Le film est présenté en Séance de Minuit au Festival de Cannes 2023.
"Tous les voyous ont dans la vie et au cinéma des surnoms imagés, parfois amusants, évidemment utilisés pour cacher leurs véritables identités. Ces dénominations sont d’une poésie violente. Derrière elles, se cachent du drame, de la terreur, mais aussi du dérisoire de la tendresse. Je voulais inventer mon propre nom de voyou, un nom porteur de légendes", explique le réalisateur.
Le casting du film est composé de comédiens professionnels et amateurs, afin de "profiter de rythmes et d’énergies différents, pour filmer des nuances de langues, de cultures, de croyances religieuses". Pour le réalisateur, il s'agissait aussi de faire une déclaration d’amour à l’Algérie, en représentant un maximum de nuances culturelles. "Travailler avec des comédiens non professionnels, c’était bien parce que chaque algérien est un acteur ! Tout le monde raconte et se raconte dans ce pays. Il y a des choses dans le film qui peuvent paraître de la réalité augmentée, mais c’est la réalité, c’est vu, vécu, entendu. Les amateurs jouent souvent leurs propres rôles", affirme Elias Belkeddar.
Reda Kateb a accepté le projet en vingt-quatre heures. Quant à Benoît Magimel, il a proposé au réalisateur de prendre un café sans avoir lu le scénario. Elias Belkeddar se souvient : "Puis au bout de quinze minutes il m’a dit : « vas-y, je t’aime bien, je le fais. » Après il a lu le script et on a travaillé ensemble. L’Algérie, ça l’intéressait."
Omar la fraise mêle le rire et l’horreur, le calme du désert et le chaos de la ville, le dérisoire et la flamboyance. Ces alliances paradoxales proviennent de récits du père et de la grand-mère d'Elias Belkeddar : "J’ai grandi au sein d’une famille qui avait sa propre façon de vanner, de parler, d’entendre des histoires a priori dramatiques relatées avec ironie et vitalité. Je retrouve ça dans tout le bassin méditerranéen, ce besoin de se raconter, d’oraliser, de jouer sur le tragi-comique en permanence, tout le temps, au quotidien ! C’est assez classique finalement ce réflexe d’exposer tout ce qui est affreux de manière joyeuse, transgressive, corrosive."