Inspiré à sa réalisatrice, Iris Kaltenbäck, par un fait divers peu banal, Le Ravissement aurait pu être un nouveau film de procès, genre qui a plutôt réussi au cinéma français, ces derniers mois (La fille au bracelet, Saint Omer, Anatomie d'une chute). Mais la cinéaste lui a préféré une progression chronologique, contée par une voix off, procédé qui apporte souvent de la lourdeur au récit et c'est un peu le cas, ici.
Il y a dans le film une véritable mère et une fausse et une relation fusionnelle entre amies qui est justement bouleversée par la maternité de l'une des deux.
La question est de savoir comment se dépêtrer d'un premier mensonge, autrement qu'en s'enferrant dans de nouveaux, au fil d'un déni qui prend des proportions dramatiques. Dans un Paris qui accentue les solitudes et les douleurs, le film développe sa trame narrative sans se permettre de juger celle qui se perd, dans une forme un peu trop classique, que la mise en scène, sans éclat, ne vient pas relever. Dans cette histoire entre une maïeuticienne, un machiniste, une maman et son bébé, Hafsia Herzi domine largement une distribution cohérente où les talents de Alexis Manenti et Nina Meurisse sont un peu moins mis à contribution. Le Ravissement n'est pas un grand film mais une œuvre respectable et honnête qui suit son petit bonhomme de chemin sans surprises majeures mais sans susciter l'ennui, non plus.