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Peter Franckson
52 abonnés
1 153 critiques
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3,5
Publiée le 6 avril 2024
Le titre galicien fait référence à l’ergot de seigle (cornezuelo en castillan), champignon (Claviceps purpurea) parasite des céréales, en forme d’ergot noir sur l’épi et qui contient des alcaloïdes toxiques [ergométrine, ergotamine) à propriétés vasoconstrictrices et utilisés empiriquement par les sages-femmes pour faciliter la délivrance (expulsion du placenta). C’est l’histoire, en 1971, dans l’île d’Arousa (province de Pontevedra en Galice) de María (Janet NOVÁS), seule et sans enfant, qui aide les femmes à accoucher, voire à avorter en leur faisant boire un breuvage contenant de l’ergot de seigle qu’elle a récolté dans les champs. spoiler: Sa vie bascule quand l’avortement d’une lycéenne, Luisa, tourne mal, l’obligeant à fuir et passer clandestinement au Portugal tout proche, en franchissant le Minho . Malgré quelques longueurs au début (accouchement qui n’en finit pas, avec une parturiente en souffrance, fête de village), la réalisatrice brosse un portrait de femme, celui de María mais aussi celui de celles qu’elle côtoie lors de son périple dans l’Espagne franquiste (l’avortement n’a été dépénalisé qu’en 1985 et légalisé en 2010).
La traduction française de o corno aurait dû être " mortel ennui " Une scène d'accouchement qui n'en finit pas, ponctuée de beaucoup de cris! Une scène d'avortement, un peu moins longue mais avec aussi, beaucoup de cris! Une longue scène d'amour avec beaucoup de gémissements! Et, des scènes, plus courtes, sans intérêt, comme un magicien et l'éternel numéro de la femme coupée, dans une fête de village. Pas vraiment d'histoire, pas vraiment de dialogues, pas vraiment de lien entre les différents personnages. Deux bémols à ce tragique naufrage : quelques belles images nocturnes et de bras secourables!!!!!!
Une représentation captivante de la condition féminine. Jaione Camborda signe un premier film des plus captivants, à l'image soigneusement travaillée, qui, en intérieur, fait montre d'un clair-obscur évocateur du Caravage, tandis qu'en extérieur, la palette de couleurs vibrantes rappelle Rembrandt; le jeu de Janet Novas dans sa dimension physique permet de comprendre la question centrale de l'autonomie physique féminine, dans une intrigue structurée de manière impeccable, et où le supplice solitaire de l'héroïne constitue son propre triomphe. Tant d'éléments qui tendent à la création d"une oeuvre atemporelle. À VOIR!
Très beau film empreint d'une sobriété dans la mise en scène, d'une lumière à la Barry Lyndon et un propos on ne peut plus d'actualité. A voir en salle.
Si l'histoire de la littérature nous a enseigné.e.s avec les sonnets de Louise Labé (probablement écrits pas un cénacle d'hommes...) qu'il n'est pas d'écriture féminine, Jaione Camborda s'exerce pourtant avec O Corno à une mise en scène hautement féminine. Comme au sein d'un nuancier, de multiples portraits de femmes s'y déclinent. Les visages se relayent au premier plan dans la fluidité d'une entraide - ou sororité - qui se passe presque de mots, mais non d'émotions. La peau, leurs souffles et gestes y affleurent avec une délicatesse constante malgré les tourments.... Empreinte d'une vitalité, aussi immarcescible que l'ergot de seigle central au film, la protagoniste - incarnée par la danseuse Janet Novás (récompensée du Goya de la meilleure révélation féminine) - accompagne le mouvement vers la vie ou sa retenue, dans un geste de maïeuticienne confiant, mais aussi faillible... A l'image de celui de la réalisatrice : la mise en scène, le rythme marqués par leur douceur, contrastent subtilement avec des évocations parcellaires ou synecdotiques d'une mort qui, elle, parcourt les corps. Quelques gouttes de sang s'écoulant le long d'un cou, une cicatrice ventrale parmi d'autres motifs comparables, sont soulignées par un travail de la lumière en clair-obscur, tranchant tantôt dans la nuit, caressant tantôt sous le jour. En somme, Jaione Camborda accouche d'une oeuvre pleine de subtilité, aussi fragile et précieuse que la vie elle-même....
Très beau film. Pourtant j'ai été déçue par les dernières minutes ,j'ai vu cet accouchement comme une tentative de moralisation de l'héroïne, enfin elle rentre dans le rang ....