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alain-92
322 abonnés
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4,5
Publiée le 2 août 2016
Un film magnifique, à voir ou à revoir. Tout est magnifié, tout porte au rêve. Un mélo sombre et radieux à la fois. Tout a été dit. Pour ma part je suis et reste un admirateur du grand Douglas Sirk, maître du genre.
Mélo très classique par le maître du genre, je nomme Douglas Sirk cinéaste autrichien exilé en Amérique avant guerre. Je passe sur les couleurs flamboyantes et sur les décors coruscants qui renforcent le côté étouffant du piège social dans lesquels sont enfermés les protagonistes de ce drame familial. Car sous des dehors un peu nunuches (l’attitude souvent outrée des personnages) les films de Sirk sont des vraies charges contre la société bourgeoise américaine. On voit de façon très prononcée comment les préjugés moraux et surtout sociaux peuvent guider le comportement des individus les empêchant de vivre leur bonheur. Tout concourt à maintenir l’ordre établi y compris les enfants qui seront sans doute les principaux artisans du renoncement de leur mère à refaire sa vie. La force de Sirk à travers Hudson est de nous convaincre que Jane Wyman et Rock Hudson sont vraiment faits l’un pour l’autre ce qui va bien sûr renforcer sa démonstration. De nos jours on a sans doute du mal à comprendre l’attitude de Jane Wyman mais dans les années 50 il fallait un sacré tempérament pour vaincre tout ces préjugés. C’est d’ailleurs grâce à ceux-ci que la classe dominante a réussi une fois la société à ordre révolue à conserver son statut : en évitant d’être dissoute dans le peuple. Hudson et Wyman sont très convaincants. A noter une figuration de David Janssen futur héros de la série « Le fugitif ». Dans les bonus François Ozon nous propose un montage parallèle très pertinent entre le film de Sirk et «Tous les autres s’appellent Ali » de Fassbinder. Le jeune metteur en scène grand adepte de Sirk poussera la démonstration du maître plus en avant en affirmant à juste titre que l’enfer des préjugés n’est pas que l’apanage des riches en plaçant son propos dans la classe prolétaire allemande.
Un splendide mélodrame par LE maître du genre. Je n'ai hélàs pas assez vu de films de Douglas Sirk pour savoir si «Tout ce que le ciel permet» est sa meilleure oeuvre mais je pense pouvoir conclure en tous les cas qu'elle fait partie du meilleur de sa filmographie. L'histoire en elle-même est pourtant tout ce qui y a de conventionnelle mais la mise en scène extrement raffinée du cinéaste la transfigure grâce notamment à une utilisation très ingénieuse des teintes hivernales et automnales de la superbe photographie en Technicolor de Russell Metty. Jane Wyman et Rock Hudson, qui n'a jamais été aussi bien dirigé, quand à eux sont magnifiques. Un chef d'oeuvre.
Ne démentant aucunement sa réputation de « cinéaste pour femmes », Douglas Sirk signe avec Tout ce que le ciel un mélodrame profondément féministe puisqu’il porte un regard amère sur la place à laquelle est réduite la femme américaine des années 50. C’est moins dans la première partie, narrant de façon classique la romance entre les personnages de Jane Wyman et Rock Hudson, une riche veuve cinquantenaire et un jardinier plus jeune qu’elle, que le film se démarque, sinon dans le fait que, à l’image des personnages secondaires, elle ait pu choquer l’Amérique puritaine lors de sa sortie. C’est effectivement dans la façon dont leur relation est perçue par son entourage à elle, du fait de leurs classes sociales différentes, et la pression de ses enfants et amis pour renoncer à son mariage, qui fait de cette fiction une tragédie romanesque à la fois profondément bouleversante et radicalement dénonciatrice de l’hypocrisie de cette société américaine se voulant libérale mais entièrement régit par ses conventions sociale.
Un excellent film témoignage de la non acceptation par la société qu'une femme plus âgée épouse un homme plus jeune. Encore aujourd'hui difficilement accepté, pour l"inverse, pas de problème, c'est classique, encore une preuve de misogynie sociétale! En tout cas, l'abord de ce sujet est très bien fait et la réalisation certes classique mais efficace. N'en déplaise à certains mais je trouve tout de même ce film un ton en dessous du classique "Elle et lui" de 1957 avec Cary Grant. Toujours est-il que retrouver Rock Hudson est à chaque fois un grand plaisir. Un très bon moment de ciné classique.
Un beau mélo par le maître du genre. J’ai quand même préféré Le Secret magnifique, qui avait presque un côté second degré avec son scénario à rebondissements digne d’un soap opéra. Ici, l’histoire est moins exubérante et se marie un peu moins bien avec l’esthétique kitsch de Sirk. Les enjeux du récit ont vieilli, mais ça reste toujours un bonheur pour les yeux.
Plus que sur les sentiments intérieurs, Tout ce que le ciel permet insiste sur le point de vue que la société porte à l'amour des deux héros. Pour Cary, toute la question est de savoir si elle doit ou non quitter le cocon protecteur de sa vie monotone mais bien réglée pour affronter la violence soudaine - la violence est soudaine, par définition - des habitants de sa bourgade, ainsi que celle de ses enfants. Par la même occasion, Sirk nous parle de la difficulté de faire des choix, avec ce personnage finalement sartrien qu'est Ron Kirby, le jardinier jouer par Rock Hudson : nous ne sommes que la somme de nos actes, il faut alors assumer nos décisions et les prendres seuls, "en homme". Tout ce que le ciel permet livre aussi un magnifique portrait de femme, une femme arrivée à l'âge de changer de vie, tiraillée entre son amant et ses enfants pas encore complètement adultes ni indépendants. Très ancrée dans ses valeurs par simple habitude, respectueuse d'une certaine morale et de la mémoire de son mari, elle est à la fois effrayée de quitter ce carcan et angoissée de rater l'amour de sa vie, et de finir par la même occasion vieille fille cloîtrée dans sa maison, s'ennuyant devant son poste de télévision. Sirk dénoue le dilemme par un évenement extérieur, un aléas du quotidien, ce qu'il faisait déjà dès La fille du marais, son deuxième long-métrage de 1935 et dans lequel un meurtre commis par un inconnu venait élucider le triangle amoureux. On ne peut oublier de mentionner que, pour mettre en scène ces turpitudes amoureuses, Sirk réalise un travail d'esthète impressionant, que ce soit par le choix des cadres et des décors, des déplacements des personnages, et, évidemment, le travail sur les couleurs. Rock Hudson nous est très sympathique, mais Jane Wyman sidérante le surpasse et lui vole presque la vedette - ce qui n'empêche le duo d'offrir une symbiose parfaite. Le tout porté par un thème musical parfaitement mélancolique (...) Chef d'oeuvre.
Tout ce que le ciel permet, Tout ce que le cinéma permet, des envolée lyriques, un déluge de délires chromatiques, une histoire qui frise avec le tragique, des larmes qui coulent à flot et une vision de la société occiedentale bien pensante cruel d'autant plus qu'elle est montrée dans son plus simple aspect. L'histoire : elle aime Rock (star fabriqué homosexuel qui plaisait aux femmes, tu m'étonne qu'elle carrure, attention bon acteur tout de même, je trouve) mais ce dernier est un reclus de la société, il est pauvre et fut le jardinier de l'amoureuse. Inutile de dire qu'une union la tiendra à l'écart d'une société à laquelle elle tient, pire encore, ses enfants la menace de la quitter. Simpliste et déjà vu certe mais c'est Douglas Sirk qui s'y colle alors sortez les mouchoirs. Premier argument, l'utilisation de la couleur comme artifice totale et assumé mais qui étrangement sert mieux à retranscrire les sentiments des personnages. Pas de psychologie, que du ressentie, le jeu des lumieres et des couleurs servent mieux une approche purement émotionnel que psychologique (voir plutôt le cinéma des 70, Le Laureat par exemple). Je commence à être un mordus du cinéma de Sirk, un plaisir pour les yeux et d'une subilité redoutable.
Très bon film qui s'attaque avec tact et finesse aux dégâts causés par le conformisme et la norme sociale. Une veuve aisée entre deux âges et le fils de son jardinier sont irrésistiblement attirés l'un par l'autre. Cela semble choquer tout le monde : famille, amis, connaissances... Douglas Sirk filme habilement l'âpre combat entre ceux qui veulent vivre comme ils l'entendent et ceux qui exigent que chacun se plie à un certain nombre de règles sociales quoi qu'il en coûte, même celui de leur bonheur. Les gens qui s’affranchissent de ces règles ne doivent rien attendre des conformistes, prêts à leur faire payer leur audace et leur liberté par jalousie. Les acteurs principaux sont convaincants, notamment Rock Hudson tout en retenue, en mode "force tranquille".
Le chef-d'oeuvre de Douglas Sirk. Un sommet du mélodrame, avec des personnages une fois de plus défiant leur destinée et les conventions morales, se mettant à dos famille, amis et la société entière. Sirk nage dans l'exagération et le lyrisme, mais avec infiniment plus de subtilité que dans Mirage de la vie. Il compose un tableau baigné d'une splendide lumière crépusculaire, déchirant et envoutant, de deux êtres séparés par les valeurs américaines figées. Jane Wyman et Rock Hudson donnent vie à ces personnages sirkiens, pathétiques mais forts, résistants à un fatalisme facile.
Film déchirant, d'une violence morale insoutenable, "Tout ce que le ciel permet" évite l'écueil de l'illustration et donc de la condamnation superficielle pour se centrer pleinement sur les personnages, leurs désirs et leurs contraintes. La complexité que trouve Sirk tient à unir deux personnages qui s'aiment mais qui ne partagent pas le même rapport aux autres. Si Cary Scott imagine pouvoir se marier avec Ron Kirby, c'est seulement pour convertir le pépiniériste à une société huppée dont il ignore et méprise tous les codes; mais le dîner censé l'introduire tourne court, tant l'invité est moqué par les amis de Cary, déjà lors de l'arrivée du couple en voiture – à ce propos, on note la finesse de Sirk de filmer la voiture comme une preuve essentielle d'appartenance sociale. Au contraire, Kirby ne se soucie jamais du jugement de ses connaissances car les apparences n'ont aucune importance dans le monde qu'il côtoie. Si le frottement de ces deux univers inconciliables porte le film sur le terrain de la critique, l'histoire d'amour et l'incertitude du couple lui donne toute sa puissance émotionnelle. Ce qui bouleverse, c'est de voir les moments de tendresse comme ceux de reproche exprimés dans leur littéralité absolue, de même que la tension de Cary avec ses enfants est dépourvue de sous-entendus. Chez Sirk, on ne cache pas ses sentiments, on les partage malgré le poids de la société et la souffrance des proches pour, si le ciel le permet, connaître l'issue la plus heureuse qui soit.
J'ai pris un certain plaisir à revoir ce long métrage de Douglas Sirk qui possède une photographie en Technicolor magnifique, ainsi qu'une histoire particulièrement romantique. De plus, l'interprétation de l'ensemble du casting est vraiment très bonne, mention spéciale d'ailleurs à Jane Wyman qui s'avère bien attachante dans le rôle d'une riche veuve. Il s'agit donc d'un mélodrame qui se regarde avec beaucoup d'intérêt et qui s'impose comme l'une des plus belles oeuvres chez ce réalisateur.
Dans la catégorie mélo bien lourd, je demande "Tout ce que le ciel permet" (non mais sérieux, rien que le titre quoi...). Les personnages y sont complets, les relations qu'ils entretiennent sont profondes, véritables, sincères, et on veut y croire!... Mais bordel, allez, ça balance la musique larmoyante à souhait, Rock Hudson fait son beau sourire de loser magnifique, oh il y a de la neige dehors, attention à l'accident!... Vous l'aurez compris en me lisant, je ne suis pas fan de ce genre de films un peu gros, lourd, trop lisse dans son traitement. Formellement c'est un beau film, mais il m'aura tout de même bien ennuyé.
Très certainement le meilleur film de Douglas Sirk. Tant pour sa mise en scène, certes académique, mais plutôt bien léchée, que pour son scénario, brillant, osé pour l'époque, inventif et surprenant. Une œuvre magnifique dans son intensité mélodramatique.
Un chef d'oeuvre de Douglas Sirk de plus! Ici, une comédie intimiste d'une simplicité absolue et diablement subtile en fait, avec la dose de mélo nécessaire. J'avoue ma faiblesse pour l'extraordinaire scène où le fils offre à sa mère - qui n'en voulait pas.. - une télé pour la récompenser d'avoir renoncé à son amour !! On n'a rien dit de plus méchant sur la télé.. La scène finale est d'une beauté sidérante.