Ancien rugbyman, Philippe Guillard avait déjà fait du rugby le coeur de son premier long-métrage, Le Fils à Jo. Avec Pour l'honneur, il retrouve ce sport qu'il aime tant, même si beaucoup de gens ont tenté de l'en dissuader car selon eux, la popularité du rugby est relativement faible. Il explique : "en fait, le rugby n’est qu’un prétexte à raconter des histoires humaines et universelles. Comme la danse, la musique, l’art, etc..." [...] pourquoi moi en tant qu’ancien rugbyman, devrais-je me priver de scénarios autour d’un sport qui me tient tant à cœur et que je connais comme ma poche ?"
Outre l'envie pour Philippe Guillard de renouer avec le rugby, Pour l'honneur est né de la lecture d'un article trouvé par le réalisateur et scénariste Eric Fourniols, lui aussi ancien joueur de rugby. L'article revenait sur des migrants demandeurs d’asile qui s’étaient installés dans un petit village, en Italie, contre l’avis de tous ses habitants, et qui avaient fini par s’y intégrer grâce à l’équipe de foot. Guillard déclare : "au-delà des victoires sur le terrain, cela a surtout eu le mérite de déboucher sur des victoires de cœur sur les préjugés. J’ai trouvé cette histoire magnifique et je me suis dit qu’en remplaçant le foot par le rugby, elle ferait un beau scénario, Eric a accepté de m’en faire cadeau et on l’a écrit ensemble."
"Le sport est fantastique car ce sont les mêmes règles pour tout le monde et partout dans le monde. Le hors-jeu, le pénalty, le coup-franc, les dimensions d’un terrain, des poteaux, la hauteur d’un panier de basket, ne sont pas décidés en fonction d’une culture, d’une religion, ou d’une couleur de peau. Les joueurs d’une même équipe ont un but commun, gagner un match et pour cela, ils auront un langage commun quelles que soient les origines", souligne Philippe Guillard.
Le réalisateur assume d'avoir fait un film plein de bons sentiments : "certains prétendent qu’on ne peut pas faire un bon film avec de bons sentiments. Moi, je prétends le contraire. J’écris avec mon cœur et mon instinct. Je ne calcule rien du tout. Et si on me trouve trop « fleur bleue », tant pis : j’assume." Avec le co-scénariste Eric Fourniols, ils ne voulaient pas politiser le film mais "en faire une histoire humaine, sur un mode « comédie », sans violence, mais sans angélisme particulier non plus. "
Le casting du film mêle des acteurs et des anciens joueurs de rugby. Les scènes de match et les entraînements étaient stressants pour le réalisateur, qui craignait qu'il y ait des blessés : "C’est costaud, le rugby. C’est souvent quand on fait semblant de se blesser ou qu’on s’engage trop qu’il arrive quelque chose. Fallait doser entre les deux pour être le plus crédible possible tout en restant dans une zone de sécurité." Il a demandé à l'un des kinés de l’équipe de France, Christophe Foucaud, d'être présent sur le tournage.
Ami du réalisateur et grand fan de rugby, Francis Cabrel a écrit et interprété la chanson du générique de fin. Philippe Guillard se souvient : "Il y a deux ans, je suis allé chez lui pour lui demander s’il pouvait m’écrire une chanson pour le film. Il me promit d’y réfléchir... Le temps passe, le tournage approche. Je pense qu’il m’a oublié et je n’ose pas le rappeler. Et un beau jour, je reçois un coup de fil : Francis m’annonce qu’il m’envoie quelque chose."
Patrick Sébastien fait une apparition dans le film. L'animateur a pratiqué le rugby dans sa jeunesse, au CA de Brive, avant d'en être le président des années plus tard. Sous sa présidence, le club remporte même la Coupe d'Europe des clubs en 1997. Philippe Guillard voulait remercier cet ami de longue date qui l'a aidé à ses débuts : "Il a toujours suivi mon parcours depuis mon premier roman, il y a 30 ans. Il m’a même invité à en parler à la télé alors que je n’étais personne. Il est généreux, il a toujours cherché à dénicher et pousser des jeunes artistes. Comme il remettait aussi sur scène les anciens, les oubliés."