Mal accueilli à sa sortie par la critique et le public (surtout aux Etats-Unis), le film s'est bâti au fil des années une réputation de film culte, mélangeant vampirisme, amour saphique, et atmosphère gothique. Outre le fait d'être le premier film de Tony Scott, frère de Ridley Scott, Tony Scott a fortement imprimé son film de la griffe du milieu duquel il vient : la publicité, ce qui à l'époque était encore peu fréquent. Ensuite il y a son casting : Catherine Deneuve, peu coutumière des films d'horreur / épouvante si l'on met de côté Répulsion de Roman Polanski; David Bowie, période Ziggy Stardust, révélé au cinéma quelques années auparavant dans un film tout aussi étrange (et culte) : L'Homme qui venait d'ailleurs de Nicolas Roeg. Sans oublier Susan Sarandon, qui vient compléter le duo d'acteur.
Le film eût droit à une sélection cannoise en 1983, à la traditionnelle (et culte) séance de minuit. Or la même année était présenté Furyo de Nagisa Oshima, dans lequel David Bowie tient la vedette. Peut-être que le film était plus valorisant pour le chanteur. Toujours est-il qu'il laissa Catherine Deneuve monter seule les marches cannoise pour la séance de minuit, et faire seule la promotion du film ! Pour l'anecdote, la rumeur a d'ailleurs longtemps laissé entendre que les deux acteurs ne s'étaient pas vraiment entendus sur le tournage du film.
A la base, le premier choix du producteur Richard Shepherd pour la réalisation était Alan Parker, encore auréolé par le succès de Fame Pink Floyd - The Wall. Mais ce dernier réussit à convaincre le producteur d'engager un jeune premier, venu du monde de la publicité: Tony Scott.
Les prédateurs est adapté d'une nouvelle de Whitley Strieber. On lui doit également une autre histoire horrifique : celle de Wolfen, qui plonge le lecteur au coeur d'une série de meurtres attribués à des animaux. L'oeuvre sera d'ailleurs adaptée sur grand écran en 1981 par Michael Wadleigh. Dans un registre totalement différent, on peut également mentionner, parmi d'autres adaptations, celle du Jour d'après, signée en 2004 par Roland Emmerich.
La scène d'amour saphique entre Susan Sarandon et Catherine Deneuve reste l'une des plus fameuses du film. Elle a fait d'ailleurs gagner au film son ticket d'entrée dans le documentaire The Celluloid Closet, dans lequel Susan Sarandon revient longuement sur le tournage de cette scène.
Dans le roman de Whitley Strieber, Miriam (Catherine Deneuve) s'installe à San Francisco, accompagnée d'un autre amant. Mais les producteurs ne souhaitèrent pas garder cette fin, estimant que les spectateurs souhaiteraient voir le personnage de Catherine Deneuve punit. Nous vous laissons le soin de découvrir la fin finalement retenue par Tony Scott...