Philippe Guillard le dit lui-même : « Petit, je suis tombé dans la marmite des bons sentiments ».
Il n’y a pas de honte à ça. Parfois, regarder des films « feel dégoulinant movie » de bons sentiments ne fait pas de mal à l’âme.
Je ne suis pas dupe, « Pour l’honneur » ne me marquera pas l’esprit.
Bref, le réalisateur s’est appuyé sur un fait divers déroulé en Italie.
Comme à l’image de sa gentillesse, Philippe Guillard tartine à grosse cuillère le racisme ordinaire pour indigner le spectateur ; ce n’est pas le racisme ordinaire de « OSS 117 » de Michel Hazanavicius où le spectateur se plaît à rire - votre serviteur en premier - non, ici ça se veut sérieux.
Comme je l’écris souvent : les clichés ont la vie dure, pourtant, à l’heure où j’écris ces lignes, j’entends parler de « racisme décomplexé » si le Rassemblement National venait à s’emparer de Matignon aux prochaines élections législatives.
Quelques jours auparavant, j’ai entendu sur France-Info des propos insultants de bouseux envers une aide-soignante noire.
Terrifiant.
Ce n’est pas sérieux, là, c’est grave.
Alors, après réflexion, les bons sentiments du réalisateur ne sont pas si dégoulinants que ça. Et même si c’est le cas, ça ne tache pas, malgré la grosse cuillère à tartiner !
Philippe Guillard a une griffe dans le cinéma Français. Il n’est pas ce que je préfère dans mon paysage cinématographique, mais de temps en temps, selon l’humeur du moment, lui rendre une visite de politesse ne me déplaît pas.
Les personnages de ses films sont des baumes pour nous protéger de toute démangeaison contre la bêtise humaine.
En ces temps troubles, « Pour l’honneur » peut faire du bien même si c’est naïf.
Non, le réalisateur touche à une réalité pas si naïve que ça...