Dans le cadre d'un film de fiction qu'il prépare sur Thelonious Monk, Alain Gomis a eu accès grâce à son documentaliste Olivier Rignault à des archives de l’INA. Parmi ce qu'il a reçu se trouvait l'émission Jazz Portrait, qui dure une trentaine de minutes. À sa surprise, il y avait aussi le bout à bout de l’émission d'une durée de deux heures. "En général l’INA ne conserve pas ce qui peut ici s’apparenter à des rushs, c’est donc très rare d’y avoir accès. Quelqu’un a donc dû considérer qu’ils devaient être conservés. Ces images étaient comme un cadeau, elles dévoilent beaucoup de la personnalité de Monk : on le voit parler ! Il est particulier certes, mais presque affable, sympathique, doux, honnête, et tente de répondre à des questions sans intérêt..."
Alain Gomis revient sur la façon dont il a remonté les archives de Jazz Portrait, afin de déconstruire le discours de l'émission : "C’était un travail passionnant. [...] Comme ce sont des rushs d’une émission qui était montée en direct, je ne pouvais donc pas passer comme je le souhaitais d’une caméra à une autre par exemple... Ce que j’ai fait c’est la replacer dans sa chronologie de tournage, conserver des moments qui n’ont pas été gardés dans le montage final de l’émission, et de faire des retours en arrière pour faire apparaître l’homme que j’ai appris à connaître à travers les témoignages que j’ai pu consulter."