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Cinememories
487 abonnés
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3,5
Publiée le 27 mars 2024
"Telle une araignée qui tisse une toile autour de femmes qui voient leur destin se croiser, Jaione Camborda démontre une étonnante capacité à capturer « les vérités » du corps féminin. Dans la même approche onirique du désir aperçue dans Arima, son premier long-métrage, la cinéaste espagnole revient, sans jugement, nourrir une tendresse suffisamment rare et élégante pour qu’on tombe sous son charme. Célébré au festival de Saint-Sébastien, O Corno se propose de conter une ode à la solidarité féminine et à la renaissance de la maternité."
"L’ergot de seigle (appelé « O Corno » par les Galiciens) est un champignon vénéneux bien connu pour les intoxications mortelles de la céréale au Moyen-Âge. Depuis, les sage-femmes sont parvenues à en tirer des bienfaits thérapeutiques afin de favoriser les contractions utérines lors d’accouchements… et d’avortements. Sachant les ressources limitées en campagne, ainsi que la menace planante du régime franquiste qui réduit les femmes à leur utilité biologique et qui les prive d’indépendance financière, Jaione Camborda choisit de montrer comment la plupart d’entre elles sont parvenues à briser leurs chaînes."
"Il est immédiatement question de préserver l’épanouissement d’une jeunesse et d’un avenir. C’est tout l’enjeu de la première partie que de révéler le malaise social qui restreint les choix de vie de ces femmes, coupées en deux pour le spectacle d’hommes qui ne sont ni des génies ni des magiciens. [...] Fraîchement inscrite dans la Constitution française, la liberté d’accès à l’IVG achève une longue lutte initiée par la Loi Veil (Annie colère). Autant dire que ces événements font grandement échos aux problématiques rencontrées dans O Corno, une respectueuse fable sur des femmes libres de disposer de leur corps et de renouer avec une maternité trop longtemps réprimée."
Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.
O Corno est une histoire de femmes, comme le souligne le sous-titre du film de Jaione Camborda. D'une, en particulier, dans le contexte bien spécifique du franquisme et de son régime d'oppression, sujet qui n'est cependant pas traité outre-mesure car c'est le destin de son héroïne qui prend toute la place, avec quelques-unes de ses consœurs qui croisent un temps son chemin, de la Galice au Portugal. Malgré un côté didactique un peu trop présent, O Corno réussit à toucher par une certaine économie de moyens et de mots, hormis quelques scènes qui, elles, au contraire, sont pratiquement irrespirables, ayant toutes à voir avec le corps des femmes, celui-là même que le régime espagnol de l'époque cherchait à régenter. Le film doit beaucoup à son actrice principale, Janet Novás, remarquable, pour incarner une femme au sourire rare mais à la générosité entière,spoiler: dont on ne sait pratiquement rien du passé, ni ne l'avenir, d'ailleurs, mais ce serait une autre histoire . Soigneusement réalisé, O Corno ne cherche pas l'émotion à tout prix, trouvant dans sa linéarité toute sa pertinence, comme un écho d'une réalité difficile pour les femmes, toujours d'actualité en de nombreux pays du monde.
Un film surprenant qui a reçu le Grand Prix du festival de San Sebastian qui se déroule pendant la période franquiste ... un film pourtant terriblement d'actualité. A voir sans condition !
Au-delà du sujet de l'avortement traité sans aucun manichéisme, cette très belle réalisation, subtile et complexe, est une immersion dans l'intime féminin.
Deuxième long métrage de cette réalisatrice, je n avais malheureusement pas vu son tout premier film. O corno est bien une histoire de femmes,dans une Espagne franquiste, tout aussi austère, que cette ville, ces habitants dévoyé dans un christianisme rigoureux, dont les interdits sont nombreux, et surtout l avortement ce qui a précipité la fuite de marie accoucheuse dans une petite ville côtière, mais aussi avorteuse de manière plus confidentielle. Mais un drame va se produire, qui va amener cette femme indépendante à quitter précipitamment la ville, recherché par les autorités, elle essaiera de regagner le Portugal grâce aux diverses rencontres féminines, elle va réussir son chemin de croix. Ce film dénonce les conditions des femmes.dans une période pas si lointaine, jaiome cambardo met en lumière la.solidarite féminine, une certaine sororité qui va permettre à son héroïne de combattre la solitude et les douleurs de la vie. Un film poétique et émouvant
Quasiment rien à sauver dans ce film ennuyeux, très très long et sans intérêt. La scène d'ouverture de l'accouchement est quasi insoutenable (et terriblement longue), la scène de l'avortement est malsaine. Les sujets sont traités superficiellement ainsi du sujet sur l'avortement on ne retient que la chute......la question politique n'est pas abordée et la condition féminine à peine effleurée. Donc ce film parle de quoi ?
Ce film fait partie des belles découvertes avec un sujet traité avec beaucoup de délicatesse sur une époque où être femme n'était pas chose simple, surtout sous Franco. Les hommes souvent absents, elles pouvaient heureusement compter sur la solidarité féminine, ce qu'aujourd'hui on nomme communément la SORORITE. Maria est un magnifique personnage, pleine de grâce et qui n'est que dans le don. Magnifiquement interprété sans démonstration, elle a bien mérité son Goya de meilleures révélation et le film le Grand Prix au festival de San Sebastian. Je recommande avec plaisir.
Couronné de la " coquille d'or" au festival de San Sebastian, ce deuxième opus de la cinéaste espagnole Jaione Camborda qui aborde la question de l'avortement en 1971 dans une Espagne des dernières années du Franquisme ne convainc pas totalement. En France, il fût autorisé en 1975.
Malheureusement desservi par un scénario minimaliste qui ne dépasse jamais le thème de départ : une faiseuse d'anges pendant l'Espagne de Franco, décide de fuir au Portugal pour échapper à la justice, après qu'une de ses clientes a perdu la vie par sa faute.
C'est parfois très beau ( les paysages de Galice sont photogéniques, la photo est aussi remarquable) mais ce film qu'on aurait voulu aimer reste beaucoup trop superficiel ( selon moi).
Le contexte politique, la psychologie du personnage principal ne sont presque pas éclairés, peut-être en raison de dialogues trop peu écrits.
Sur le même sujet " une affaire de femmes" de Claude Chabrol, " quatre mois, trois semaines et deux jours " de C Mungiu ( palme d'or à Cannes) ou " Vera Drake" de Mike Leigh sont très largement plus réussis et servent pas conséquent bien mieux ( me semble t il) cette question essentielle.
Un film fort sur le destin et la vie de futures mères dns un pays gangrené par la pauvreté . On ne s ennuie pas mais parfois des longueurs.exemple : XX mn d entrée sur un accouchement à domicile, quelle utilité..? Par contre on passe Trop vite sur la fuite de l héroïne principale. Un film intéressant néanmoins.
Un bien beau film qui s'inscrit dans un cinéma espagnol bien en forme et qui revisite les années où l'IVG était interdite. L'action se déroule en 1971 et le film démarre et se termine sur un accouchement. Entre temps Anna devra quitter brutalement son île à la suite d'un avortement funeste et rencontrera sur son chemin d'autres femmes liées avec elles par les infortunes de la vie. C'est superbement filmé ( dont la scène d'ouverture proprement sidérante) et respire la sororité par tout ses pores. Je le recommande à toutes les femmes éprises de récit d'héroïnes du quotidien
ce film beau et subtil retrace le parcours courageux d'une femme en avance sur son temps alors que l'avortement est interdit à cette époque dans l'Espagne de franco. les dialogues sont bien écrit avec finesse
La mise en scène évoque avec grâce l'esthétique de Terrence Malick, tandis que la photographie nous plonge dans des tableaux dignes du Caravage. Les personnages féminins, empreints d'une force sans précédent, réinventent les codes traditionnels, offrant ainsi une œuvre contemporaine et éblouissante.
Dans l’Espagne du début des années 70, Maria aide les femmes de son village de Galice. Elle les aide à accoucher, elle les aide aussi à avorter alors que le régime franquiste l’interdit. Lorsqu’un drame l’oblige à fuir son village et à se réfugier au Portugal voisin, Maria trouve son salut dans la solidarité que lui manifestent d’autres femmes.
Le cinéma est décidément friand des sujets de société. Je l’écrivais déjà il y a quelques jours au sujet de "Pas de vagues", qui traitait des violences à l’école, et de "Paternel", sur le célibat des prêtres. L’avortement est un autre de ces sujets qui a inspiré beaucoup de cinéastes alors même que le sujet fait, en France, avec la constitutionnalisation du droit à l’IVG, les gros titres de l’actualité politique. Après "L’Evénement", adapté du livre d’Annie Ernaux, après "Annie Colère", qui se déroulait à la même époque que "O Corno" et racontait l’action des militantes du MLAC, quatre autres films étrangers sont sortis ces dernières semaines sur ce sujet : "Levante", dont l’action se déroule au Brésil, "Les Lueurs d’Aden" au Yemen, "Inchallah un fils" en Jordanie et enfin "En bonne compagnie", au Pays basque en 1977.
« O Corno » désigne l’ergot de seigle, un parasite toxique connu depuis le Moyen âge pour hâter les contractions utérines et faciliter à la fois les accouchements et les avortements. Cette explication donnée, on comprend mieux le titre du film et son affiche bucolique.
"O Corno" repose sur un postulat audacieux : l’idée que mettre un monde un enfant et interrompre une grossesse participerait du même geste, celui d’une aide inconditionnelle aux femmes dans leur choix souverain de devenir mère ou pas. Le film nous prend à contrepied dès son début, qui commence par une longue scène, non pas d’avortement, mais d’accouchement, filmée avec un réalisme dérangeant. Cette scène-là aura son contrepoint dans la dernière, qui nous réserve une belle surprise.
Coquille d’or au Festival de Saint-Sébastien, prix de la révélation féminine aux derniers Goya pour Janet Novas, l’actrice principale, "O Corno" souffre à mes yeux de deux défauts. Le premier est très subjectif : il exalte une fois de plus la solidarité féminine – qu’on pare depuis quelques années du beau mot de sororité – un ressort qui semble désormais un passage obligé, une nouvelle forme de politiquement correct #MeToo, voire une recette assurée pour décrocher des prix et susciter l’enthousiasme. Le second est plus cinématographique : l’histoire, filmée en plans serrés, est tout entière focalisée sur son héroïne, sans laisser exister l’arrière-plan, le contexte historique, pourtant déterminant. Les seconds rôles y sont réduits à des silhouettes, des caricatures sans épaisseur, des faire-valoir. Le film est divisé en deux parties, peu cohérentes l’une avec l’autre, la première au village et la seconde qui suit Maria pendant sa fuite, peu crédible, au Portugal.
1971 : cela fait 35 ans que Francisco Franco exerce son pouvoir dictatorial en Espagne et le pays continue de baigner de façon prononcée dans le patriarcat et la bigoterie.spoiler: Dans ces conditions, il ne fait pas bon d’être accusé de pratiquer des avortements clandestins. C’est ce qui arrive à Maria qui, dans l’île d’Arousa, en Galice, au nord-ouest de l’Espagne, pratique aussi bien les accouchements que les avortements, en plus de son activité de pêcheuse de moules. Une accusion d’autant plus grave que Luisa, la dernière jeune fille ayant fait appel à ses services, n’a pas survécu à la tentative d’avortement. Prévenue par une amie de l’arrivée toute proche de la « guardia civil », Maria se voit contrainte de fuir son île et son pays pour aller se réfugier de l’autre côté du fleuve Minho, au Portugal. Lire la suite sur https://www.critique-film.fr/critique-express-o-corno-une-histoire-de-femmes/