Le retour tant attendu du réalisateur aux quatre Oscars se révèle être une œuvre décevante. Une comédie noire, qui ambitionne de dénoncer les dérives du capitalisme et d'un système broyant les auteurs, se perd dans une complexité excessive. La lutte des classes, loin de se limiter à une confrontation extérieure, se déploie dans les méandres de la psyché du personnage, déchiré entre son désir de révolte et l'implacable emprise d'un système qui le consume de l'intérieur. Le film, qui embrasse les thèmes de l'antispécisme, du consumérisme et du colonialisme, échoue à délivrer une critique environnementale percutante, se contentant de pointer du doigt les excès humains. La satire politique et sociale, qui se veut mordante envers les inégalités et les élites mégalomanes, s'enlise dans un fourre-tout thématique. Le réalisateur, en voulant trop embrasser, perd le fil de son récit, sacrifiant des intrigues secondaires qui auraient pu révéler le talent de jeunes actrices comme Anamaria Vartolomei. Ce qui devait être un triomphe se transforme en un opus mineur dans la filmographie du cinéaste oscarisé.Néanmoins cela reste un bon divertissement hollywoodien.