Jean-Albert Lièvre a longtemps collaboré avec Nicolas Hulot sur les émissions Ushuaïa, le magazine de l'extrême puis Ushuaïa Nature. Il a parcouru la planète pendant vingt-cinq ans et c'est au cours d'un de ses voyages qu'il a eu l’occasion de nager avec des baleines. "Une expérience d’une telle intensité, d’une telle émotion, que j’ai toujours eu envie de la partager." Alors qu'il était au Silver Bank, un fond corallien au large des îles Turks-et-Caïcos, depuis plus de 15 jours pour filmer des baleines, il ne parvenait pas à obtenir une seule image. Finalement, lors d'une plongée, il se retrouve à côtoyer ces mammifères marins. "J’ai rêvé de ce moment plusieurs nuits, nous sommes rentrés sans images, mais depuis j’ai toujours eu envie de réaliser un film sur les baleines et de faire partager ce moment à d’autres... Il m’aura simplement fallu attendre 31 ans."
Jean-Albert Lièvre tenait à privilégier la mobilité des tournages avec l'équipe la plus réduite possible et en travaillant avec des professionnels locaux. Les baleines vivant un peu partout dans le monde, des choix ont été faits pour limiter les déplacements d’hommes et de matériel. Par exemple, le Mexique a été privilégié, car on y trouve trois espèces. Les équipes de tournage, elles, ont été réduites à deux-trois personnes, avec en priorité des techniciens ainsi que du matériel déjà présents sur place.
La production a été organisée en trois cercles :
- les tournages au départ de Paris (Groenland, Mexique, Argentine, Polynésie, Bretagne, Méditerranée et Normandie)
- les tournages avec des équipes locales (Afrique du Sud, Australie, Tonga, Kamtchatka)
- les photographes et opérateurs commissionnés (Antarctique, Hawaï, Norvège)
"Ce schéma de production m’a permis une certaine agilité et une réactivité qui ont été essentielles pour faire les meilleures images quand les conditions de tournage n’étaient pas réunies. Comme changer de lieu quand les animaux n’étaient pas au rendez-vous ou encore si la météo n’était pas favorable", précise le réalisateur.
Afin de s'approcher au plus près des baleines, plusieurs conditions devaient être réunies : une bonne météo, une bonne visibilité sous-marine, beaucoup de patience, des animaux au rendez-vous, de la réacti- vité et de la chance. Le réalisateur tenait à préserver la tranquillité des baleines et à minimiser l’impact du tournage sur l’environnement.