Angelo dans la forêt mystérieuse : les secrets du tournage

Vincent Paronnaud a choisi de co-réaliser cette adaptation de la bande dessinée Dans la forêt sombre et mystérieuse de Winshluss avec Alexis Ducord : "Développer un projet, c’est long. Il faut être là en permanence donc je m’associe avec quelqu’un de confiance, qui a la même vision que moi et qui peut soutenir le projet sur la longueur. Ce n’est pas systématique car j’ai aussi mené seul à terme certains projets."

"Mais cela me permet de passer d’un univers à l’autre, de la 2D à la stop motion, ou ici à la 3D. Et Alexis, diplômé des Gobelins, a une expertise sur la 3D que je n’ai pas. Comme moi, c’est un bosseur. Sur cette BD, il fallait tout réécrire pour des enfants de 6 à 14 ans, en employant une sorte de premier degré sans craindre les clichés sur lesquels on pouvait greffer du second degré." Alexis Ducord confie quant à lui :

"Je connaissais Vincent depuis longtemps. Nous n’avions jamais travaillé ensemble mais côte à côte chez Je Suis Bien Content où je faisais des séries ou d’autres films (coréalisation sur Zombillénium d’Arthur de Pins, Lucky Luke, etc.) On connaissait nos travaux respectifs. On s’est réparti les rôles : je m’occupais des équipes du studio Gao Shan Pictures à la Réunion et Vincent du studio Je Suis Bien Content en métropole."

Vincent Paronnaud et Alexis Ducord ont cherché à réunir un casting vocal prestigieux : "Yolande Moreau est très proche de la grand-mère que j’ai eue, issue des milieux populaires de La Rochelle, avec une sorte de gouaille… Elle est idéale. Philippe Katerine nous a surpris par sa façon de ne jamais mettre les accents toniques là où tu les mettrais naturellement, ce qui accentue un savoureux personnage déjà singulier. Pour José Garcia, avec Vincent, on avait enregistré des voix ensemble et on s’était accroché à la diction de De Funès. On lui a demandé d’y aller à fond dans le côté hystérique."

Angelo dans la forêt mystérieuse a fait partie de la sélection jeune public au Festival de Cannes 2024.

Vincent Paronnaud et Alexis Ducord abordent le problème du genre avec l’écureuil Fabrice qui se veut oiseau et apparaît dans le ciel à plusieurs reprises. Ils développent : "On l’aime beaucoup, ce personnage. Là, on raconte quelque chose de plus universel, c’est quelqu’un qui veut être un autre et qui l’essaye. Ce n’est pas forcément une réussite. Nous sommes dans une période dogmatique où il faudrait que tout réussisse parfaitement, que tout ait un sens… Ce qui est dit dans le film, c’est juste : « essayer, ça suffit »."

"Cet écureuil, il est content de juste flotter n’importe comment dans les airs, ça lui suffit comme concept. Essayer c’est déjà bien. Il s’envole et voit un immense incendie… Oui, une vision d’épouvante pour montrer qu’Ultra a transformé le monde en vallée du désespoir."