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    Barbès, little Algérie
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Barbès, little Algérie" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Hassan Guerrar, attaché de presse depuis plus de trente ans, a décidé de sauter le pas et réaliser son premier film durant le confinement. Il se rappelle : "J’ai écumé le quartier, les rues de Barbès que je connais depuis toujours, et j’ai commencé à relever plein de petites histoires. En parallèle, à l’instar du personnage de mon film, j’ai été rattrapé par ma religion et le deuil de ma mère, ce qui m’a ramené à des problèmes familiaux que j’ai inclus dans l’histoire. On peut donc parler d’un mélange de fiction et de réalité."

    La suite de la genèse...

    Plus précisément, c’est un coup de fil que Hassan Guerrar a passé à son amie Audrey Diwan qui l'a véritablement poussé à sauter le pas : "Je lui raconte des anecdotes, mon rapport à ce quartier, germe l’idée d’un film. Je sens monter l’envie de montrer cette vie que je connais bien, ces gens qui font partie de mon quotidien. Elle m’y encourage. Le lendemain, je veux acheter à manger mais tout est fermé."

    "Je débarque chez elle, elle habite en face de chez moi. Elle me propose de m’accompagner dans cette histoire. Sauf qu’elle trouve que je raconte très bien ces scènes et elle aime le regard que je pose sur le quartier. Je lui montre la matière que je collectionne, des vidéos, des échanges que j’ai enregistrés… Ensemble, on en vient à confirmer ce pressentiment : c’est un film", se rappelle le réalisateur, en poursuivant :

    "On a très vite accouché d’un synopsis et d’un séquencier et comme Audrey partait tourner L'Evènement, j’ai enchainé avec Rachid Benzine, universitaire, romancier et scénariste. C’est avec Rachid que nous avons fait la première version du film. Ensuite, comme lui aussi a été pris par d’autres obligations, j’ai embrayé avec Peter Douroundzis, auteur-réalisateur très sensible, précis, accompagnant."

    "Et là, ayant beaucoup appris avec Audrey et Rachid, je me suis émancipé, j’ai largué mes premières peurs et ça a abouti sur une version de Barbès, little Algérie dont j’étais heureux. Au début, avec Audrey, je ne voulais pas complètement y croire. Je me disais, c’est une blague qui va trop loin… Mais une fois lancé, je ne pouvais plus reculer. C’est devenu essentiel, comme une envie longtemps retenue."

    Financement difficile

    Barbès, little Algérie a été très compliqué à financer compte tenu du fait que Hassan Guerrar n'avait pas d'expérience. Il précise : "Marie Tauzia (East Films) et Patrick Gimenez (CheliFilms) qui croyaient énormément au projet, étaient là dès la première ligne du scénario et m’ont aidé à financer le film. Nous a ensuite rejoint 24 25 Films. J’ai la chance d’avoir eu une totale liberté artistique tout au long de cette aventure."

    Le choix Sofiane Zermani

    Hassan Guerrar a repéré Sofiane Zermani dans Les Sauvages, la série de Rebecca Zlotowski. Ce sont les comédiennes Lyna Khoudri et Rachida Brakni qui l'ont mis en contact avec lui. Le cinéaste confie : "Quand je l’ai appelé, il avait déjà lu le scénario parce qu’il fait partie d’une commission du CNC et le rôle l’intéressait. Il avait d’autant plus bien compris le scénario que le rôle lui colle à la peau : il est algérien, musulman…"

    "Il a la culture arabe en lui. Et il est très doué en improvisation. Je voulais que les dialogues soient respectés, mais dès le deuxième jour, j’ai vu que Sofiane était capable de proposer autre chose, de composer et je m’en suis servi."

    Un (autre) rappeur à l'écran

    A noter le présence du rappeur Soolking, comme s'en rappelle Hassan Guerrar : "Quand il est arrivé à Barbès, c’était Madonna ! L’émeute ! 4000 personnes à se bousculer dans la rue pour le voir ! On a dû le planquer dans la cave du restau où on tournait pour le maquiller. C’est Sofiane, qui par ailleurs est son producteur, qui me l’a conseillé pour ce petit rôle dans la scène avec le pâtissier. Et il m’a cloué ! À la base, il n’avait qu’une phrase à dire, mais on a réécrit pour lui."

    Tournage à Barbès

    Les habitants du quartier de Barbès ayant compris le genre de film que Hassan Guerrar voulait faire, il n'ont posé aucun problème pendant le tournage : "Ils en ont marre de voir des gens arriver avec des caméras pour filmer les vendeurs de clopes, les vols à la tire, etc. Moi, je fais de mon personnage principal un mec normal qui bosse, qui a un appartement, qui a des amis. Et des mecs comme lui à Barbès, il y en a plein."

    "Pour revenir au tournage à proprement parler, j’avais la chance de connaitre beaucoup de gens dans le quartier dont la famille venait de la même ville que la mienne en Algérie. Et tous les commerçants et voisins ont été extraordinaires. Ce qui a plu, je pense, c’est que j’ai fait travailler toutes les associations où je mettais ici un poste maquillage, là un poste habillage…", se souvient le metteur en scène. Il conclut :

    "Si d’autres ont des problèmes quand ils tournent là-bas, c’est parce qu’ils arrivent en territoire conquis, ne travaillent qu’avec des gens de l’extérieur et n’incluent pas du tout ceux du quartier. Moi, j’étais demandeur. Je tenais personnellement à les aider. Une dame à qui j’ai confié un tout petit rôle a pu s’acheter, grâce à son cachet, un réfrigérateur qu’elle voulait depuis deux ans. Rien que pour ça, je suis content d’avoir fait le film."

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