Baptiste Debraux signe avec cet « Un Homme en fuite » son premier « long », dont il assure d'abord (en collaboration) le scénario. La scène est limitée (ou presque) à « Rochebrune », commune fictive du département des Ardennes (et alentours), sinistre (prises de vue de nuit, ou sous la pluie et autres tristesses hivernales), autant que sinistrée (petite ville en net déclin économique). « Anna » (Léa Drucker), gendarme de la SR de Reims, vient y enquêter sur l'attaque d'un convoi de fonds, avec un blessé et un mort – l'auteur probable étant un « agitateur » local, qui se serait mué en une sorte de Robin des Bois à cette occasion (les 4 millions de butin pouvant servir au financement de la « cause » ouvrière). Mais où est donc passé le trublion, « Johnny » (Pierre Lottin) ? « Paul » (Bastien Bouillon), revenant à Rochebrune, après 15 ans d'absence, va s'employer à lever le mystère, de son côté, croisant (et un peu plus) « Charlène » (Marion Barbeau), une ancienne familière. Ce n'est pas un polar cependant, ni même une chronique sociale, nonobstant l'ambiance générale. Mais plutôt un film d'apprentissage, narrant, grâce à de nombreux retours en arrière (quasiment des analepses, pour restituer le climat « Île au Trésor », pour Paul/ « Jim Hawkins » et Johnny/ « Billy Bones » - « gentilshommes de fortune »), les jeunes années des deux amis, clé de leur présent. C'est la partie la plus réussie du récit – le reste de la dramaturgie paraissant nettement moins fluide, autant qu'architecturée... Après hésitations, opte au bilan pour une notation moyenne (2,5 étoiles), ce faisant (un bon film, c'est d'abord une bonne histoire...).