Sans doute un des Carpenter les moins appréciés des puristes, et je dois dire que j’ai moi-même mis assez longtemps avant de me lancer dans le visionnage du métrage considérant que la dose de bon sentiment contenu dans le synopsis allait m’insupporter sur 2 heures. Au final, c’est surtout un film très classique, très lisse, mais bénéficiant du savoir-faire du réalisateur qui, comme souvent, évite de passer à côté.
Le scénario part sur une idée amusante et permet de déboucher sur un road-movie léger et sympathique. Sans doute trop léger et sympathique, car c’est clair qu’on n’échappe pas aux bons sentiments parfois faciles, et qu’on nous en assène parfois en surdose. L’action reste discrète, et toute la partie sur la traque du héros est finalement laissée de côté au profit d’une sorte de romance naissante qui reste dans les clous de la décence ! C’est un peu rose bonbon, et en même temps ce n’est pas si désagréable. La narration est fluide, il y a aussi une pointe d’humour qui fait mouche, et la fin est de qualité. Carpenter nous offre donc un récit gentillet, sans grande ambition, mais on ne s’ennuie pas, c’est déjà cela.
Le spectacle manque lui aussi de scènes fortes et marquantes. Carpenter verse dans l’intimisme, et si son film s’en tire grâce à un duo d’acteurs convaincants, on sent quand même que ce n’est pas un registre qu’il maitrise parfaitement. Si sa réalisation permet d’offrir une ambiance très plaisante, utilisant notamment les étendues désertiques américaines à bon escient, c’est clair que les scènes « romance » restent convenues. Pour autant belle photographie et décors honorables, tandis que la bande son ne manque pas d’atout et commençant sur les chapeaux de roue ! Le générique planant minimaliste aurait aussi pu apparaitre davantage dans le cours du film.
Le casting est ce qui à mon sens fait la différence dans Starman. Jeff Bridges et Karen Allen sont au top, la seconde continuant ici de nous faire regretter qu’elle ne soit pas apparue davantage au cinéma. Un joli couple qui parvient à donner de l’émotion que Carpenter n’a pas toujours réussi à traduire. Ils portent littéralement le métrage, puisque si autour d’eux apparaissent quelques têtes connues comme Charles Martin Smith, les seconds rôles sont réellement peu utilisés.
Pour ma part, Starman est certes un film assez fade, réputation qu’il n’a pas usurpé, c’est un fait, mais c’est un film qui ne s’en tire pas mal non plus ! De bons acteurs, un récit fluide teinté d’humour salutaire, un ensemble assez luxueux avec de beaux paysages, tous est là pour nous offrir une romance fantastique classique et assez lisse, mais digeste. 3.