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pat4poufzouz
7 abonnés
49 critiques
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4,0
Publiée le 21 février 2024
On entre dans l'atmosphère de ce bar, et au cours du film on devient l'un de ses "piliers". Expérience douce amère : beauté des âmes (et de la photographie en 4/3) et alcoolisme.
La documentariste Fanny Molins a posé sa caméra dans un bar comme il en existe au moins un dans les 36000 communes de France. Ici à Arles où il est suspendu à la décision de son propriétaire de récupérer le fond. Un endroit sans charme mais tenu avec le cœur, un endroit où on se révèle et on écoute, où l'on oleure ou l'on danse. Un lieu indispensable qui est la fois le paradis puisqu'il crée du lien social mais aussi l'enfer puisqu'il se nourrit de l'addiction alcoolique et tabagique de ses clients.
Immersion au centre d'un lieu de vie, en l'occurrence un café, où des personnages hauts en couleur viennent chercher un peu de chaleur humaine. La taulière, Nathalie, est la fois émouvante quand elle évoque sans tabou son alcoolisme, qu'énervante quand elle sombre dans la vulgarité. Et pourtant, il se dégage de ce lieu des moments de poésie et de tendresse, comme un dernier moyen d'expression chez ces cabossés de la vie. Toujours dans l'espoir d'un avenir meilleur, Fanny Molins dresse le portrait d'une population attachante sans verser dans le misérabilisme.
« Le vrai bar, c’est populaire » dit Jean Jacques, l’âme de ce bistrot appelé à disparaître par la volonté de son propriétaire. Mais malgré cette vision d’un lieu de tradition , la réalisatrice Fanny Molins s’en écarte très vite pour laisser place à un état d’esprit. Ici on se raconte plus que l’on raconte . Fanny la patronne et tous ses soucis, ses problèmes, son alcoolisme renaissant quand les habitués prennent la parole entre deux verres et quelques sorties pour les loisirs. Nulle soci ologie dans le traitement filmique, mais des tranches de vie regroupées dans un même élan arrêté en plein vol. Le bar est devenu un théâtre, un lieu de répétition de la vie leur file entre les doigts . Le commun de nombreux recalés au bonheur universel, et pourtant, même édentés leurs sourires est plein d’espoir. On ne sait pas comment ils se sont quittés. Peut-être sur cette dernière danse solitaire, Claude et Bourvil pour un moment de tendresse, inouï. J’ai rarement vu au cinéma, un plan aussi magnifique … AVIS BONUS Commentaires et explications de la réalisatrice qui tient bien son projet en main Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Pour tout vous avouer, pressée de retourner dans les salles obscures j'ai juste regarder le titre, la note Allociné , l'horaire... avant de me précipiter dans mon cinéma de quartier. Une fois installée... très vite j' ai eu un doute: ce n'était pas un film de fiction mais " zut" un docu. ! Erreur de ma part, petite déception "enfin je reste quand même !" Et là la magie opère... mon regard distancé s' intéresse. Je suis séduite. Je suis fière de ma méprise et me dit que seul les sots ne changent pas d'idée. Une belle surprise. Film Impudique et tendre. Des moment d'émotions. Des personnages attachants "De vraies gueules ". Des gros plans parfois dérangeants. Et surtout un immense bravo pour les dialogues ... oui Audiart n'aurait pas fait mieux. Film sur la mémoire des lieux qui disparaissent. Ah quelle chance de l' avoir vu.
La réalisatrice Fanny Molins dresse ici le portrait d’un couple de gérants de bar. Elle y aura passé 3ans à leurs côtés, en les photographiant, les enregistrant puis en les filmant. Avec le temps, elle s’est liée d’amitié avec eux et quelques habitués des lieux.
Rue Portagnel à Arles (en Provence-Alpes-Côte d'Azur), se trouve l’Atlantic Bar, un troquet vieillissant, à la façade défraichie et au store blanc et rouge délavé. Derrière le zinc, c’est Nathalie, Jean-Jacques et leur fils Sandro qui servent leurs clients (des habitués de la première heure, fidèles au poste pour boire un verre de vin ou un p’tit jaune).
Ce film vient nous rappeler à quel point les bars de quartier sont des lieux en voie d’extinction mais qui sont pourtant nécessaire à la vie de la collectivité (en tant que créateur de lien social). Fanny Molins brosse le portrait de ce couple et principalement de Nathalie, une grande gueule qui se bat continuellement pour ne plus re-sombrer dans l’alcoolisme (même si bien souvent, elle a un coup dans le nez) et aussi pour sauver son bar menacé de fermeture (le propriétaire des murs souhaite mettre fin au bail).
De par son approche sociologique, Atlantic Bar (2023) met en lumière le lien social que revêt le café du coin, tout en refaisant le monde autour d’un verre de gnôle. Mais toute chose ayant une fin, le bar de Nathalie & Jean-Jacques a définitivement baissé le rideau le 15 mars 2022.
Un documentaire peu optimiste sur un bar de quartier comme on n'en fait plus. J'ai eu de la peine pour le fils, Sandro, qui ne voit son avenir que dans le bar de sa mère. Les paroles sans fond proclamées devant la caméra, alors que le corps dit autre chose. Mais j'ai aimé les amitiés fortes nouées dans ce bar et la générosité des tenanciers.
En Arles, des gens ordinaires cabossés par la vie qui ne baissent pas les bras. Ce n'est pas nouveau mais là ils ne reclament rien, ils veulent tous juste continuer ensemble.
L'arlésienne (enfin, l'une d'elles) est enfin devant nos yeux ébahis, humides de rires et de pleurs. Au-delà du documentaire "ethnologique" une fabuleuse peinture sociale aux touches d'une indéniable et touchante poésie populaire. Un portrait vrai d'abimé.e.s de la vie. Une magnifique "photographie instantanée" d'un espoir sans cesse repoussé telle la marée dont le ressac fracasse le fragile équilibre de L'ATLANTIC BAR. Un chef-d'oeuvre digne du néo-réalisme italien dans une dramaturgie généreusement saupoudrée de personnages pagnolesques pétris de rédemption et d'humilité. Ph. H
Magnifique ! Témoignage humain extraordinaire, poignant et essentiel. Fanny Molns aime les gens qu'elle filme et nous les aimons à notre tour. Le regard qu'elle pose sur eux est très beau. Il nous ouvre les yeux ! Laura et Sandroi
Le bar de Nathalie et Jean Jacques. Pas toujours loin d'être dans le miserabilisme, ce documentaire secoue toutefois avec ce portrait d'un lieu, de gens et d'une époque. La grandeur d'un bar tient souvent dans le fait d'accueillir des personnes de tout horizons en son sein. Des endroits de seconde chance, des gens contents de s'y rendre tout en rêvant à des ailleurs. C'est chaleureux, triste, remplis de moments légers et de confessions touchantes. Ce bar c'est pas l'Amérique, mais on apprécie qu'il existe dans notre hexagone, ou les bars ferment les rideaux régulièrement, c'est d'ailleurs ce qui a finit par arriver
Je reste surpris par les retours en critique ici. En sortie de projection, j'étais surtout abattu. Film qui donne à voir ces damnés de la terre du XXI siècle, nés du mauvais coté, loin des bourgeois comme le précise un convive . Exclus dés le départ ..... et exclus jusqu'à la fin (peut être n'ai ja pas su interpréter la note d'optimisme du premier carton final). Car enfin, malgré la bonne figure, malgré la gouaille, c'est de la souffrance, celle notamment que Nathalie ne parvient parfois plus à masquer, qui transpire en ces lieux. Une voie de garage plus qu'une piste d'envol. Alors oui ces gens par leur humanité, nous éclairent parfois. Mais leurs destinées surtout nous chagrinent. Un constat, un de plus, terrible sur l'état de notre société.
Une œuvre poignante qui film ses protagonistes à une bonne distance et avec une grande pudeur. Le propos est fort et d’actualité le tout accompagné d'une mise en scène ingénieuse, d'une photographie magnifique et d'un travail sonore très fin et intelligent. Je recommande fortement