J'ai trouvé le film de Laura Poitras « Toute la beauté et le sang versé » passablement long et ennuyeux et pourtant ce film a reçu le Lion d'Or à la dernière Mostra de Venice; et serait en lice pour l'Oscar ?? C'est un documentaire qui est un vrai patchwork ;.trois dans le même; En premier un biopic sur la photographe américaine Nan Goldin, qui s'est fait connaitre par le diaporama « Ballade de la dépendance sexuelle » (1985) offrant une plongée sans fard ni pudeur dans sa vie intime au sein de l'underground new-yorkais des années soixante-dix et quatre-vingt au plus près de ces jeunes gens follement créatifs, ses proches que le sida a fauché un par un à partir de 1983 ; Nan Goldin revisite son existence en photos et en voix off, au contact de ses ami(e)s,
amant(e)s , artistes ou performeurs, lesbiennes, gays, bi et trans
des photos assez glauques; Dans une autre partie elle règle ses comptes avec ses parents « pas nés pour être parents !! »
qu'elle rend coupable du suicide de sa soeur tant aimée Barbara, brillante mais brimée dans une famille conformiste
;enfin ce qui semble l'objectif premier de ce documentaire, celui de retracer le combat mené par Nan Goldin contre l'OxyContin, un médicament opiacé prescrit à tout de bras dans les années 2010 et qui serait responsable de la mort de quelques 500 000 américains. Naguère accroc au produit, la photographe a mené une croisade militante avec son association PAIN ( Prescription Addiction Intervention Now) qui s'inspire des actions d'Act-Up , actions coup de poing, manifestations dans les plus grands musées du Monde, car la famille Sackler, propriétaire du laboratoire Purdue Pharma qui produise le médicament, s'achète une bonne conscience en étant mécène du monde de l'art y compris dans nos musées
;les actions de Nan Goldin on finit par aboutir à ce que les musées cessent toutes relations avec ces milliardaires et suppriment toutes références à leurs donations ;Mais la justice américaine ne s'est pas prononcée
Cette partie du film nous fait penser à « La fille de Brest » d';Emmanuelle Bercot, qui mettait en scène le combat d'Hélène Frachot contre le laboratoire Servier, distributeur du Médiator et en soi l'affaire de l'Oxycontin, suffisait à nourrir le documentaire; Personnellement, je n'ai pas vraiment accroché au film que j'ai trouvé trop long, verbeux et parfois confus dans sa réalisation, car bien entendu les trois parties s'entremêlent ;j'en ressors aussi sans avoir réellement perçu le travail de Nan Goldin en tant que photographe.