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    Coup de chance
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Coup de chance" et de son tournage !

    Tournage à Paris

    Woody Allen avait déjà tourné à Paris : pour une partie de Tout le monde dit I Love You (1996) et surtout pour Minuit à Paris (2010), qui se déroule intégralement dans la capitale française. Au départ, pourtant, il envisageait de réaliser Coup de chance en anglais et mettre en scène des Américains vivant à Paris. Le réalisateur se souvient :

    "Je ne parle pas très bien français, et je le comprends encore moins, mais en finissant le scénario, je me suis dit que ce serait une expérience formidable de tourner en français. J’ai toujours adoré le cinéma européen, et français en particulier, et quand j’ai suggéré l’idée à mes producteurs, ils ont réagi avec enthousiasme."

    Une expérience nouvelle

    Si l’intrigue amoureuse et les thématiques qui en découlent sont caractéristiques de l’œuvre de Woody Allen, la direction d’acteurs dans une autre langue que l’anglais était radicalement nouvelle pour lui. Il confie : "Je ne parle que l’anglais si bien que je ne pensais pas avoir un jour la possibilité de tourner dans une autre langue, mais je me suis aperçu que j’arrivais à voir si un acteur jouait de manière crédible ou pas. Comme c’est moi qui ai écrit le scénario, je savais ce que les acteurs disaient à chaque scène. Et si j’avais un doute, j’interrogeais ma scripte ou les cadreurs qui, eux, parlaient français."

    Une grande liberté

    Woody Allen ne connaissait pas bien les comédiens à l’affiche de Coup de chance. Toutefois, tous ceux qu’il a sélectionnés à partir d’enregistrements vidéo correspondaient parfaitement aux personnages qu’il avait imaginés. Il les a rencontrés peu de temps avant le tournage et leur a accordé une grande liberté d’action. Il raconte :

    "Je tenais à ce que les acteurs s’approprient les dialogues et parlent comme n’importe quels Français. Ils n’étaient pas obligés de respecter le script à la lettre : ils pouvaient improviser et s’exprimer naturellement, comme ils l’auraient fait dans un contexte comparable. C’est en leur laissant cette marge de manœuvre qu’ils sont aussi bons."

    Et de 5 !

    Après Cafe Society, Wonder WheelUn jour de pluie à New York et Rifkin's Festival, c’est la cinquième fois que le directeur de la photographie Vittorio Storaro collabore avec Woody Allen. Ce dernier note : "Le secret, c’est de s’entourer des meilleurs chefs de poste. Il faut savoir les choisir et, ensuite, ne surtout pas les museler et les étouffer. Bien au contraire, il faut les laisser s’exprimer artistiquement en toute liberté. Avec Vittorio, nous travaillons toujours de la même façon. Il lit le scénario, nous discutons de l’atmosphère du film et, comme avec l’ensemble de mes collaborateurs, je lui laisse une totale liberté de création."

    Choix de la caméra

    Vittorio Storaro a tourné avec une caméra numérique Sony Venice 16-bit qui permet d’obtenir une qualité d’image incomparable. Il se rappelle : "Je ne regrette plus du tout l’argentique. Avec cette caméra, on peut capter jusqu’à 200 milliards de nuances différentes ! Pour Coup de chance, on tournait à Paris, qui est une ville du nord, et en automne de surcroît, période où le temps est très nuageux et où les gens utilisent beaucoup d’éclairages artificiels. J’ai donc essentiellement joué sur les contrastes entre lumière naturelle et éclairages artificiels en fonction des situations."

    Opposition

    Vittorio Storaro a cherché à traduire visuellement l’opposition entre les personnages joués par Lou de Laâge et Melvil Poupaud : "J’ai privilégié les teintes chaudes pour Fanny en me servant de la belle lumière du milieu de la journée ou du coucher du soleil, d’autant que ce sont les moments de la journée où elle retrouve Alain."

    "Pour exprimer le côté très libre de Fanny, je l’ai essentiellement filmée au Steadicam et en longue focale afin d’être au plus près du personnage. À l’inverse, Jean est associé à la lumière du soir, presque lunaire, et je l’ai cadré avec un objectif grand angle et j’ai voulu montrer que ses déplacements sont presque toujours rectilignes."

    Lieux de tournage

    La chef-décoratrice Véronique Mélery travaille pour la première fois avec Woody Allen. Ce dernier a préféré ne pas lui donner de références précises. Elle se rappelle : "On a surtout parlé des personnages et de leur psychologie, mais j’ai rapidement compris qu’il voulait montrer le Paris qu’il aime et filmer la ville dans toute sa splendeur". Des lieux correspondant aux souvenir du réalisateur, comme le jardin du Luxembourg, les avenues du 16ème arrondissement, Montmartre (déjà mis en valeur dans Minuit à Paris) ou le rond-point des Champs-Élysées, ont été ainsi été choisis.

    La maison de campagne

    Le choix de la maison de campagne s’est révélé un peu plus complexe : "Nous avions visité la maison au cours du premier jour de repérages. Son charme évident, son âme et l’environnement étaient parfaits. Mais Woody préférait un endroit plus proche de Paris. Nous avons alors enchaîné les repérages, sans jamais trouver le lieu idéal, eaprès des semaines de recherches, nous sommes revenus au premier choix, avec bonheur", se remémore Véronique Mélery.

    Les accessoires

    Pour l’appartement de Jean et Fanny, miroir de la façade impeccable du couple, Véronique Mélery a cherché le mobilier aux Puces de Clignancourt, chez des antiquaires parisiens et des marchands étrangers qui leur proposaient des pièces évoquant la culture cosmopolite des personnages.

    Les œuvres d’art, très nombreuses dans le décor, ont été créées par l’équipe – qui s’est inspirée de pièces classiques – ou prêtées par des artistes et des collectionneurs privés. Les restaurants, très présents dans le film, ont été choisis parce que le réalisateur les connaissait et les appréciait :

    "Certains étaient emblématiques du bistrot parisien et d’autres étaient des lieux tendance offrant une vue panoramique sur la ville. D’autres décors ont été dénichés par hasard, comme un clin d’œil au thème principal du film !", se rappelle la chef-décoratrice.

    Habiller les 3 personnages principaux

    La chef-costumière Sonia Grande collabore pour la sixième fois avec Woody Allen. Pour le couple de Jean et Fanny, il s’agissait, à travers leurs tenues vestimentaires, chaussures et accessoires, d’affirmer leur statut social et leur bon goût. En ce qui concerne Fanny, elle a tout d’abord un style élégant qui devient plus sobre à mesure qu’elle se rapproche d’Alain.

    "Elle a une allure plus détendue, comme si elle redevenait, d’une certaine façon, la fille qu’elle était avant son mariage avec Jean. À l’inverse, Jean soigne son image afin que celle-ci reflète son pouvoir. Nous avons collaboré avec de grandes marques comme Hermès, Zegna et Ralph Lauren pour composer son personnage", explique la chef-costumière.

    Pour Alain, elle souhaitait éviter de lui donner une allure bohème caricaturale pour privilégier l’authenticité. La collaboration avec Niels Schneider s’est révélée précieuse : "Je voulais montrer qu’il s’agit d’un jeune homme qui a beaucoup voyagé et qui, sans avoir d’argent, est très cultivé. Il fallait que l’allure du personnage vienne de la personnalité de l’acteur."

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