Grand fan de Lino Ventura, et appréciant beaucoup les films estampillés (réalisés et/ou scénarisés-dialoguisés par lui) Giovanni - ses romans sont souvent très réussis, également -, je ne pouvais que me jeter sur ce film, dont j'avais un peu entendu parler, dont je connaissais un peu le pitch, mais que j'ai vu que très récemment. "Le Rapace" (on n'entend jamais le personnage de Ventura se faire appeler ainsi dans le film, au passage, enfin, de mémoire, même s'il s'agit bien de lui) est un film un peu étrange, tourné quasi intégralement en espagnol (disons à 50% en fait) et qui se passe dans un petit pays sud-américain non nommé et sans doute fictif, mais faisant furieusement penser au Mexique (quasiment tous les acteurs sont mexicains).
Un homme étrange, et européen, est engagé pour accomplir une tâche sordide : abattre le Président de ce pays, un tyran pour son peuple. Il est engagé par des dissidents qui, une fois le tyran tué, mettront au pouvoir un jeune homme sans grande expérience, Miguel, qui sera officiellement l'homme ayant abattu le dictateur. Le Rapace et lui (que le Rapace va surnommer, avec dédain, Chico) vont devoir attendre, dans une chambre d'hôtel sordide située en face de la maison de la maîtresse du Président, que ce dernier se pointe, afin de le tuer.
Ils ne savent pas qu'eux aussi sont programmés pour être abattus une fois le forfait accompli...
Ventura est excellent dans ce film un petit peu vieillissant, une des premières réalisations de José Giovanni, adaptation d'un roman (pas d'un de ses romans, mais c'est à peu près son style, dont ça aurait très bien pu). Les autres acteurs, locaux (dont une certaine Aurore Clavel qui tournera de petits rôles dans plusieurs Peckinpah, et qui joue ici le rôle de la jeune hôtelière dont Miguel/Chico est amoureux), sont bons aussi, mais Ventura écrase tout. Le final est remarquable, mais le film met du temps à s'installer.
C'est franchement pas mal, mais pas le meilleur de Ventura au final.