Il y a environ deux ans, des producteurs ont envoyé à Olivier Van Hoofstadt le scénario écrit par Frédéric Jurie, en lui proposant de se l’approprier comme bon lui semblait. Le réalisateur a alors fait appel à une amie comédienne à qui il a demandé d’apprendre les 18 rôles ! Elle s'est rendue chez lui à Bruxelles et a interprété tous les personnages, "ce qui m’a permis de me rendre compte qu’il fallait que je fasse un gros travail de réécriture : par exemple, dans la version initiale, le personnage du conducteur du train n’existait pas. Ensuite, j’ai retravaillé le script avec tous les acteurs, l’assistant réalisateur, et les principaux chefs de poste. Je voulais faire un film qui décoiffe".
Le réalisateur ne voulait s'imposer aucune limite quant à l'humour du film. Il tourne ainsi autant en dérision les policiers "qui se comportent comme des cow-boys", que les militants écologistes : "Je pense que tout le monde aime la nature, la mer, les plages sans canettes de Coca ou paquets de chips abandonnés. Mais je n’aime pas trop le côté trop donneurs de leçons de certains militants." Il ajoute : "Il y a des situations, parfaitement assumées, qui n’ont rien de vraisemblable car j’aime bien le côté surréaliste, un peu belge, de cette forme d’humour. Évidemment, il y en aura toujours pour me dire que ce n’est pas crédible, mais, sincèrement, ce n’est pas grave."
Olivier Van Hoofstadt a constitué entièrement le casting, car aucun acteur n'était rattaché au projet quand il a reçu le scénario. "Je savais qu’Artus voulait qu’on tourne un film ensemble et je crois fort en lui. C’est la première rencontre que j’ai faite pour le film et je n’ai pas été déçu. Pour Madeleine, quand on a proposé le rôle à Elsa [Zylberstein], elle nous a dit oui en 1h30. L’énergie qu’elle a déployée pour développer le personnage était extraordinaire. Elle a su s’adapter à toutes les situations et improviser comme, par exemple, dans la scène avec les singes. Quant à Sarah Suco, qui joue la responsable des personnes en situation de handicap, j’ai envie de la prendre dans tous mes films !"
Le réalisateur affirme qu'Elsa Zylberstein, dans le rôle de Madeleine, s'est montrée sous un nouveau jour dans ce film : "Même si elle a tourné dans des dizaines de films, on ne l’a jamais vue comme cela. Il y aura d’ailleurs dans les bonus du DVD des scènes qui dépassent toute limite et que je n’ai pas voulu monter dans le film. Ce qui m’a fait le plus plaisir, c’est que lorsque son père a vu le film, il m’a dit « c’est un feu d’artifice »".
Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée n'a pas été tourné dans un véritable train mais en studio, avec des murs LED de 7 m de haut sur 40 m de long qui renvoyaient des images et donnaient l'illusion d'être en décors réels. Cette technologie de pointe, utilisée sur The Mandalorian et Loin du périph, est une alternative aux fonds verts. "L’équipe n’avait jamais expérimenté ce système et s’inquiétait un peu au départ, mais en une matinée de répétitions, on en a compris le fonctionnement", affirme le réalisateur. Elsa Zylberstein a été épatée par ce dispositif : "C’était complètement fou et génial. Ce n’était pas forcément évident d’être enfermés dans ce train car c’était un peu claustrophobique et que cela donnait la nausée avec ces murs qui défilaient, mais ce dispositif offrait une réalité intéressante. C’est beaucoup plus réaliste que les fonds verts."