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    La Petite
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Petite" et de son tournage !

    Adaptation

    La Petite est une adaptation du roman Le Berceau de Fanny Chesnel. Ce sont les producteurs François Kraus et Denis Pineau-Valencienne qui ont proposé à Guillaume Nicloux le projet, bien qu'il diffère de ce qu'a pu faire le réalisateur français : "Ils savaient que son sujet intégrait la problématique récurrente de certains de mes films, disparition d’un être cher et processus conduisant à la résilience. L’histoire qu’ils me proposaient était à l’opposé des structures narratives assez complexes que j’affectionne habituellement, où j’aime laisser le spectateur face à ses doutes. Ce récit linéaire et compréhensible par tous m’a donné l’opportunité d’aborder le mélodrame sans autre souci que l’empathie et l’émotion, sans fantastique ni questionnements métaphysiques."

    La GPA

    Le film aborde le thème de la GPA, qui est interdite en France. En Belgique, elle est éthiquement acceptée mais sans cadre juridique. Le réalisateur s'interroge : "Mais combien sont-elles en réalité ces personnes qui aimeraient en bénéficier ? Peut-être trois cents couples hétéros ou homos ? Et sous prétexte d’un éventuel danger de commercialisation des corps, ces personnes en souffrance se voient privées d’une possibilité d’avoir un enfant. Je trouve étrange que des législateurs imposent un refus au nom d’une morale sans nuance. La GPA est un acte suffisamment délicat et personnel pour être repensé de façon sereine et au cas par cas."

    Une nouvelle facette de Fabrice Luchini

    C'est la première fois que Guillaume Nicloux dirige Fabrice Luchini : "Fabrice m’est apparu de façon évidente au moment de nous plonger dans l’écriture. Je dirais même qu’il faisait partie de l’enjeu du film. Il me semblait aussi qu’il y avait un espace que Fabrice n’avait jamais investi, celui du deuil et de l’émotion qui l’accompagne. J’avais envie d’explorer ce personnage avec lui. Fabrice a donc nourri mon imaginaire dès le début."

    Le comédien témoigne : "je n’avais jamais joué [...] un personnage qui soit à ce point-là dans le rien. Joseph est un type vidé de tout, qui part d’un univers très sombre et qui, paradoxalement, et de manière presque prophétique, sent peu à peu qu’il va vers la vie [...]. Dramatiquement, c’est fort, et c’est assez costaud de la part de Nicloux et des producteurs, François Kraus et Denis Pineau-Valencienne, de m’avoir embarqué dans cette histoire."

    Une méthode de travail particulière

    Sur le tournage, Guillaume Nicloux est avare d'indications dans sa direction d'acteurs : "Tout se passe sur le terrain de la confiance. En se choisissant, j’ai le sentiment qu’on s’est déjà dit beaucoup de choses. Je n’aime pas trop parler des personnages. L’acteur endosse le costume et si tout se passe bien le travail est à moitié fait. Il me semble, mais c’est très personnel, qu’au cinéma la connivence s’installe mieux dans les silences, les non-dits et l’invisible." 

    Une méthode qui a dérouté Mara Taquin : "Guillaume ne nous dit rien. Ni avant le tournage, ni pendant. Pour nous, les comédiens, qui sommes de grands anxieux, c’est très déstabilisant. Au début, sur le plateau, j’avais fréquemment l’impression de le décevoir. Peu à peu, je me suis rendue compte qu’il savait parfaitement où il allait, quelle prise il allait garder, etc. J’ai appris à m’en remettre à lui." Son partenaire de jeu, Fabrice Luchini, a pris les choses avec philosophie : "Guillaume Nicloux parle peu, il ne dirige pas. Après une prise, il se contente d’un : "Elle est bien" ou "Elle n’est pas bien". Si elle n’est pas bien, tu recommences. Ça peut dérouter, mais moi, ça me va aussi."

    Une non-audition

    Guillaume Nicloux n'a pas pour habitude de faire passer des auditions à proprement parler. Il se base plutôt sur la rencontre avec les comédiens. Ainsi, il a invité Mara Taquin à Gand, où il faisait des repérages. Ils se sont entretenus une dizaine de minutes autour d'un café puis le réalisateur lui a dit "Ok, très bien". Elle se souvient : "Devant mon air étonné, il a ajouté : "Si tu peux prendre du poids parce que le personnage attend un enfant, et que tu es d’accord pour accentuer ton accent belge, c’est toi. Je t’envoie le scénario. Tu le lis. Si tu l’aimes, c’est toi"." Elle ajoute : "J’ai réalisé que le rôle que m’offrait Guillaume était important et ça m’a fait d’autant plus peur que je n’avais pas passé de casting. Il ne m’avait jamais vu jouer : allais-je avoir les épaules pour ? J’ai décidé de me faire et de lui faire confiance. Après tout, s’il m’avait choisie, c’est qu’il sentait que j’en étais capable."

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