S.O.S. Fantômes : La Menace de glace : les secrets du tournage

La franchise S.O.S. Fantômes demeure, malgré la relative déception du reboot de 2016 qui n'avait rapporté "que" 229 millions de dollars au box-office mondial pour 144 millions de budget, très lucrative. Ainsi, le premier film (1984) a généré 295 millions de dollars et le second (1989) 215, pour des coûts de production compris entre 30 et 40 millions.

Sorti en 2021, S.O.S. fantômes : L'Héritage a récolté 204 millions, pour 75 millions de budget.

Gil Kenan succède à Jason Reitman au poste de réalisateur sur S.O.S. Fantômes : La Menace de glace. Le cinéaste est familier de la franchise Ghostbusters puisqu'il était co-scénariste de S.O.S. Fantômes : L'Héritage. Reitman est toutefois présent aux postes de co-scénariste et producteur.

La saga Ghostbusters compte, en dehors de S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace, quatre films sortis en 1984, 1989, 2016 (un reboot au féminin) et 2021 (S.O.S. Fantômes : L'Héritage, qui est la suite du deuxième volet se déroulant 30 ans après). Il y a également eu des séries animées en 1986 et 1997 : The Real Ghostbusters et Extreme Ghostbusters.

Si l'équipe d’origine emmenée par Bill Murray, Dan Aykroyd et Ernie Hudson est de retour dans S.O.S. Fantômes : L'Héritage et La Menace de glace, Harold Ramis, le quatrième membre des Ghostbusters et auteur des deux premiers scénarios, est malheureusement décédé en février 2014 (les deux jeunes au centre de L'Héritage et La Menace de glace sont les petits-enfants du personnage de Egon Spengler, joué par Ramis dans les deux premiers films).

Sigourney Weaver, qui jouait Dana Barrett dans les précédents volets de la franchise, n’est pas au casting de ce nouvel opus.

Le département des effets spéciaux, dirigé par John Van Der Pool, et celui des effets visuels, piloté par le superviseur VFX Geoff Baumann et la productrice VFX Nicole Rowley, ont collaboré à la conception des fantômes. Ils ont cherché à faire en sorte que ces derniers rappellent ceux des films de 1984 et 1989, qui avaient été réalisés avec les techniques et caméras de l'époque. Baumann confie : "L’héritage des effets physiques et des effets visuels que nous a laissé la saga S.O.S Fantômes est très marquant. Et la volonté de privilégier les effets physiques sur La Menace de glace était toujours aussi forte."

"À mon sens, à une époque où l’industrie du cinéma bascule de plus en plus vers l’infographie et la 3D, on avait vraiment envie de prendre un peu de recul, de s’intéresser aux méthodes de tournage de 1984, et de s’en inspirer autant que possible tout en ayant recours aux outils les plus actuels."

Dans le film de 1984, le personnage de Bouffe-tout était une grande marionnette de caoutchouc endossée par un acteur, ajoutée en arrière-plan aux côtés des acteurs par un dispositif de compositing. Avec La Menace de glace, l’équipe technique a adopté une démarche similaire : il s'agissait de travailler en étroite collaboration avec les équipes qui conçoivent et sculptent les marionnettes, ainsi qu'avec les marionnettistes et le directeur de la photographie.

Dans le film, le fantôme Bouffe-tout crache une matière visqueuse appelée le slime. Van Der Pool raconte : "C'est une célébrité et un personnage mythique, mais dans les précédents films, on ne le voyait pas en train de cracher du slime. La caméra s’arrête de filmer, on asperge l'acteur de slime, puis on cadre l'acteur tout dégoulinant. Cette fois-ci, on a pu mettre au point une méthode pour que Finn soit couvert de slime : une sorte de poche indépendante, que Finn porte sous la chemise, qui peut arroser de slime son torse et son dos en même temps."

L'équipe de Van Der Pool a aussi créé le slime. La recette, mise au point en 1984, n’a jamais changé au fil des années. La fabrication d’environ 4 000 litres de cette mixture a été confié à une équipe dédiée : la slime team.

Les autres fantômes, comme le dragon des égouts qui fonce à travers les rues de Manhattan lors de la séquence d'ouverture, sont des créations numériques. Geoffrey Baumann note : "Le dragon des égouts donne le tempo et, en le voyant surgir à l’image, on sait tout de suite qu’on est dans un film de la saga S.O.S. Fantômes. Bien que ce fantôme soit entièrement généré en infographie, on s’est beaucoup appuyé sur le graphisme de 1984 et les fantômes physiques du tout premier film. On a essayé de se référer à cette esthétique dans le design de ce personnage numérique."

La cheffe-décoratrice Eve Stewart a opté pour une esthétique générale évoquant une technologie vintage : "Il y a des objets partout, les murs regorgent de gadgets et de bricoles plutôt intéressantes. Au début, j’étais un peu réservée et je ne me sentais pas totalement concernée. Mais j’ai compris que je pouvais me lâcher. Tout est maintenu en place avec du scotch, matériau de choix dans le style de S.O.S. Fantômes. Ce n’est pas un film de Star Wars, où la technologie est ultrasophistiquée."

"En regardant un chapitre de S.O.S. Fantômes, on aperçoit les rouages des appareils, un petit moteur, une lampe, on peut même voir la pile qui y est fixée avec du scotch isolant. C’est plus accessible, plus intéressant et, au final, plus proche de nous."

Si l’essentiel du film se déroule dans la caserne, le tournage s’est déroulé en studio, à Londres. Eve Stewart et son équipe ont ainsi reconstitué le bâtiment entier – trois étages et un grenier : "Les changements que nous avons apportés à la caserne sont minimes, car c’est maintenant presque devenu un personnage à part entière."

"Il n’y a qu’une chose qu’on a modifiée, et encore, de manière discrète : à chaque étage, dans le sol et dans le plafond, il y a des rustines là où nous avons modifié la surface du plancher ou réparé le plafond avec du béton, pour donner l’impression que des rénovations ont eu lieu après l’explosion de 1989", raconte la cheffe-décoratrice.

Mckenna Grace et Finn Wolfhard sont familiers des fantômes puisque la première a joué dans la série d'épouvante The Haunting of Hill House et le second s'est déguisé en chasseur de fantômes dans Stranger Things...