Le protagoniste du film, Gigi, est l'oncle d'Alessandro Comodin : "C'est le tonton sympa, l'adulte qui faisait des bêtises avec les enfants, qui m'amenait faire des tours en Vespa. Il a vieilli, mais ce côté enfantin est resté." Il est, dans son village, l'une de ces figures marginales dont on raconte les faits et gestes dans les bars. Comodin voulait faire un film policier à l'image de Gigi, "subversif et original, sincère et déroutant, sympathique et provocateur."
Le titre du film fait référence au surnom qui a été donné à Gigi dans son village : Gigi la Loi (« Gigi la Legge » en italien). Un sobriquet visant à se moquer de lui en raison de ses nombreuses frasques, qui ont fini par lui coûter son uniforme. Il ne s’occupe désormais que des affaires subalternes et de tâches administratives. Le réalisateur voulait aller à l'encontre des moqueries et "n’en révéler que son côté légendaire, sorte d’hommage à ces figures pour lesquelles j’ai une énorme tendresse et qui occupent mon Olympe personnel."
Le scénario a été écrit en italien mais la langue parlée du film est celle des habitants du Frioul, le frioulan. Pour le réalisateur, "C'est un grand bonheur que le film soit en bonne partie parlé dans ma langue maternelle. C’est une langue vivante, qui se mélange en une palette infinie avec l’italien et parfois même avec le vénitien. Même le frioulan qu’ils parlent entre eux parfois n’est pas le même, comme entre Gigi et Annalisa. C’est très riche, et donc très difficile à traduire, parfois impossible."
Les Aventures de Gigi la Loi se situe entre le documentaire et la fiction. Le réalisateur laissait énormément tourner la caméra, ce qui permettait aux personnages d'oublier la caméra. Il souligne toutefois qu'il s'agissait d'un véritable tournage de fiction, "même si, à quelques exceptions près, on a très peu de prises pour chaque plan, voire une seule, et même si une grande partie du scénario a été abandonnée avant le tournage. Le scénario a servi malgré tout, ça a donné une armature au film, une organisation : la voiture donc, les lieux, le blocage des rues, les rendez-vous avec les personnages, le planning des acteurs."