filmait déjà avec beaucoup d’intuition (voir ses cadres –gros plans- sur un suspect potentiel) au cœur d’une œuvre macabre et fiévreuse : massacre des naufragés, pillage des bateaux, et la peur qu’inspire la taverne nichée dans une nuit tempétueuse. Les méchants sont bien méchants, les gentils bien naïfs, mais les choses peuvent évoluer de manière inattendue, surtout quand le loup que l’on n’attendait pas, sort du bois. C’est à la fois simpliste et jubilatoire cette confusion des esprits qu’Hitchcock dresse avec un plaisir tout aussi jouissif. Les caractères sont grossièrement dessinés, gros traits et surlignage, mais la manière dont il traque ses suspects, c’est bien déjà du Hitchcock. Pour en savoir plus
Entrer dans La Taverne de la Jamaïque c'est partager une fois encore la noirceur humaine qu'Alfred Hitchcock affectionne et narre si bien. De très beaux plans extérieurs rendent le cadre environnant lugubre et malsain, à l'instar de cette calèche maudite qui accélère à mesure qu'elle passe devant le lieu de toutes les débauches, évoquant au passage Nosferatu. Malgré une linéarité scénaristique, le film parvient à ménager une tension qui jamais ne décroît. On regrettera toutefois le manque de profondeur des protagonistes principaux, notamment cet espion infiltré qui ne parvient jamais à être attachant, ainsi que la faible iconisation de la fameuse taverne réduite ici à une succession de pièces mal reliées entre elles. Reste une œuvre intéressante et divertissante.
Un très bon film avec un suspens bien présent. L'histoire est intéressante même si les acteurs surjouent quand même beaucoup. En même temps, il faut peut être remettre le film dans son époque. Déjà Hitchcock montrait à cette époque les prémices d'un futur grand maître du suspens.