Un régal pour les inconditionnels de Lino (qui ne l’est pas en France parmi les plus de 50 ans ?), il crève l’écran de bout en bout. A 48 ans, il méritait un bel hommage. Giovanni l’a fait en lui donnant un rôle conforme à son image cinématographique (rien à voir avec sa personnalité dans la vie). Une ‘’force’’ inébranlable l’habite, il ne compte que sur elle pour vivre et survivre si besoin. Dans ce film, il est totalement seul et s’il a accepté ce rôle d’assassin (alors qu’il a refusé celui bien diffèrent occupé par Noiret dans ‘’le vieux fusil’’) c’est parce que bien que mercenaire, il possède des valeurs : sa parole en premier, ne pas tuer un homme dans le dos, ne jamais laisser tuer une femme. De plus, l’argent qu’il prend est sali au passage par des gens corrompus. Une autre raison a du aussi le décider d’accepter : c’est la morale, en tant que'' leçon de vie'', que dégage ‘’le rapace’’. Quatre-vingt-dix pour cent des spectateurs ne prennent pas ce scénario au sérieux pensant que c’est du ‘’cinéma’’ et pourtant c’est exactement ce qu’il se passe chez les humains proches du pouvoir. Sous une forme moins violente ou sous d’autres plus cachées, rien n’a changé. Giovanni qui connaît grâce à ses tribulations passée les hommes et le cinéma a réalisé de beaux films, trop sous estimés. Il mérite d’être bien mieux connu qu’il n’est.