Le film a été tourné juste après la mousson en Inde en 2022, car les hivers dans le nord du pays sont réputés très froid et il n’aurait pas été possible de réaliser ce film à cette période.
La pandémie de Covid-19 a reporté deux fois le tournage de Girls will be girls.
Richa Chadha a soumis le scénario au NFDC Film Bazaar dans l’espoir de trouver des financements et des investisseurs. Pour cela, elle leur a fait croire qu’elle était à la tête d’une société (qui n’existait pas encore) qui portait le nom…de son chat ! Finalement, Chadha a investi une partie de son propre argent pour le film.
Le film a été financé par deux productrices débutantes, Richa Chadha et Claire Chassagne. L’une est Indienne et a commencé comme actrice dans les films bollywoodiens, l’autre est Française et a travaillé pendant longtemps comme assistante de production. Richa Chadha et la réalisatrice Shuchi Talati se sont rencontrées à l’école des médias et ont d’ailleurs réalisé leur premier documentaire étudiant ensemble.
Girls will be girls se déroule dans les années 1990, lorsque l’économie indienne s’est ouverte aux exportations occidentales. Une ouverture qui a eu son revers de la médaille, puisqu’elle a déclenché un antagonisme profond entre "l’occidentalité débauchée" et "l’indianité vertueuse", selon la réalisatrice.
Dans sa jeunesse, la réalisatrice Shuchi Talati a elle-même fréquenté un pensionnat conservateur, à l'image de celui représenté dans le film dans lequel les femmes sont constamment surveillées pour "protéger leur vertu".
Le premier montage du film faisait trois heures alors que la version finale fait moins de deux heures.
Girls will be Girls contient des scènes intimes pour lesquelles la réalisatrice a néanmoins voulu mettre les acteurs à l’aise en leur laissant une entière liberté. Elle raconte : "Une fois, nous avions cadré un plan large. L’un des acteurs était gêné, et nous l’avons recadré. Il s’agissait vraiment de rappeler à chaque instant qu’ils avaient leur mot à dire et qu’ils pouvaient dire non". Elle confie également que ces scènes d’amour ont été finalement ses meilleurs souvenirs de tournage.
Pour le rôle de Mira, la réalisatrice et Dilip Shankar — qui a notamment été directrice de casting de L'Odyssée de Pi — ont fait des auditions à grande échelle. Elles ont cherché à la fois dans les différentes productions en Inde mais ont également réalisé des appels à candidatures. C’est là que Preeti Panigrahi s’est présentée, comme le raconte Shuchi Tatali : "Beaucoup de filles ont joué la carte de la timidité. Mais j’ai été très frappée par la façon dont Preeti l’a jouée, parce qu’elle avait une sorte de force. Elle aimait ce garçon, mais elle avait beaucoup de respect pour elle-même, et elle n’allait pas jouer les timides ou battre des paupières. J’ai senti que c’était Mira".
À l’origine, la première version du scénario se concentrait sur le triangle entre Mira, son petit ami et un professeur. Mais rapidement, la réalisatrice a souhaité se focaliser sur l’histoire de Mira, de sa mère et de son petit ami, comme Shuchi Talati le confie : "J’ai beaucoup réécrit. Et comme je l’ai vécue pendant tant d’années, j’ai l’impression que l’histoire a mûri en même temps que moi. À la fin du processus d’écriture, j’avais beaucoup plus de compassion pour tous les personnages".
Girls will be girls est le tout premier long-métrage de la réalisatrice indienne Shuchi Talati, après deux premiers courts-métrages qui ont reçu des prix internationaux. Née dans une famille de médecins, elle se destinait à suivre les traces de son père mais après des cours d’analyse filmique, elle a décidé de s’orienter vers le cinéma. Avant ses court-métrages plus intimistes, elle s’est même essayée au genre de l’horreur et de la dark fantasy !
Girls will be Girls a reçu le prix du public au festival Sundance 2024 dans la catégorie World Cinema Dramatic et l’actrice Preeti Panigrahi a également décroché le prix d’interprétation pour le film étranger lors de cette même cérémonie. Par ailleurs, il s’est également vu décerner le Grand Prix lors de la deuxième édition du Biarritz Film Festival 2024 et a été présenté lors du dernier festival de Cannes dans la section Cannes Junior.