Nafsika Guerry-Karamaounas nous propose, à travers ce film, une histoire qui lui tient à cœur parsemée d’humour et d’émotions : alors que l’humour est plutôt bien dosé et juste, l’émotion est inégale. Au niveau de l’histoire, un manque d’ambition ou d’écriture pour emmener les personnages un peu loin, on à l’impression d’être dans une description stricte et non dans une fiction, ce qui fait perdre un peu de charme au film.
Le scénario est bien écrit, du début à la fin, mais un manque d’inventivité par moments et un tournant du film un peu raté : on ressent bien ce film comme un compte à rebours, comme une ficelle qui s’enflamme avant une explosion, mais la bombe qui marque le tournant de ce film n’explose pas vraiment (et cette explosion manque de pertinence). J’aurais voulu quelque chose de plus fort, ou des situations poussées plus loin tout en restant dans le contexte.
L’image du film est très belle, les paysages sont magnifiquement mis en valeur : on sent le mélange d’actualité et de nostalgie de la part de la réalisatrice.
Concernant le côté émotionnel du film, qui est important, il est malheureusement incomplet : quelques manques de développement de personnages, qui auraient mérité une meilleure construction vu leur temps d’image, et qui est un peu frustrant car on aurait aimé en savoir un peu plus. De plus ce film bascule un peu maladroitement autour d’une ligne : d’une part il est très pudique et magnifiquement réalisé (scène de l’assiette qui se casse), ensuite il manque de pudeur (peu de temps après notamment), et dans l’ensemble il n’arrive pas à trouver un juste équilibre entre les deux (un manque de maîtrise qui fait beaucoup sur le film).
Parlons maintenant de trois des acteurs.
- Stacy Matin, qui interprète Marina, tient parfaitement le rôle. Un personnage bien très bien écrit et très bien travaillé, toujours juste dans l’émotion partagée, dont on apprécie voir l’évolution.
- Vincent Dedienne, qui interprète Jean, est un peu décevant. Son jeu d’acteur rencontre une limite, un moment on sent un jeu poussif malgré qu’il soit bon dans le reste du film. Son personnage est bien écrit, bien amené, mais vers la fin il manque de profondeur et d’extériorisation pour rendre la fin meilleure.
- Panagos Ioakeim, qui interprète Thanasis, a le personnage le plus sous-exploité du film. L’acteur est très bon, notamment dans son jeu communicatif à travers son visage, mais son personnage n’a pas un grand impact sur le scénario alors qu’il pourrait être plus important (notamment dans l’apport comédie). De plus ce personnage bascule un moment donné sans qu’on le voit venir, notamment à cause du manque d’un minimum de développement durant le film.
Je mets une note de 2/5 à ce film : une histoire sympathique, une image très belle, mais un scénario plutôt limité à cause d’un manque de développement de certains personnages (des choix non pertinents).